Avis sur Bannis de Gor

Les Bannis de Gor est le deuxième volet de cette saga d’heroic-fantasy franchement moyenne.
L’interprétation est assez limite. Urbano Barberini livre une prestation juste honnête, se débrouillant avec un personnage tout de même stéréotypé et trop superficiel pour de toutes manières révéler un grand acteur. Il n’est pas très dynamique, mais enfin il assure un minimum. A ses coté une Rebecca Ferratti dont on ne peut nier une évidente conviction. Elle s’investit dans son personnage, notamment lors d’un fameux combat. C’est aussi une remarque que l’on peut faire à Donna Denton, laquelle ne manque pas de charme certes, et croit manifestement à ce qu’elle joue, le problème c’est qu’elle est trop souvent à la limite du cabotinage excessif. Pour le reste Jack Palance fait le minimum syndical, l’acolyte du héros est heureusement remisé au placard passé 30 minutes (c’est toujours pénible un comique pas drôle dans un film de ce genre), et Nigel Chipps dans le rôle du nain (c’était à la mode à l’époque) est plutôt efficace (mais bon, sa carrière n’a jamais décollée). Pour le reste ca n’a pas grand intérêt.
Le scénario est ultra-basique. Des traitres tuent le roi, les gentils sont accusés, ils s’enfuient et vont revenir pour organiser la révolution. Il n’y a pas de surprises, les rebondissements n’ont rien de géniaux pour un film d’heroic-fantasy (même pas une petite créature monstrueuse), et même si l’ensemble est relativement dynamique et entrainant, il souffre de sa superficialité constante. Le vide est d’ailleurs comblé par des scènes à rallonge tout à fait inutiles, à l’image d’un combat de catch féminin qui à lui tout seul gonfle largement la durée de Gor II.
Sur la forme c’est très limite. La mise en scène n’a rien d’enthousiasmant du tout. Beaucoup trop raide, elle n’a pas du tout l’ampleur et la majesté épique nécessaire à une réalisation d’heroic-fantasy. A la limite pour un vieux polar « derrickien » ou un film érotique des années 70 je ne dis pas, mais là il n’y a ni souffle ni ambition. La photographie est du même genre, avec des couleurs fades, un manque esthétique évident, et même si l’âge du film peut expliquer certaines choses (et la qualité du support aussi), Gor II ne devait déjà pas casser des briques à l’époque. Coté décors, un effort a été fait pour les décors artificiels. Maintenant c’est tout de même hautement théâtral et peu varié. Les paysages par contre sont bâclés, avec un désert notamment qui n’a absolument aucune âme. Pour le reste il n’y a pas d’effets spéciaux dans Gor II. Pas d’effets sanglants non plus, pas d’érotisme, si l’on ajoute qu’il n’y a pas d’humour, pas d’émotion, c’est là où l’on se rend compte du vide de la chose. La bande son tient à peu près la route, même si elle n’a rien de marquant et qu’elle s’oublie aussitôt.
En clair, les Bannis de Gor est un film dispensable. Au second degré je ne doute pas qu’il y a en effet des choses très amusantes (le coup de l’épée qui se plie bien connu par exemple), néanmoins, le film est tout de même trop minimaliste pour s’avérer totalement drôle. On sent une certaine avarice de la production, et par ailleurs il y a un gros manque de folie et d’audace dans Gor II. Je lui donne 1 néanmoins, car il n’est pas mal interprété, le rythme est plutôt au rendez-vous, quelques décors sont originaux, la musique a fait l’objet d’une certaine attention.

Un film de série B que je trouve qui n'a pas vraiment vieillit, malgré quelques éléments nanars comme les décors extérieur du royaume, mais on y sent quand même l'investissement du film. L'acteur principal s'en sort pas trop mal, les musiques sont correctes, l'histoire tient la route. Un film rare mais loin d'être mauvais, divertissant pour fan de Série B et Péplum bon marché!