L'histoire, inspirée d'un fait réel, a été imaginée par Diunabis Ramirez, une jeune Cubaine. Les dialogues ont été coécrits avec les amis de son quartier. Ni elle, ni eux n'ont d'affinités avec les métiers du cinéma. Ce sont des jeunes qui avaient envie de s'exprimer, d'exposer leur univers réel et fantasmatique. La quasi-totalité des rôles a été tenue par des amateurs n'ayant jamais rien joué auparavant.
Le tournage du film a été difficilement autorisé, car le scénario met en scène un Cuba inhabituel. Pourtant, Pierre Maraval est parvenu à convaincre ses partenaires cubains qu'il s'agissait de participer à un grand mouvement latino-américain contemporain : la chute du machisme. Ces derniers ont compris et accepté.
Le film a été tourné avec une caméra numérique Digital Video CANON XL1. Pierre Maraval se souvient : "Ma connaissance du terrain a permis d'accélérer les repérages et de tourner dès que l'équipe a été prête, il fallait saisir l'occasion sur le moment, car ce n'est pas évident et même rarissime de pouvoir tourner un film sur un tel sujet à Cuba."
Pierre Maraval connaît bien Cuba. Il y a réalisé plusieurs expositions de photos (Mille artistes cubains (1996), Mille femmes cubaines (1998)), rédigé plusieurs livres et deux documentaires (Tembleque). Il s'explique : "J'y ai trouvé une matière exceptionnellement dense pour mes productions. Cuba est un pays à part, d'une grande force culturelle, grâce à une histoire hors du commun, une histoire de lutte permanente."
Le choix des musiques a été important. Les meilleurs morceaux de salsa havanaise de ces dernières années (Los van van, La Charanga habanera, Bamboleo) ont été sélectionnés aussi bien que du rap cubain (Orishas). Deux thèmes principaux, composés pour le film, portent le titre Black : l'un est interprété par le groupe de rap cubain Obsesion qui mêle voix féminines et masculines, l'autre a été composé par des rappeurs français du label L'Block. Les musiques ne sont donc pas exclusivement cubaines, c'est un mélange de musiques noires et de diverses sources.