Cyborg 2 succède honorablement au premier film, et même si très clairement, ce qui donne à ce métrage une place un peu différente des nombreuses séries B de SF de l’époque c’est la popularité aujourd’hui acquise d’Angelina Jolie, l’ensemble est loin d’être honteux.
Donc, comme je disais, au casting celle qui retient l’attention est bien sur Angelina Jolie. Elle a là un rôle qui lui convient bien, et elle utilise avec talent sa photogénie pour imposer un vrai charisme à l’écran. Alors certes son jeu est plutôt moyen, mais à la limite compte tenu du fait qu’elle incarne un cyborg c’est passable. Pour le reste le seul qui a vraiment retenu mon attention est Billy Drago. Assez monolithique comme de coutume, il a néanmoins toujours une présence magnétique forte, et les rôles de méchant lui conviennent fort bien. Il est solide. Pour le reste c’est convenable, mais il est certain que les deux sus-nommés tirent la couverture vers eux.
Le scénario n’a rien d’exceptionnel, mais il n’est pas mauvais non plus. Bon c’est le coup habituel du robot qui finit par se découvrir des sentiments, ce qui évidemment ne lui est pas permis, mais enfin l’histoire est dynamique, elle ne manque pas de rebondissements (malgré une trop grande linéarité à mon sens), et s’inscrit bien dans le style post-apocalyptique si fréquent à l’époque. Malgré cela la conclusion n’est pas géniale, et il ne faut surtout pas chercher de grandes ambitions ici.
Cyborg 2 est visuellement honnête. La mise en scène est plutôt brouillonne, c’est un fait, notamment lors des effets pyrotechniques sur la fin. Schroeder n’est quand même pas une sommité en matière de réalisation, et le film est de manière générale trop peu audacieux. La photographie est typique du début des années 90, avec restitution d’ambiance post-apocalyptique à grand renfort de couleurs vives, d’éclairages artificiels, qui, il faut le reconnaitre, s’avère toujours très efficace. L’ensemble du métrage est plongé par ailleurs dans la nuit constante, et cela donne une atmosphère déprimante bien faite. Les décors sont limités, mais ils restent convenables. Evidemment quelques plans fixes sur des maquettes pour les panoramas c’est un peu juste, mais c’est là le seul vrai défaut, les autres décors étant honorables par rapport au budget faible de la production. Un petit souci dans ce film vient de l’action, globalement nettement en dessous du précédent épisode. Les combats ne sont pas fameux, peu nombreux, et il vaut donc clairement mieux regarder Cyborg 2 pour son ambiance rétro que pour son action. La bande son est par ailleurs un peu à la peine.
Au bout du compte Cyborg 2 ne laisse pas de souvenirs impérissables, et ne peut attirer l’attention des curieux que pour la présence d’Angelina Jolie. Cependant il est loin d’être infâme, se plaçant dans la moyenne des nombreux petits films de SF dystopiques comme il pouvait en exister beaucoup à cette époque. Je lui accorde la moyenne, car il a tout de même de réels défauts.