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Kaza Nova
5 abonnés
143 critiques
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4,0
Publiée le 13 juin 2016
Un film satirique comme on n'en fait plus, qui démolit pendant 2h le monde de la télé. Le ton est volontiers cynique, et le film ne cesse de marquer des points avec ses attaques fines et pleines de sous entendus su l'univers télévisuel. Tout y passe : les journaux soi disant d'information, en réalité des spots sensationnalistes volontiers racoleurs, les séries basées sur des scénarios produits à la chaîne avec émotions standardisées ou encore les magazines politiques qui sont davantage des sortes de séries B prévisibles. Le film a l'immense mérite de ne jamais se départir de son sérieux tout en commentant les situations les plus ubuesques auxquelles mène la soif de l'audimat. L'indice d'écoute devient l'alpha et l'oméga de l'information. Plusieurs discours,d'une éloquence et d'une profondeur impressionnantes (et incroyables dans un film), ponctuent le long métrage pour mieux fustiger la collusion entre politiques, médias et milieux financiers, le sensationnalisme froid et inhumain des salles de rédaction, et l'influence délétère qu'exerce le petit écran sur les masses qui ne voient et ne croient qu'à travers lui. Un bijou à regarder er reregarder.
Network peut se vanter d'avoir d'excellents acteurs, en premier lieu Faye Dunaway (Peter Finch est très bon, mais de là à lui décerner l'oscar du meilleur acteur alors qu'il y a Stallone pour Rocky et De Niro pour Taxi Driver en face... Je suis pas sûr quoi), une bonne réalisation, et surtout un scénario très dense avec un propos riche.... Et c'est aussi son problème : le scénario tente de développer trop de personnages à mon goût, on s'y perd et on ne s'attache pas forcément à ceux-ci, ce qui fait que par moments j'étais moins intéressé par l'histoire. Ça reste un bon film, mais je m'attendais à mieux.
Ayant appris son licenciement imminent, un présentateur pète les plombs en direct, et va déclencher une cascade d'événements. Sidney Lumet nous livre ici un portrait au vitriol du monde de la télévision, qui parait pourtant tristement réaliste. Directeur arriviste, manipulations au sein de la chaîne, journalisme-spectacle, voyeurisme, partenariats entre des communistes radicaux et des avocats de la chaîne, populisme alors que les USA sont en crise : tout le monde en prend pour son grade ! Si la mise en scène est un peu trop sage (il y a tout de même quelques très bons passages), la qualité de "Network" vient d'une part d'un scénario pertinent, riche en monologues particulièrement bien écrits, et dont le propos n'est que plus vrai aujourd'hui. D'autre part, les acteurs y sont excellents : William Holden en vieux loup qui prend du recul, Faye Dunaway en productrice trop innovante, Robert Duvall en directeur égocentrique, et Peter Finch, complètement allumé en présentateur devant prédicateur. Du tout bon.
Film inégal sur les "dérives" de la télévision et son impact. Intéressant et spécifique à cette époque anticonformiste américaine, l'histoire s'encombre d'amourettes longues entre 2 personnages incompatibles représentant 2 visions de la télévision. Si les acteurs sont excellents, on regrette les longueurs ponctuées de quelques scènettes comiques où l'on voit les "illuminés" faire leur numéro pour attirer le plus de spectateurs. Intéressant si vous voulez découvrir cette époque où Robert Duvall avait encore des cheveux.
C'est presque 40 ans après la naissance de la télévision aux États-Unis que le cinéma commence à voir la croissance exponentielle de ce média comme une réelle et menaçante concurrente.
C'est donc avec logique que Lumet met en scène des agents de la télévision complètement immoraux, opportunistes, divisés entre "anciens" et "modernes", des fous et des criminels, face à un public ahuri au comportement grégaire. Bien que la critique d'un média en pleine dérive vers le sensationnalisme soit ici pertinente, le film ne va pas assez en profondeur dans son analyse.
De fait, la pseudo-critique de Lumet apparait comme n'étant rien d'autre que de faire du bruit, de taper un peu que la TV afin de rehausser le cinéma en comparaison relative à la télévision.
Là où il aurait pu être pertinent, c'est justement d'être en accord avec les vrais critiques de la télévision de son temps en montrant que, dans le média de la télévision, ce n'est pas seulement ce qui est montré qui est néfaste à la société, mais la forme du média lui-même.
En réalité, la recherche du sensationnel est endogène à la télévision, mise dans un système capitaliste. C'est dommage que le film de Lumet survole le côté économique sans pour autant pousser plus loin la critique.
Au final, la pseudo-critique Network semble n'être qu'un dérivatif. En ne proposant qu'une analyse superficielle de la télévision, et ne s'attaquant pas aux causes, Lumet brouille les pistes: il apporte désinformation et discours vide. Exactement comme la télé qu'il "critique".
Si "Network" a quelque peu vieilli dans sa forme, à l'image de cette émission fictive invraisemblable qui bat des records d'audience, son propos reste en revanche plus que jamais d'actualité, et s'avère même prémonitoire à certains égards. Dès 1976, Sydney Lumet a parfaitement cerné l'évolution présente et à venir du medium télévisuel, incarné par le personnage de Faye Dunaway, sorte d'allégorie personnifiée de la petite lucarne. Cette "enfant de la télé" la comprend d'autant mieux qu'elle a grandi avec elle, contrairement à la génération précédente, celle de William Holden, formée à la radio et à la presse écrite, et qui conserve un certain recul, et donc une forme d'authenticité et d'intégrité. Peter Finch représente lui aussi cette génération, mais lui n'a pas su garder sa lucidité, et il se trouve également aliéné par le petit écran, à l'issue d'années de carrière soumises aux contraintes d'audimat. Quant à Robert Duvall, il incarne une autre facette de cet univers, tout aussi corrompue, celle du producteur carriériste à la solde de son actionnaire. On l'aura compris, "Network" est un véritable réquisitoire à charge de la télévision, bénéficiant d'une mise en scène théâtrale mais diablement efficace, quelque peu affaibli par sa dimension caricaturale et par quelques longueurs. En tout état de cause une belle réussite de Sydney Lumet, qui vient compléter avantageusement son panel de films sur les institutions américaines : "12 angry men", "Serpico", "Power"...
Le monde des médias, la course a l'info, la chasse au scoop. Un film qui m'a ennuyé dès le début. Je n'aime pas du tout ce côté réaliste. Le sujet n'est pas très intéressant. Un homme viré de la télé annonce que par dépit qu'il va se suicider en direct. Cela fait réagir évidemment la chaîne mais certains décideurs aiment ce genre: "Je veux de la télé qui saigne, je veux de la contre-culture". C'est plutôt du côté des spectateurs que le bât blesse. Ils veulent de l'action, de la nouveauté. Bienvenue dans notre monde actuel.
Network, main basse sur la télévision est un film qui laisse un goût mitigé. Sur le fond, le film est très intéressant car il annonce les prémices de la course à l'audience à tout prix (même si la fin peut laisser assez sceptique sur sa crédibilité) et au spectaculaire qui sera caractéristique de la télévision des temps modernes. De plus, il montre aussi comment un programme peut être utilisé dans un but propagandiste par les dirigeants de la chaine qui le diffuse (de nos jours, on pense rapidement à Fox news). En outre, les personnages bénéficient de grands acteurs au sommet de leur jeu (Faye Dunaway, William Holden, Peter Finch, Robert Duvall...). Toutefois, le film souffre d'un manque de rythme criant qui peut entrainer une certaine forme d'ennui même si certaines passages réussissent à éviter cela en particulier sur la fin spoiler: (les discours de Beale, la séquence entre Beale et le dirigeant de la chaine, les scènes de ménages entre Diana et Max et celle entre Max et Louise, les dernières conférences de presse...) . On peut donc réellement regretter qu'un sujet aussi passionnant soit tellement affaibli par une forme aussi austère (la volonté de réalisme et de se reposer sur de brillantes prestations d'acteurs donne un peu l'impression d'être une excuse pour justifier une sorte de fainéantise technique et un manque de construction scénaristique).
Sans blaguer, je me suis posé la question pendant un long moment: comment est-ce que l’on réagirait, nous, les spectateurs (les bons c..s d’auditeurs comme disait Jean Yanne) si un soir l’un de nos présentateurs du journal télé menaçait en direct de se coller un pruneau dans la tête ? Et comment est-ce que l’on réagirait si ce présentateur devenait d’un seul coup le prophète de notre époque ? Réalisé par Sidney Lumet (que l’on ne présente plus), « Network, main basse sur la télévision » est une critique acerbe, voire cynique du monde de la télévision et de ses coulisses. Les données sont très simples: la télé, c’est du show business, la seule chose qui compte, c’est le pognon. Ce qui nous intéresse, ce sont les taux d’audience, les parts de marché, les points de popularité et par la même occasion, abrutir le plus possible le mec derrière son écran. Le côté humain, on s’en moque complètement. Oui, le monde de la télé, c’est ça: le pognon, le capitalisme et la volonté de gravir les échelons rapidement en utilisant tous les moyens possibles. D’ailleurs, comme le dit le personnage de Robert Duvall: « on est des p...s, alors agissons comme tel ». Voila une phrase qui résume bien le truc je trouve. Mais attention, dans « Network », il n’y a pas que ça. Il n’y a pas qu’une critique du monde de la télé. Il y aussi un état des lieux de la société américaine des années 70. Et les Etats-Unis à cette époque étaient dans la panade jusqu’au cou: chômage, crise politique, économique, militaire (la guerre au Vietnam venant tout juste de s‘achever), scandales à répétitions (celui du Watergate principalement), taux de criminalité qui augmentait, inflation, pouvoir industriel faiblissant, le dollar perdant de sa valeur. Enfin, l’attirail complet quoi. Et Lumet ne manque pas l’occasion de verser du gros sel sur des plaies béantes encore toutes rougeoyantes de sang. Beale devient le messager du peuple, il devient celui qui aide l’américain moyen à extérioriser toute cette rage jusque là restée latente. Malgré un propos très juste, qui pourrait tout aussi bien s’appliquer à notre époque, ce film, à mon goût, n’est pas le meilleur de son réalisateur. Tout ce qui se passe en quasi huis clos dans les locaux de la chaîne de télé est très bon. Mais ça dérape un peu à partir du moment ou Lumet décide de donner un caractère intime à la relation entre le personnage de William Holden (encore une fois très bon) et celui de Faye Dunaway (excellente et débordante de classe). D’accord, c’était une façon de faire affronter deux générations différentes de personnages, celui qui a grandi sans la télé, et celle qui a toujours eu le nez collé dessus. Mais ce n’est pas très bien fait et ça nuit au film. Voila pour moi le gros point noir du film. Autrement, je n’ai aucun autre reproche particulier à faire.
Ce film est un chef d'oeuvre. Si vous êtes un peu curieux au sujet des phénomènes de société, de la mondialisation, de la dérugulaltion des marchés financiers, de la corporatocracie et de écarts de richesse chaque année plus grands (67 personnes détiennent autant que la moitié de la population mondiale la plus pauvre.. recherchez les articles du Monde) ce film est littéralement prophétique. Il faut absolument le voir en anglais. La scène "I want you to get mad" restera à jamais comme l'une des plus belles tirades de l'histoire du cinéma.
Mon dieu ! Comment un film de 1976 qui traite de la perversité de la télévision peut-il être toujours aussi pertinent aujourd'hui ? Ce drame, proche de la dystopie (je suis sûr que vous savez ce que ça veut dire), est d'une puissance rarement atteinte par des films du même genre. Pourtant, vu son âge, le film n'aurait pu survivre que grâce à l'impressionnant jeu des acteurs, mais Sidney Lumet (le réalisateur) et Paddy Chayefsky (le scénariste) ont décidé d'y aller à fond, jusqu'à donner une fin particulièrement noir et quitte à exagérer un peu. En Parlant des acteurs, on ne peut être que patois face à de telle performances: Peter Finch crève l'écran dans son rôle de présentateur qui tombe dans une sorte de folie proche de l'hystérie, hystérie atteinte lors de ses shows; William Holden réussit à interpréter un personnage qui tente de garder son humanité du mieux qu'il peut malgré ce qu'il traverse; Faye Dunaway est géniale d'immondice, aussi cynique que démagogue, tout comme son collègue joué par Robert Duvall. Même Ned Beatty et Beatrice Straignt méritent leurs nominations (récompensée pour Straight) alors qu'il n'apparaissent que dans une seule scène chacun. Le premier déborde de perversité (dans le vrai sens du terme) et de mégalomanie, tandis que la deuxième est d'une justesse incroyable face à la situation. Bien sur, il y a d'autres personnages mais ils ne sont pas spécialement mis en avant. Ce que je veut dire, c'est que ce film, à la fois drôle, sombre et tragique, mérite sa place auprès des plus grands films de l'histoire,. Figure sur la liste des 500 meilleurs films de tout les temps d'Empire (publié en 2008) et le Top 100 des meilleurs films américains de l'American Film Institute.
Film visionnaire de Lumet sur un scénario lumineux de Paddy Chayefsky : la décérébration des masses devant la tv (commerciale), la main "basse" de cette nuée d'arrivistes sur le phénomène média, les conglomérats chapeautant le tout pour les dividendes de la pub en rapport à l'indice d'écoute.
C'est encore aujourd'hui...
Admirablement interprété et fort bien écrit, il manque un peu de souffle à la mise en scène, peut-être, mais le résultat est sidérant.
Un film mené tambour battant dénonçant la course effrénée à l'audience où tous les moyens sont bons, l'argent roi, le pouvoir des actionnaires et décrivant de manière très réalistes les luttes de pouvoir intestines au sein de la rédaction, les carrières fulgurantes et le désamour professionnel qui peut également arriver très rapidement... Le tout en 1977, un film visionnaire et toujours de sinistre actualité !
Un pamphlet virulent, visionnaire contre un nouveau Dieu: l'Argent, érigé en maître d'un système médiatique ultra-libérale et capitaliste. Le côté théâtrale est l'un des meilleurs atouts mais aussi le principal défaut du film.
Avec "Network" Sidney Lumet nous livre un film intéressant, mais qui malheureusement déçoit un peu. En effet, il nous livre une critique sur le monde de la télévision, et sur le pouvoir qu'il exerce, c'est souvent cynique et bien fait. Mais le film s'éparpille trop sur des personnages inintéressants ou certaines scènes ou action du film parfois inutile. C'est bête parce que le fond du film est vraiment bien fait, tout comme le personnage de Faye Dunaway qui représente les dérives de ce monde qui nous est présenté. Elle incarne un personnage déshumanisé et ultra capitaliste (mais à quoi sert la romance dans le film entre elle et William Holden). La mise en scène est assez classique et la fin est réussie, mais on reste quand même sur notre faim. De plus on aurait pu espérer que ça dénonce encore plus ce monde sauvage, que ça aurait pu aller plus loin. Le casting est excellent et les acteurs sont à la hauteur de leur réputation. Mais il reste néanmoins un bon film, peut être un tout petit peu trop long à cause des éléments évoqués, mais dans l'ensemble plutôt bien fait et intelligent.