Cela fait quelques temps que je voulais critiquer ce film. Voilà un très bon blockbuster de Stephen Sommers même s’il est imparfait. Je commence par les défauts. D’abord un casting et des personnages perfectibles. Si Hugh Jackman et Kate Beckinsale sont très solides dans leurs rôles, Richard Roxburgh est inférieur. Non pas qu’il n’a pas la présence pour incarner Dracula, mais son personnage à quelques choses d’assez pénible dans son écriture. Il est trop excessif, manque de sensualité, il est au final assez raté. Quant au personnage de Carl il est lui aussi assez moyen. Espèce de moine vaguement déluré créant des armes incroyables (le coup de la grenade « soleil » fallait nous le sortir celui-là), il nuit au film. Pour le reste je n’ai rien à redire de ce coté là. Du point de vue du scénario sans doute Van Helsing est perfectible. Très ambitieux, il s’avère assez alambiqué et il est plutôt facile de décrocher, d’autant plus que pris par l’image on peut vite se désintéresser du fond. Néanmoins la fin est culottée pour un film de ce type (et venant du réalisateur du sympa la Momie). Elle rehausse vraiment le niveau. Quelques dialogues ne sont pas terribles, il faut aussi le reconnaitre. Enfin je note que certaines séquences d’action très longues (en particulier dans la deuxième partie) peuvent, malgré leurs qualités, s’avérer pesantes. Pour le reste, le film n’a rien à jeter. Van Helsing a couté 160 millions, mais comme toujours avec Sommers, le budget crève l’écran et n’a pas été utilisé pour du vent. Les décors sont grandioses, d’une variété remarquable, et s’avèrent plus d’une fois franchement impressionnants. Sommers reconstitue une Transylvanie comme on peut la rêver, avec ses châteaux hantés (qui rappelleront le bon temps de la Hammer), ses forêts épaisses et inquiétantes, ses villages aux habitants tous plus patibulaires les uns que les autres. Les effets spéciaux sont eux aussi d’un très très bon niveau, et il y en a à gogo. Ceux qui n’aiment pas trop cela passez votre chemin car Sommers vous en balance dans presque chaque plan. Les scènes d’action sont franchement excellentes, plus d’une s’avère décapante et jouissive, et encore une fois malgré leurs longueurs parfois excessives, sont clairement au niveau. La mise en scène du réalisateur apporte beaucoup. Ce-dernier s’avère virtuose dans sa manière de suivre au plus près l’action, et on ne peut qu’applaudir. La photographie est par ailleurs superbe, et les ambiances du film sont très bien rendues. Je soulignerai l’excellence de la bande son, Silvestri livrant une partition qui figurent indéniablement parmi ses meilleures. Au final Van Helsing est un blockbuster de luxe. Impeccable d’un point de vue formel, le budget a réellement été investi. Par contre il est affaibli sur le fond, mais contrairement à beaucoup d’autres superproductions du genre, il ne souffre pas tant de son vide que de son trop plein. Multipliant les monstres, les personnages, les lieux, cherchant à créer une histoire ambitieuse au possible, il finit par être bancal. C’est dommage mais il a tout de même une fin qui m’a convaincu. Van Helsing vaut en tout cas le coup d’être vu au moins une fois, si possible sur un écran bien grand et en haute définition. Certains adoreront, ceux qui sont déjà peu sensible à ce type de film risquent vraiment de détester, car on tient là un blockbuster qui vous balance effets spéciaux, scènes d’action, créatures en tout genre par dizaine, et il faut aimer. Mais dans son genre une réussite.