Pour ceux et celles qui, comme moi, ont le Japon dans la peau et, plus particulièrement, les relations entre l'Orient l'Occident comme sujet d'étude permanent, ne passez pas à côté de ce bijou. Tout est pur dans ce film. Il n'y a quasiment rien à jeter. Peut-être la faiblesse des rares effets spéciaux ? Mais passons, l'essentiel n'est pas là. Par les yeux d'Amélie, le spectateur découvre ce Japon mythique et mystérieux, avec ses codes, sa complexité, son imperméabilité aux valeur occidentales. Ce film lève (un peu) le voile sur cette civilisation humaine qui, par bien des côtés, est la plus étrange et étrangère aux Occidentaux. On y découvre les relations humaines dans le cade du travail, la concurrence féroce, le culte des apparences, l'absolu impératif de dissimuler les sentiments (surtout ne rien montrer chez les Nippons !), la hiérarchie militaire et tranchante qui agit sans cesse comme le gardien des traditions et de l'exécution de l'ordre venu d'en haut. Et on assiste à la descente rapide aux enfers de cette jeune femme Belge, au travers des yeux de laquelle tout le film est tourné, jeune débutante pourtant versée dans la compréhension de la langue et du puzzle social japonais mais qui, par choix, décide de ne pas accepter l'ordre établi, de le bousculer en jouant de sa nature d'Occidentale, alors qu'elle aurait pu plus sagement s'effacer comme le voulait le code sociétal japonais. Cerise sur le gâteau : la présence éblouissante, renversante et sidérante de beauté, de grâce, de retenue et d'énigme de Kaori Tsuji, sans doute l'une des femmes les plus belles sur Terre.