Oeuvre exemplaire du film à effets, "Das Boot" (Allemagne, 1982) de Wolfgang Pertersen s'acquitte de toute causalité pour n'exister que par l'enchaînements purement fantaisiste de scènes de crise. Adaptation d'un fait divers de la Seconde Guerre Mondiale, l'intrigue tente de retracer l'aventure de l'équipage d'un sous-marin allemand. L'exiguïté du décor invitait le cinéaste à un huis clos oppressant, symbole de l'étouffement de l'Allemagne au fil de cette guerre, or Petersen préfère aérer son sous-marin, ce-dernier étant bien davantage à la surface qu'en plongée. Nulle claustration, abandonnée à une tension vacante. Composée d'une vulgaire équipe de mariniers, le sous-marin vogue dans la mer à la quête d'un ennemi à abattre, à l'instar du film qui arpente son propre but, tentant de trouver chose à dire, en vain. C'est de son incapacité à évoquer un message que Petersen noie son film, l'inondant sous des scènes plus incompréhensibles les une que les autres. Film assurément doté d'un des pires doublages qu'il soit, "Das Boot" se confond aussi dans son empressement à vouloir ébranler ses protagonistes, davantage pour galvaniser le spectateur que pour démontrer le péril de l'aventure. Ainsi plus rien à voir avec le film d'action, le film se pare d'une agaçante enchère d'évènements, s'organisant pour que leurs causes demeurent occultes. Et ne nous étonnons pas si "Das Bott" se flatte d'être le film allemand le plus rentable à l'étranger, puisque de par sa surenchère d'effets (spéciaux ou scénaristiques), son application sentimentale de la musique, sa rudesse d'évolution et sa conclusion plaintive, l'oeuvre de Petersen approxime le film américain étalonné. L'épilogue qui clos le film en achève l'incohérence, massacrant devant nos yeux ses protagonistes impersonnels, morts sans qu'on ne s'y attende ni qu'on ne s'en soucie, faute du cinéaste d'avoir préféré l'emballement de sa caméra à l'exultation de ses personnages.
Je souhaitais découvrir ce film depuis longtemps mais j'avais toujours été freiné au dernier moment par la longueur du film (3h30 ou 5h en version longue). Et en toute honnêteté, je reconnais que c'était une grossière erreur de ma part. En effet, je n'ai ressenti aucune longueur puisque j'ai été passionné du début à la fin par le destin de ce sous-marin et de son équipage.
Nous suivons donc l'équipage d'un sous-marin allemand dans la fameuse bataille de l'Atlantique qui fut une zone stratégique entre 1939 et 1945. Sa mission est simple : empêcher le ravitaillement des alliés par les voies maritimes.
Mais finalement, ce n'est pas l'objectif de ce sous-marin qui nous passionne, c'est bel et bien la dimension humaine de ce film qui nous emporte durant plusieurs heures. En effet, on oublie très rapidement que nous sommes en train de suivre des nazis qui obéissent aux ordres de l'Etat major allemand. Une réelle empathie s'installe pour ces officiers germaniques. Je pense que c'est une des grandes réussites de Wolfgang Petersen d'arriver à nous faire oublier que nous sommes en train de suivre le destin d’un sous-marin ennemi. Puisque dès le début, nous nous attachons à eux grâce aux personnages charismatiques (mention spéciale au capitaine Henrich) et parce qu’il y a un véritable sentiment d’immersion de la part du spectateur grâce à ce huis clos extrêmement efficace (90% du film se déroule dans le sous-marin). Nous avons vraiment l’impression de faire partie de cet équipage et que nous partageons ses moments de joie, de peur, de tension, de solidarité, d’émotions, d’incertitudes… Ce sentiment est renforcé par le fait qu’absolument tous les aspects de la vie à bord sont évoqués.
Cette immersion passionnante est le fruit du travail fourni sur la reconstitution de la vie dans ce sous-marin, du décor oppressant, des scènes époustouflantes de combat, par la mise en scène extraordinaire de Wolfgang Petersen et par le talent des acteurs. C’est grâce à tous ces éléments que le spectateur vit une expérience suffocante, inédite et inoubliable. Et pour couronner le tout, la fin laisse le spectateur pantois car il ne pouvait s’imaginer une fin si surprenante.
Je recommande vivement à tout le monde de vivre cette expérience extraordinaire et inédite au cinéma. Ce n’est pas seulement un grand film de guerre mais un grand film de l’Histoire du cinéma.
"Le Bateau" de Wolfgang Peterson est une œuvre colossale, tant du fait de son budget (un record en Allemagne à l’époque) que de sa durée atteignant les cinq heures en director’s cut. Celle-ci a en effet de quoi freiner le public mais elle permet une immersion efficace dans le quotidien de ses soldats allemands entassés comme des sardines avant d’être envoyés en mission suicide. La retranscription minutieuse parfaitement détaillée, digne d’un excellent documentaire militaire, de leurs conditions de vie à bord et de leurs moyens technique est impressionnante. Si, dans le premier tiers du film, les longues scènes d’inaction risquent de nous faire partager leur ennui, elles créent surtout un lien profond avec ces personnages pourtant antipathiques ce qui rendra éprouvantes les scènes de tension. Cette sensation de claustrophobie ferra date et fit du film la référence absolue en matière de films de sous-marin.
Cette mission sous-marine en temps de guerre est très bien réalisée et ne manquera pas de favoriser notre immersion au sein de cet équipage en temps de guerre. A la manière d'un huit-clos, le metteur en scène provoque une espèce de claustrophobie chez le spectateur, qu'il prendra plaisir à ressentir pour accentuer son investissement. Coupé du monde extérieur, au cœur d'un sous-marin, le spectateur assiste et découvre les rouages d'une mission maritime où le moindre bruit suspect est capable de sceller le destin d'un équipage entier. La peur est omniprésente dans ce bateau qui, en définitive, se perçoit davantage comme une coquille vulnérable dont dépendent tous ses occupants, que comme le bouclier protecteur que l'on aurait tendance à imaginer au premier abord. La moindre erreur peut-être fatale !
L'une des meilleurs immersions cinématographiques grâce à une réalisation méticuleuse et appliquée. Les acteurs sont impeccables (blancheur du visage, expressions), les lumières travaillées, la musique pesante, le tout retransmet parfaitement l'ambiance infernale et nous plonge intensément dans une dure période de l'histoire. Le meilleur du réalisateur aux nombreux navets qui hélas suivront.
D'une durée initiale de 330 minutes, "Das Boot" a connu beaucoup de versions, d'un montage cinéma avoisinant les deux heures à une director's cut de près de 3 heures 30 en passant par une diffusion télévisée en plusieurs épisodes. Je vous parlerais ici de la director's cut. Basé sur le livre de Lothar-Günther Buccheim, lui-même tiré des souvenirs de l'auteur, "Das boot" est assurément un des plus grands films sur la seconde guerre mondiale. Débutant sur une gigantesque scène d'allégresse complètement dingue, le film de Wolfgang Petersen, d'une tension permanente, ne va pas nous lâcher une seule seconde, allant crescendo dans le suspense jusqu'à un final bouleversant d'une triste ironie. Incroyablement immersif, plus d'une fois impressionant et iconique à mort (la scène magistrale du naufrage du destroyer, filmé comme un dragon agonisant sous un ciel rouge sang), "Das boot" est avant toute chose un film profondément humaniste, aux personnages attachants et complexes (interprétés par des comédiens impeccables, à l'implication exemplaire), que Petersen filme comme des êtres aussi fragiles qu'ils peuvent être héroiques, évoluants dans les entrailles d'un gigantesque monstre d'acier.
3h30 d'un film allemand à huis-clos se déroulant pendant la Seconde Guerre mondiale, ça fait un peu peur, mais Das Boot est aussi un blockbuster très efficace, pendant lequel on ne s'ennuie pas (ou peu). L'action est bien présente, mais sert surtout de prétexte à une étude de la nature humaine face à des situations extrêmes. Pour ça, Petersen s'appuie sur un casting irréprochable. Les contraintes du huis-clos exigu (claustrophobes s'abstenir) sont ce qui pouvait arriver de mieux à sa mise en scène, qui du coup évite tous les poncifs esthétiques de l'époque (on les reconnait seulement brièvement au début et à la fin). Ce n'est pas un genre ni un univers qui m'intéressent ou me touchent particulièrement, mais ici l'immersion fonctionne à plein et le côté anxiogène ne peut pas laisser indifférent, surtout si on profite de la version blu-ray: une image très propre, en particulier sur les nombreux gros plans, et un travail du son qui magnifie l'ensemble. L'un des rares blockbusters 80's qui m'aient plu.
Le Bateau possède différentes versions allant de 1H50 à 5H30. La version que j'ai vu est le Director's cut de 3H20. Je ne peux donc juger que cette version. Celle-ci m'a posé un problème un problème car il est visible que la mise en scène et l'interprétation sont de bonnes qualités mais je me suis assez ennuyé. Le fait que le film se passe essentiellement dans un lieu clos, un sous-marin, et que les 2 heures centrales soient assez répétitives sont la cause de cet ennui. La dernière partie du film qui relate le blocage du sous-marin au fond de l'eau redonne plus de rythme, de tensions et d'émotions au film. On se dit que, pour une fois, la version cinéma d'une 1H50 doit être plus intéressante que le director's cut car plus rythmée et moins répétitive, même si la vérité historique est peut-être plus tronquée. A noter la musique de Klaus Doldinger dont le titre principal obtint un succès mérité à sa sortie.
"Le Bateau" est certainement le meilleur film de guerre sous marin de l'histoire du cinéma, écrasant les productions du genre plus récente. Datant de 1982, le film n'a pratiquement pris aucune ride, à l'exception de quelques "fonds bleu" un peu visibles. Evitant les péripéties rocambolesques, le scénario se concentre sur le huit clos et les hommes. Passionant.
Déjà habitué aux histoires sans fin avant celle quil offrit aux enfants en 1984, Wolfgang Petersen sattelle à laube des années quatre-vingts au tournage dune véritable épopée. Ce sera "Das Boot", uvre qui aura la rare particularité dêtre déclinée sous différentes formes et durées. Dabord en un film dà peine deux heures dix (longtemps la seule copie facilement trouvable), ensuite en une série télé (qui est en fait la version longue de quatre heures quarante proposée en DVD), puis en Directors Cut du film de trois heures dix-neuf. Cest ce dernier que je viens de regarder. Pareil visionnage relève quelque part de lexpérience et des grincheux abandonneront sûrement leur poste en plein combat. Le bon "U-571" de Jonathan Mostow demeure plus abordable (mais beaucoup moins marquant). La répétition de péripéties et dattentes forme un ensemble réaliste. Cela donne au spectateur une sensation dimmersion au sein dun équipage auquel il sattache. Un équipage par ailleurs si jeune que lexpérimenté capitaine (Jürgen Prochnow) glisse discrètement au reporter qui les accompagnera quils ne seront des hommes quau retour. Depuis La Rochelle, un U-Boot nazi, le U-96, prend le large. Nous sommes à lautomne 1941 et le contrôle de lAtlantique, cher au Führer, est en train déchapper aux allemands. Nous voilà donc dans un sous-marin des futurs vaincus. Jamais il nest question de glorifier lidéologie hitlérienne. Est au contraire dénoncé le conditionnement des esprits car face à la mort la foi en la guerre sestompe. La compassion pour lennemi ressort également. Le récit sattarde sur des garçons courageux en plein cauchemar, luttant finalement plus par amour de la vie plus que pour lhégémonie de leur patrie. "Das Boot" rappelle quil y eut de lhéroïsme dans les deux camps. Imposant et important, il sagit sans conteste du meilleur film du discret Petersen. Jaime bien le thème musical (dont la reprise techno dix ans plus tard par le groupe U96 eut un certain succès).
Mythique film issu de l'industrie cinématographique germanique, "Le Bateau" est un long-métrage ou plutôt un très long métrage qui traite de l'histoire des sous-mariniers allemands de la Seconde Guerre Mondiale. Huit-clos quasi total durant les plus de trois heures de son et d'images, "Das Boot" est très abordable grâce à l'excellence de la mise en scène qui donne un air familier à chaque pièce du bâtiment. Personnages attachants et très crédibles, notamment le commandant joué par le remarquable Jürgen Prochnow, les détails ne sont jamais laissés au hasard et sont même accentués par un mixage sonore parfait et un scénario tendu qui laisse place à un suspens insoutenable dans les profondeurs du monde. Voyageant dans les eaux froides de l'Atlantique Nord, le sous-marin de guerre parvient grâce à l'absence de sonar à donner au brouillard et au néant des rôles prépondérants qui donnent à l'inconnu un impact direct sur le public. En clair, "Le Bateau" est voir ne serait-ce que pour sa richesse historique même si l'absence de réelle présence nazie est quelque peu regrettable.
Rarement un film de guerre a atteint telle altitude !! Avec "Das Boot" en 1981, Wolfgang Petersen (40 ans !) atteint la consécration internationale. Ce film est adapté du livre du même nom. Lothar G. Buchheim, dont c'est son premier roman, en est l'auteur, mais aussi le scénariste. Scénario : un sous-marin allemand est envoyé en mission en Atlantique Nord. Le commandant de bord ne sait pas s'il va pouvoir un jour revenir. Avec son pouvoir hypnotique, Wolfgang Petersen nous submerge 3h30 durant dans un suspense aussi chaotique que prenant. En prenant à témoin tous les personnages du récit, ce huis-clos s'avère prenant de bout en bout en évitant les clichés du genre. Avec son scénario à couper au couteau (et documenté à merveille. Merci Buccheim !), on rentre aisément dans la peau de chaque personnage, chaque acteur donnant une interprétation plus-que-parfaite. Ici, les acteurs sont inconnus au bataillon et renforcent l'intérêt du huis-clos. Aujourd'hui, seul Jürgen Prochnow a su tirer un profit international. Il a joué dans "La forteresse noire" de Michael Mann, "Dune" et "Twin peaks" de Monsieur Lynch, "Le patient anglais" avec Juliette Binoche... . Les effets spéciaux (les explosions principalement, ainsi que l'avancée du sous-marin en vue travelling) restent des modèles de genre : bien que simplistes (il faut bien le reconnaître), ils n'en restent pas moins majestueux. La musique de Klaus Doldinger (compositeur fétiche de Petersen : "Einer von uns beiden", "L'histoire sans fin"), douce, prend aux tripes et rajoute à l'atmosphère pesante du "Bateau". Elle fait partie intégrante du décor et a l'art de faire un ballet aquatique en compagnie des hommes du sous-marin. Ajoutons à cela la réalisation décapante, nerveuse et quoique digne de Herr Petersen, et nous sommes en présence d'un mastodonte du film de guerre. Wolfgang s'attache dans ce "Bateau" au voyage non pas des nazis, mais d'hommes livrés à eux-mêmes. Véritable plaidoyer aux autres films de guerre, Petersen livre ainsi un final sans doute barbare mais qui a l'art de montrer l'absurdité de la guerre. Une pure merveille, le fleuron du genre, qui réinvente les codes du film de guerre traditionnel. Merci Petersen, j'en redemande encore ! Spectateurs, embarquons tous dans cette virée où les profondeurs cotoîent les sommets. A vos barres !! Accord parental souhaitable. A noter : pour la première fois, la technologie steadycam (procédé utilisé dans la progression des travellings en une et même scène) est utilisée !