Das Boot commence par une fête, cette dernière, quasi orgiaque viens trompé toute idée reçu ou même préconçu d'une base, d'un prototype dans le genre. Franchement, j'ai su de suite que ce film allais me laisser un souvenir impérissable ne serait-ce que pour cette intro !
Wolfgang Peterson sonne une cloche avant d'entamé sa route, je n'irais pas jusqu'à dire comme Michael Cimmino et son ode aux siens mais il n'y a pas de quoi rougir non plus sur ce petit jeu de comparaison. Il prend sa caméra et virevolte dans sa beuverie et nous déploie déjà un panorama de personnage hauts en couleurs. De couleurs il en sera question encore par la suite ...
Le film à différentes versions, alors je ne sais pas comment les autres sont calibrés. Pour ma pars, c'est sa mouture de 4h40 que je l'ai vu, autant dire que le temps est donc à l'introspection. Le entrailles sous-marines, de sa routine à son jargon nous sont étalé dans se première heure, on se familiarise avec l'ouvrage et les personnalités qui s'affirment. L'abondante réflexion - sans fausses morales - sur les mouvements contrastants Bruit / Silence; Ennui / Attelage; Passé / Présent / Avenir ( ? ) viennent sans cesses prendre la température de l'état d'esprit du régiment. D'ailleurs pour m'arrêter un peu sur l'ennui, on appuie vraiment sur un fort passage à vouloir annihilé par touts les moyens possibles et inimaginables. De la lecture, à la musculation, à la bouftance en passant per celui qui se récure la cavité nasale ... Oui, tout est bons pour tuer le temps !
" On entend mieux que l'on ne peut voir " . Cette citation en référence aux mauvais temps viens restitué les doutes intimes de la nature humaine qui se dessine sous nos yeux et défie notre conscience. Ces types reclus en masse passe par différents stades et corrobore cette vieille idée sur ce qu'est le chaos, celui-ci n'est pas l'action, il ou elle la précède ou la suit, dans le silence, constamment ! Transition.
L'inévitable pointe le bout son nez après 1h30. La séquence du Destroyer, des grenades, du jeu du chat et de la souris qui en découle raconte et montre l'Horreur. Le pire de l'Homme. La terreur se fige sur les visages, ce monstre qui passe et détruit les prérequis de sympathie, on se souvint de ce que l'on oublie ... Manichéisme ? Non, le regard est plus global. La leçon de vie devient mortuaire, les morceaux - non - choisit s'agglutine dans des remords qui marquent au vif, et pour toujours ...
Le déferlement passé, un autre mal reprend. L'intranquillité est absolument partout ! La maladie viens des conditions certes mais aussi du stress, du choc " psychologique " vécu. On répare les corps, la mécanique, on se change les idées pours les uns, on se replonge dans les doutes pour les autres. Le Capitaine lui est évidemment dans la catégorie des obsédé du drame. Il découvre ses zones sombres, apprend à mesure, confronte ses désillusions à son rationalisme et ne trouve que de petites lumières face aux tourments. C'est d'ailleurs ce qu'il faut voir ici, les ouvertures. Apprécions chaque lueur du moindre rayon, aussi éphémère dur-t-il. Les photos regardés sont évidemment l'une de mes mentions les plus évidentes pour attestés de cela. Néanmoins, l'on peu voir aussi que ses sourires fugaces sont aussi au fond des consolations tristes. On pleure les absences de tendresses lointaines et certains inéluctablement sombres aux ombres.
Cette chronique de l'armée sonde les corps, les âmes, cherchent à élucider les maux et cas de consciences de ses types confrontés à des conflits qui les dépassent. Abattement, consternation, laisse place à des euphories passagères, mais dans l'ensemble, on pense les plaies, ou subsistent à la mort qui est au quatre coins de ce qui les entourent. Le saccage de cette tension insoutenable est accentué par le son et l'image de Wolfgang Petersen qui brille de mille feux de par ses prises de décisions fantastiques en la matière. Le U-Boot qui remonte dans les flammes du combat reste une des images les plus folles qu'un long métrage ne m'ai fais vivre !
La poursuite des luttes intérieures passent un temps au profit d'un retour au bercail. Mais là encore, ce dernier est de courte durée puisque les ordres tombent et stop ce retour pour autant fort désiré. L'arrêt par Vigo raconte une autre guerre, celle d'une mondanité qui se gavent de victuailles et se gargarisent du trouble initiés et incités par les folies meurtrières de ces hottes mégalomaniaques. Gibraltar ne leurs est même pas soufflé par ces derniers ... Ils le devient.
Fac à l'inéluctable, l'équipage planifie une issue et un subterfuge avant de toucher le fond ! Là est le passage qui m'a le plus couper le souffle ! Chacun vit la catastrophe confronté à ses prérogatives et les dépassent de par obligation vis à vis des uns et des autres, pour contrer le sort touts azimuts qui s'abat sur eux. Survivre dans ces moments atroces, trouver des ressources insoupçonnés au cœur des liens tissés et des confidences entretenues au fil des mésaventures.
C'est lorsque tout est perdu que l'espoir renait.
Les bombes sur La Rochelle achèvent ces derniers.
Das Boot est une immense claque dans un registre extrêmement probant et lourd. Un film inoubliable !