Alors comme c'est compliqué de contextualiser le film, je note généreusement. Dans les années 70 ça devait sûrement être une horreur qui a dû terrifier bien du monde. Il faut dire que moi même j'ai été surpris de sursauter une (et unique) fois à cause d'une apparition inattendue du barjot à la tronçonneuse. C'est une sacrée technique : ennuyer le spectateur à mort, au point où il ne s'attends à plus rien d'intéressant, et justement pile au moment où il commence à être totalement indifférent, déclencher le seul jump scare du film ! Bon ce n'était certainement pas voulu mais ça a eu le mérite de fonctionner. Oui le look de l'homme à la tronçonneuse est réussi, ses gémissements
, son aliénation, sa famille de détraqués, les ossements et accessoires morbides, les membres éparpillés,
ont de quoi nous mettre très mal à l'aise. Mais ce film a trois gros problèmes. Le premier, et il est bien fâcheux, c'est qu'il y a 0 scénario. Pas de budget scénariste prévu, ils ne l'ont pas payé, walou, nada, on va droit au but : 5 jeunes vont être persécutés par un homme armé d'une tronçonneuse sans aucune raison. Point. Comme il n'y a pas d'histoire, alors on essaie de combler comme on peut la première moitié du film, pourtant déjà pas très long de base. Deuxième problème donc : des scènes inutiles, d'autres à rallonge, quelques dialogues sans sujet pour passer le temps, on ne sait même pas qui sont les personnages ni quels sont leurs projets ! Pas besoin on a dit, on attaque la réalisation sans aucun script, tant pis on se débrouillera ainsi ! Maintenant parlons du troisième et dernier problème. Elle est où l'horreur en fait ? Les trois
premiers meurtres sont expéditifs, même pas le temps de douter de leur sort qu'ils sont déjà morts. Seule celle de l'handicapé à la chaise roulante est réussie, avec une apparition effrayante de l'assassin fou et du sang qui gicle pendant qu'il le charcute. La situation de la dernière rescapée aura matière à nous faire peur, mais là aussi, les trois
quarts du temps ça se joue sur l'ambiance autour du lieu et des personnages flippants, plutôt que de s'assumer gore et aller jusqu'au bout de l'atrocité en montrant les effroyables manœuvres à la tronçonneuse. Des cris par-ci (tellement que ça en devient assourdissant et pénible) des zooms rapprochés sur des yeux épouvantés par-là et un enfin un petit tour autour de cette atmosphère angoissante. Une nouvelle fois, comme il n'y a pas de scénario, ça se répète encore et encore jusqu'à une fin tellement folklorique qu'on bascule vers la comédie, effectivement
, le frère attardé qui suit la fille à 50cm mais n'arrive pas à la rattraper sur plusieurs dizaines de mètres puis finit écrasé par un camion par exemple c'est marrant, non ? Le camionneur lui-même, qui au lieu de démarrer son engin et fuir rapidement le danger, préfère ressortir par la porte passager et s'exposer au danger. Il réussit à même l'exploit de se retourner furtivement et lancer dans la foulée la clé à molette pile poil sur le front du tueur l'assommant net ! C'est assez drôle je trouve
, j'ai ri. Indépendamment de son époque, ce genre de films dont le scénario se résume entièrement et uniquement dans le titre lui-même, caractérisés par autant d'absurdités et de banalité, massacrent le genre et la famille du cinéma en général, rabaissée ici à un non-sens absolu.