Un film réussi que les Désastreuses aventures des orphelins Baudelaire. Pour ma part je n’ai pas relevé beaucoup de vrais défauts. Hormis quelques effets spéciaux en images de synthèse qui sont à la peine (la vipère), et une conclusion à la narration un peu brouillonne, le film s’avère un divertissement de grande qualité.
L’interprétation peut surtout compter sur un Jim Carrey mémorable. Parfois un peu agaçant, il est ici brillant, il faut le dire, très drôle, et s’emparant de ses différents personnages avec une maitrise rare. Il est réellement excellent, et ses numéros sont à voir, indéniablement. Face à lui trois enfants, et surtout deux d’entre eux, Emily Browning et Liam Aiken. Bon, je dirai qu’ils sont un peu tiède, Emily Browning en particulier donnant parfois l’impression étrange qu’elle campe une poupée de cire. C’est peut-être les rôles qui veulent cela, mais face à Carrey, s’imposer davantage n’aurait pas été de refus. Sinon d’excellents acteurs campent les seconds rôles. Meryl Streep qui s’amuse visiblement beaucoup, Timothy Spall, Billy Connolly, bref, que des bons, et il y en a même qui sont venus faire un coucou comme Dustin Hoffman.
Le scénario est très rythmé, très rocambolesque, c’est un délire d’imagination rafraichissant et très amusant. Le film a vraiment des moments de grande drôlerie, le conte distille un parfum délicieux qui rappelle en effet beaucoup le style de certains films de Burton, et il ne fait pas pâle figure. Comme annoncé en introduction je regrette quand même une fin un peu brouillonne, et qui nous laisse sur notre faim pour le coup. J’ignore si une suite était prévue, mais indéniablement faire quelque chose d’un peu plus bouclé n’aurait pas été de refus.
Enfin, gros budget, donc j’attendais logiquement du lourd visuellement, surtout que l’histoire se prêter à de la grandiloquence et à de l’imagination. C’est réussi. Les décors sont de toute beauté, comme les costumes d’ailleurs, avec quelques morceaux anthologiques à l’image de la maison au-dessus du lac. La photographie est très travaillée, les jeux de lumières sont superbes, là encore rien à redire, et la mise en scène a été confié à l’éclectique et inégal Brad Silberling qui se débrouille bien ici. Néanmoins c’est vrai qu’il y a quelques passages fouillis, notamment la fin justement, le passage du train aussi un peu lourd dans sa mise en scène, mais enfin ce ne sont que quelques épisodes dans le film. Film qui enfin est doté d’une musique plaisante, dans le ton de l’histoire, mais qui n’est pas non plus aussi déterminante qu’attendue.
En clair Les Désastreuses aventures des orphelins Baudelaire est un film fantaisiste qui ravira les amateurs de contes un peu sombre à la Burton. C’est picaresque, c’est visuellement très réussi, c’est très drôle parfois, finalement le seul gros défaut est de ne pas avoir su conclure efficacement. Je lui donne 4, si j’ajoute les quelques autres aspérités soulignées.