Bon, à en croire les nouveaux pseudos fans du personnage de Supergirl, la cousine du kryptonien serait apparue au cinoche par la série télé. Sauf que non. Il y a un film juste avant. Et c'était pas bien glorieux. Alors j'ai pas pour habitude de tirer sur l'ambulance, mais il est des cas particuliers qui me feraient passer pour quelqu'un d'intellectuellement malhonnête si j'osais les défendre. "Supergirl" fait partie de ces cas de figure; trop mauvais pour dire qu'il est subjectivement bon, il ne plaira même pas aux amateurs du personnage, tant l'adaptation est laidement mise en oeuvre et irrespectueuse du travail originel. Je veux bien que l'on fasse des films au rabais, pour un coup très faible, mais la pudeur réclamerait que le rendu final soit un minimum artistique, un minimum respectueux pour son matériau ainsi que pour ses spectateurs. Faire un film sur la cousine blondinette de Superman, ok, y'a de problème. Que la Canon le fasse dans l'esprit du Superman de Lester JUSTE après la débâcle du troisième volet, non. Faut pas. Parce qu'au bout d'un moment, ça ne paye plus de prendre son monde pour une assemblée de débiles. Au bout d'un moment, il faut savoir sortir la tête de l'eau et chercher à faire quelque chose d'un minimum potable. Au final, le mauvais se voit dans les chiffres, eux-mêmes mauvais; si Supergirl avait été meilleur, son box office n'aurait pas été en déficit. Point à la ligne. Car Supergirl, en plus d'être mauvais, est un film qui ne raconte rien. Pas de portée politique intelligente, pas de propos qui soit un minimum réfléchi; c'est bête comme la lune, niais comme un roseau, moche comme un toro. Esthétiquement, ça ne vaut rien; de même pour le jeu des acteurs, tellement amateur que t'en vient rapidement à te demander ce qu'est bien venu faire Peter O' Toole dans cette galère. Autant Danaway j'en ai rien à carrer, autant Lawrence d'Arabie, t'y touche pas. Un acteur si réputé n'est jamais censé tomber dans les méandres d'un cinéma si bas de gamme. Bon, y'a bien quelques tentatives qui sont mise en oeuvre histoire de pomper le style des Superman originels, en plus d'un Jimmy Olsen seulement présent pour établir le pont du crossover ( Christopher Reeve n'ayant pas voulu porter la cape, bon flaireur de daubes qu'il était; pour une fois qu'il a du flair ), mais ça reste mauvais tout le long, avec un rythme bâtard et des dialogues stupides qui se pensent très pertinents. Et faut les voir tous ces acteurs de pacotille, toutes ces vedettes d'une triste journée qui viennent déblatérer des lignes qu'elles ne comprennent pas, le tout pour un pauvre chèque en bois; c'est pathétique à l'oeil autant qu'à l'oreille. Et faut la voir jouer la Linda Carter, fillette monolithique au manque de talent sans nom, boniche au charisme de caniche. Pas crédible, ridicule en costume moulant, elle tient son rôle pour acquis sans jamais comprendre la raison de sa présence à l'écran : sa prestance corporelle. Insulte honteuse proférée par une équipe de bras cassés sans aucun talent, le Supergirl de 1984 est un film objectivement mauvais, au scénario inepte, aux dialogues ignares. Plat, sans intérêt ni recherche artistique, Supergirl a pour prestige d'avoir été le premier film que je regarde en quatre fois. Ouais, y'a pas de quoi être fier. Quand DC cherche à faire de ses personnages torturés de pauvres mascottes pour gosses, ça donne ça. En espérant que ce ne soit pas révélateur de la suite des évènements, si vous voyez ce que je veux dire ...