Revoir ce second opus de la saga Spider-Man vu par Sam Raimi a, en plus d'éveiller tout plein de merveilleux souvenirs, eu l'effet d'une sacré claque, celle d'un film que je n'attendais pas, et dont les nombreux, et souvent indigestes, représentants de ces dernières années m'ont fait oublier à quel point on pouvait réussir à manier différents genres tout en sublimant un héro.
Ici il n'est point question de sauver l'univers et de se battre contre tout plein d'extra-terrestre, mais de sauver celle et ceux que l'on aime, il est là le défi de ce Spider-man, à sa hauteur, et c'est ce qui le rend attachant. C'est extraordinaire de constater son évolution entre le début du premier film et la fin de celui-ci, tout ce qu'il a parcouru et la façon dont on s'est attaché à lui, on l'a connu loser, ce qui ne le quittera jamais vraiment, découvrant ses pouvoirs, étant sûr de lui puis doutant, oscillant entre ses différentes vies, pour finalement trouver la paix en lui.
Cet opus est avant tout centré sur l'amour et la double-vie, comment gérer cela, et bien des séquences mettent à mal Peter Parker, le voyant incapable de gérer la lourde tâche qu'il porte sur ses épaules, apothéose lors de l'annonce du mariage de Mary Jane. Tout le film tourne autour de ça, comment il peut gérer ses différentes vies, et cela, Sam Raimi le met en scène avec brio, que ce soit grâce à l'approfondissement des personnages, l'importance des seconds rôles ou encore sa gestion du rythme et du scénario.
Effectivement, il ne laisse peu de place aux doutes et contrôle tout avec grand brio, s'appuyant sur une réelle importance donnée aux personnages, ainsi qu'à une alternance des tons qui marchent très bien ici. Il parvient à créer une émotion autour d'un amour considéré comme inavouable, puis à faire rire lors de certaines séquences plus légères, et enfin à reprendre son sérieux, à l'image d'un Osborn bouffé par la haine et le désir de vengeance ainsi qu'à proposer de grands moments haletants, où la tension est à son comble, à l'image du retour de Spider-Man ou de l'inoubliable scène du train, où le statu d'icone devient réel et quasi christique pour l'araignée.
C'est à la fois grâce à l'approfondissement de Parker, que de l'opposition proposée par Octopus que Raimi fait de cet opus une immense réussite. Il innove derrière la caméra, que ce soit lorsqu'il retombe dans ses années horreur avec la scène de l’hôpital, où lorsqu'il filme l'action, et surtout il s'appuie sur de remarquables comédiens, que ce soit la magnifique Kirsten Dunst qui doit composer face à un hésitant et mystérieux Tobey Maguire, James Franco et ses envies meurtrières ou encore Alfred Molina incapable de se contrôler.
Sam Raimi propose avec ce second Spider-Man le parfait représentant du genre super-héroïque, où le défi est à la hauteur de l'homme, dans un film où les sentiments ont toute leur place, et mettant en scène les doutes d'un humain, avec bien des séquences inoubliables et de remarquables comédiens.