Compilation de 18 courts-métrages représentant chacun un arrondissement de Paris, mis en scène par un metteur en scène différent, Paris je t'aime est une audace cinématographique certaine, un parti-pris pour Paris, ville de l'amour et des rencontres. Car la ville est une immense place de rencontres, aussi anodines paraissent-elles la plupart du temps. Nous découvrons parmi tous ces segments donc de petites perles bien imaginées comme les courts de Bruno Podalydès, le méconnu Oliver Schmitz, Walter Salles (épaulé par Daniela Thomas), Sylvain Chomet ou encore Alfonso Cuarón, entremêlant différents thèmes comme les moments bohèmes, la solitude, la violence et l'amour familial. D'autres sont des curiosités atypiques et déconcertantes tout en restant comme il se doit touchantes. Ainsi, "14e arrondissement" d'Alexander Payne (narrant le parcours solitaire d'une touriste américaine), le "Quartier de la Madeleine" de Vincenzo Natali (la rencontre entre un jeune homme et une vampire) ou encore le "Faubourg Saint-Denis" de l'excellent Tom Tykwer avec Natalie Portman et Melchior Beslon (une histoire d'amour splendide entre une actrice délurée et un aveugle désenchanté), nous transportent dans de mini-aventures intéressantes et uniques, à l'esthétique aussi différent que soigné. Enfin, d'autres sont hélas moins bons, moins abordables comme les réalisations de Wes Craven, Gus Van Sant et Isabel Coixet. Porté par une interprétation sobre et naturelle, faite d'acteurs confirmés et de débutants convaincants (surprenants Leïla Bekhti, Melchior Beslon et surtout Seydou Boro), le film ne peut laisser indifférent. Ainsi, à travers ces différents segments (incomplets) sur la ville de Paris, la compilation s'avère certes inégale mais néanmoins plus qu'audacieuse, les goûts et les couleurs variant selon les gens. Dans tous les cas, Paris je t'aime porte bien son titre et, avec élégance et légèreté, arrive à nous faire finalement visiter tendrement la capitale de la mode.