Rarement un film de guerre a atteint telle altitude !!
Avec "Das Boot" en 1981, Wolfgang Petersen (40 ans !) atteint la consécration internationale.
Ce film est adapté du livre du même nom. Lothar G. Buchheim, dont c'est son premier roman, en est l'auteur, mais aussi le scénariste.
Scénario : un sous-marin allemand est envoyé en mission en Atlantique Nord. Le commandant de bord ne sait pas s'il va pouvoir un jour revenir.
Avec son pouvoir hypnotique, Wolfgang Petersen nous submerge 3h30 durant dans un suspense aussi chaotique que prenant. En prenant à témoin tous les personnages du récit, ce huis-clos s'avère prenant de bout en bout en évitant les clichés du genre.
Avec son scénario à couper au couteau (et documenté à merveille. Merci Buccheim !), on rentre aisément dans la peau de chaque personnage, chaque acteur donnant une interprétation plus-que-parfaite. Ici, les acteurs sont inconnus au bataillon et renforcent l'intérêt du huis-clos. Aujourd'hui, seul Jürgen Prochnow a su tirer un profit international. Il a joué dans "La forteresse noire" de Michael Mann, "Dune" et "Twin peaks" de Monsieur Lynch, "Le patient anglais" avec Juliette Binoche... .
Les effets spéciaux (les explosions principalement, ainsi que l'avancée du sous-marin en vue travelling) restent des modèles de genre : bien que simplistes (il faut bien le reconnaître), ils n'en restent pas moins majestueux.
La musique de Klaus Doldinger (compositeur fétiche de Petersen : "Einer von uns beiden", "L'histoire sans fin"), douce, prend aux tripes et rajoute à l'atmosphère pesante du "Bateau". Elle fait partie intégrante du décor et a l'art de faire un ballet aquatique en compagnie des hommes du sous-marin.
Ajoutons à cela la réalisation décapante, nerveuse et quoique digne de Herr Petersen, et nous sommes en présence d'un mastodonte du film de guerre.
Wolfgang s'attache dans ce "Bateau" au voyage non pas des nazis, mais d'hommes livrés à eux-mêmes. Véritable plaidoyer aux autres films de guerre, Petersen livre ainsi un final sans doute barbare mais qui a l'art de montrer l'absurdité de la guerre.
Une pure merveille, le fleuron du genre, qui réinvente les codes du film de guerre traditionnel. Merci Petersen, j'en redemande encore !
Spectateurs, embarquons tous dans cette virée où les profondeurs cotoîent les sommets. A vos barres !!
Accord parental souhaitable.
A noter : pour la première fois, la technologie steadycam (procédé utilisé dans la progression des travellings en une et même scène) est utilisée !