Passion, développement et respect personnel, et droit de rechercher le bonheur.
« Ratatouille » est plus qu’une comédie dramatique d’animation. C'est un travail magistral, de l'écriture au montage final, qui est une leçon de vie sur la façon de devenir le meilleur possible. Et combien il est difficile de lutter pour notre droit à rechercher le bonheur dans un monde rempli de gens qui refusent d’être constructifs. Des êtres qui ont abandonné leurs rêves – s’ils n’en ont jamais eus – et qui sont devenus amers. Plein de fiel et motivé par la cupidité et la jalousie. Cherchant constamment à profiter et à détruire ce que créent ceux qui sont animés par la passion d’apprendre, de grandir et de construire.
Rémy est un jeune rat qui sait que manger sainement est une forme de respect non seulement de soi-même, mais aussi de toutes les formes de vie terrestre : «
Si vous êtes ce que vous mangez, alors je ne veux manger que les bonnes choses. » ; « (Les humains) ne se contentent pas de survivre ; ils découvrent ; ils créent... Je veux dire, regardez simplement ce qu'ils font avec la nourriture !
»
Rémy se confronte à
la bassesse et à la bêtise de la vie rurale lorsqu'une vieille mégère, qui ne connaît que le langage de la vulgarité et de la violence, détruit le milieu dont nous sommes issus et qui nous nourrit
.
Lorsqu'il fuit finalement à Paris, Rémy doit
composer avec les jeux hypocrites joués par des personnes fausses, qui s'intéressent plus au pouvoir à tout prix qu'aux réelles compétences. Mais, chaque fois qu'il se sent déprimé, il se souvient des enseignements du Chef Auguste Gusteau : « Tout le monde peut cuisiner, mais seuls les intrépides deviendront des génies.
»
Linguini, le jeune
héritier méconnu et sans ambition de l’héritage Gusteau – qui ne sait ni par où ni comment commencer son éducation personnelle et sa formation professionnelle pour grandir et devenir un adulte équilibré tant dans sa vie personnelle que professionnelle – finit par s'allier à Rémy, qui a été condamné à mort par ceux qui sont pleins de préjugés et ne voient pas plus loin que le bout de leur nez
.
Ce duo improbable,
que personne n’avait vu venir, fera équipe jusqu’à atteindre la maîtrise personnelle et collective, ainsi qu’une renommée bien méritée grâce à la pureté de leur cœur et de leur esprit
.
Finalement,
même leurs adversaires les plus coriaces seront soit convaincus soit mis définitivement hors d’état de nuire, avant que le critique gastronomique Anton Ego ne conclue pas ces sages paroles hautement pédagogiques
:
«
À bien des égards, la tâche du critique est aisée. Nous ne risquons pas grand-chose, et pourtant, nous jouissons d 'une position de supériorité par rapport à ceux qui se soumettent avec leur travail, à notre jugement. Nous nous épanouissons dans la critique négative plaisante à écrire et à lire. Mais l'amère vérité, qu'il nous faut bien regarder en face, c'est que dans le grand ordre des choses, le mets le plus médiocre a sans doute plus de valeur que la critique qui le dénonce comme tel. Il est pourtant des circonstances où le critique prend un vrai risque : c'est lorsqu'il découvre et défend l'innovation. Le monde est souvent malveillant à l'encontre des nouveaux talents et de la création. Le nouveau a besoin d'amis. Hier soir, j'ai vécu une expérience inédite. J'ai dégusté un plat extraordinaire d'une origine singulière s'il en est. Avancer que son plat et son créateur ont radicalement changés l'idée que je faisais de la grande cuisine serait peu dire. Ils m'ont bouleversé au plus profond de mon être. Je n'ai jamais fais mystère du mépris que m'inspirait la devise d'Auguste Gusteau : « Tout le monde peut cuisiner ».
Mais ce n'est qu'aujourd'hui, aujourd'hui seulement que je comprends vraiment ce qu'il voulait dire. Tout le monde ne peut pas devenir un grand artiste. Mais un grand artiste peut surgir n'importe où. Il est difficile d'imaginer origine plus modeste que celle du génie qui officie maintenant chez Gusteau et qui est à nos yeux rien moins que le plus grand cuisinier de France. Je retournerai bientôt chez Gusteau, plus affamé que jamais.
»
5/5