Après le bon "Spider-Man", Raimi a remplié en 2004, soit deux ans après le premier opus, avec ce "Spider-Man 2". Et après la genèse de l'homme araignée ainsi que sa rivalité avec le Bouffon-Vert, voilà qu'il doit faire face à un nouvel ennemi, le docteur Otto Octavius alias Docteur Octopus. Pour ma part, si le premier volet a pour moi quelque chose d'affectif (il me remémore mes jeunes années), je préfère cinématographiquement parlant ce second volet qui est un poil (je dis bien un poil!) plus abouti que le premier. De plus, Sam Raimi tient vraiment à marquer de sa patte ce "Spider-Man 2" en détournant les codes du super héro movie, ce qui apporte un aspect novateur à l'ensemble. Toujours découpé en deux parties, le méchant, à savoir Doc Ock, est présent mais plus en retrait, Raimi privilégiant filmer le scientifique dans ses moments de douleurs et de mégalomanie. Et c'est justement l'un des atouts du film. En présentant un méchant plus humain que ne l'était le Bouffon-Vert (qui se contentait de rester dingue et schizophrène), Doc Ock est avant tout un pauvre homme ayant tout perdu, sa femme comme ses biens, et rongé par la tristesse. En se faisant manipuler par les bras mécaniques qui contrôlent son cerveau, il devient incontrôlable mais Octopus, s'il peut paraître parfois cruel, ne l'est pas entièrement. Le second atout est le questionnement que se fait Peter Parker quant à la question s'il doit rester Spider-Man ou dire non à ses pouvoirs et vivre une vie de citoyen ordinaire. L’ambiguïté de sa relation avec Mary-Jane y est pour quelque chose, mais la manière dont Raimi met ce questionnement en scène est réussi. Ensuite, et hélas, ce "Spider-Man 2", s'il est plus réfléchi dans son scénario, dans ses thèmes, possède les mêmes défauts que son prédécesseur. Toujours ces dialogues "clichéesques" auxquelles viennent s'appuyer de la super philosophie de comptoir que Jean-Marie Gouriot n'aurait pas dénié pour ses "Brèves de Comptoir" et cette histoire d'amour toujours aussi peu subtile entre Mary-Jane et Parker. C'est dommage car, si Raimi avait fait abstraction de ces défauts, "Spider-Man 2" aurait pu être vraiment supérieur au premier volet. Là il ne l'est qu'un petit peu. Mais bon, ne crachons pas dans la soupe. "Spider-Man 2" est un blockbuster réussi qui parvient toujours à captiver.