C'est ce genre de films dont fait partie "The Fountain", qui tout à coup nous scotchent, à nous faire pleurer ; des larmes d'émotion, d'admiration ; qui sont une surprise totale et inattendue. Film quasiment intimiste sur un sujet pourtant si universel. Au-delà du premier niveau de l'histoire, déjà ambitieux mais profondément humble, - quête d'un homme sur l'amour, la vie, la mort et la renaissance -, au-delà de la bande-son sublime de Clint Mansell, le film comporte deux grandes qualités qui le hisse au niveau de chef-d’œuvre. Oui, Darren Aronofsky - qui se fait rare et pas toujours excellent - signe son plus beau film et représente l'une des petites merveilles cinématographiques qui existent timidement, presque dans l'anonymat, dans l'ombre des géants blockbusters. Évidemment, le propos abordé invite à la méditation poétique et spirituelle, mais la manière de l'aborder est la première des grandes qualités de "The Fountain". Aronofsky réussit à créer du "beau". J'entends par ce terme : à créer une harmonie tant sur le fond que sur la forme, tant sur le sens profond du sujet que sur le concept visuel proposé. Les images, les plans, les couleurs, les tonalités sont autant d'unités splendides qui viennent corroborer l'ambition du propos. Ainsi, toute l'expérience visuelle, quasi irréelle, très onirique, très symbolique et spirituelle appuie avec force et beauté tous les mots, toutes les paroles, les pensées, les gestes et les regards des personnages. La quête de Tommy (Hugh Jackman) est une expérience que le spectateur vit avec lui. Il la vit encore plus intensément car Aronofsky sait filmer l'amour. Voilà sa deuxième grande qualité. Le réalisateur parvient à investir complètement le spectateur dans cette histoire d'amour. La caméra rentre dans l'intime des deux personnages mais avec pudeur et simplicité. La sincérité qui s'en dégage est phénoménale et nous immerge toujours plus dans cette quête intérieure. "The Fountain" est un film méconnu qui mérite pourtant d'être vu et apprécié à sa juste valeur. Quelle réussite.