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inspecteur morvandieu
36 abonnés
2 367 critiques
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2,0
Publiée le 4 juin 2024
La simplicité naturelle de la mise en scène d'Eric Rohmer conduit ici, plus que jamais, à l'apparence d'un reportage. Rohmer filme des interviews de ses personnages, engage des débat contradictoires et porte sa réflexion sur le message politique d'un maire (Pascal Greggory), membre du Parti Socialiste, à travers son entreprise de construction d'une médiathèque au coeur de son village vendéen. Les considérations politiques (situation de la gauche par rapport à d'autres sensibilités, droite ou Verts) se mêlent aux propos philosophiques et sociologiques -opposition entre la ville et la campagne, signification de l'écologie...Chacun des personnages est porteur d'une idée, d'un point de vue et le film prend trop vite l'allure et la forme d'un cours magistral, qu'on peut juger parfois trop bavard. Si le propos ne manque pas de pertinence et d'érudition, seules les rares apparitions de Fabrice Luchini, en instituteur opposé au projet de médiathèque, lui donnent un peu de charme, de fantaisie et de causticité.
Rohmer atteint ici des sommets de jubilation & de délires oratoires notamment avec Fabrice Luchini.Cette fable savoureuse sur l'aménagement du territoire en milieu rural garde toute sa fraicheur ,son côté visionnaire (on évoque le télétravail) 30 ans après sa sortie.Il faut dire que le trio Gregory en maire persuadé du bien fondé de son projet pharaonique & dispendieux, Dombasle en romancière rive gauche ravie de la crèche devant une salade et une vache à la campagne et bien sûr Luchini qui nous gratifie d'un monologue irrésistible en début de film sur la folie de ce projet défigurant son pré où trône le fameux arbre condamné, nous régale tout le long du film .Le film , particulièrement riche dans ses thèmes, se double aussi d'une critique des médias obnubilés par le sensationnel avec un François Marie Bannier (!) en rédacteur peu scrupuleux.La parole chez Rohmer , thème principal des on oeuvre, trouve ici un écrin où se mélangent beaux discours,critiques acerbes,considérations philosophiques,débat scientifique et chants choraux !!! Un Rohmer particulièrement réjouissant que je conseillerais à ceux qui ne le connaissent pas encore ...
Très bons dialogues, profonds, sur des sujets concrets, actuels. L'histoire est très légère par contre, mais les acteurs très charismatiques. On regarde avec plaisir ce film.
Un film passionnant, servi par des comédiens hors pair, en particulier une excellente Arielle Dombasle et, surtout, une extraordinaire Clémentine Amouroux dont on s'étonne que le cinéma n'ait pas davantage utilisé son incroyable talent. Quant au film lui-même, on est sidéré d'entendre dans ce film qui a presque 30 ans l'évocation, quasiment mot pour mot, des problèmes rencontrés aujourd'hui dans notre pays. Pensez donc, en 1992 Rohmer nous parlait déjà de la possibilité du télétravail !
Avec « L'arbre, le maire et la médiathèque » réalisé en 1993, Éric Rohmer nous propose une réflexion sur le développement urbain des petits villages ruraux. Entre ambition politique d’un jeune maire (Pascal Greggory), volonté de structurer un lieu frappé par la désertification, opposition écologiste et démocratie participative (les micros-trottoirs avec les habitants), tous les sujets inhérents à l’urbanisme sont abordés avec justesse. Sur le fond, ce récit ironique interroge sur l’aménagement de nos territoires (du pouvoir décisionnaire à la préoccupation des habitants, en passant par le financement des équipements). En revanche, sur la forme, la mise en scène est fade, la photographie hideuse, la théâtralité des acteurs (à l’exception de Fabrice Luchini) pompeuse. Bref, il s’agit plus d’un essai philosophique que d’un film à proprement parler.
Délaissant le temps d’un film ses marivaudages sur l’amour et ses déboires, Éric Rohmer nous offrait en 1993 cette délicieuse fable qui s’intéressait aux ressorts de l’action et de la décision politique. Tourné entre Paris et le petit village vendéen de Saint-Juire-Champgillon, le long-métrage raconte l’histoire d’un maire rural (Pascal Greggory) qui ambitionne de construire au cœur de sa commune un petit complexe culturel et sportif. Il devra se confronter à la perplexité de sa maîtresse (Arielle Dombasle), à l’opposition vigoureuse de l’instituteur du village (Fabrice Luchini) et à la curiosité d’une journaliste souhaitant dresser pour une revue politique le portrait d’un jeune élu (Clémentine Amouroux). L’arbre, le maire et la médiathèque est un film délicat, intello et rafraîchissant, qui vire dans certaines séquences au documentaire, voire à l’analyse sociologique, et qui se termine en poussant la chansonnette, dans un final assez inhabituel chez un Éric Rohmer alors en pleine possession de ses moyens artistiques. Splendide.
Paroles et paroles et paroles. Pendant 1 heure sans interruption les personnages ont parlé. Je serai incapable de faire un résumé. Un temps long, inutile qui n’apporte rien. Eric Rohmer est assez coutumier mais là il a fait très très fort
Assez curieux film.Théatre davantage récité que joué.Ce n'est ni du bon ni du mauvais théâtre mais les textes récités sont des poncifs hyper entendus.Tout cela est-il voulu? Les personnages n'ont pas d'âme.Ce ne sont pas des personnes mais seulement "des personnages". Qu'a donc voulu transmettre Eric Romers?,son message...
Je ne savais pas à quoi m'attendre en regardant ce film. Bien sur, je savais que c'était un Rohmer avec, si je puis dire, son style particulier. Pour une fois, le réalisateur s'écarte de ses chemins traditionnels et explore la vie collective, la politique, l'aménagement territorial, la nature et l'écologie etc...Ce sont tellement des thèmes qui sont toujours d'actualité. Luchini qui parle d'une façon détourné du télétravail notamment. Rien n'a changé.
Apparemment naïf et verbeux, comme souvent chez Rohmer, ce film est en réalité un petit bijou, très bien écrit et rafraîchissant. La ville ou la campagne, l'utile ou le superflu, la nature ou la culture, être de gauche avec des origines bourgeoises... autant de questions toujours actuelles. Arielle Dombasle est précieuse sans être ridicule, Lucchini captive et Pascal Greggory promène ses idéaux avec classe dans cette jolie campagne. Et pendant que tout ce petit monde disserte, les vrais agriculteurs travaillent. A voir absolument !
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3,5
Publiée le 12 février 2020
Qui peut encore aujourd'hui raconter une histoire aussi juste ? Eric Rohmer of corse ! Sorti en 1993, "L'arbre, le maire et la mèdiathèque est un film qui nous parle totalement! Ce qui est bien dans cette oeuvre fantaisiste, c'est qu'on arrive à dèmontrer à ce maire que dans la sèrie des èquipements qu'il aimerait mettre dans sa ville de Saint-Juire, il y en a un à qui il n'a pas pensè : l'espace vert! Parce que lui-même a un parc et ne pense pas que les habitants de sa commune ont besoin d'espace vert! Greggory, Luchini, Dombasle...le trio parfait, avec beaucoup d'ambiguïtè et de paradoxe chez chacun d'eux! Dialogues souvent passionnants en particulier cette discussion croustillante entre Greggory et Dombasle à propos d'un parking...
C’est davantage une réflexion, un essai filmé, presque un documentaire. Mais quel plaisir dialectique!! On jubile aux discours de Luchini, on reste songeur en écoutant les paysans et on est dubitatif quand au discours politique qui finance sans profonde analyse. C’est excellent et passionnant !!!!!
bon film très poetique sur notre belle france rurale ! dombasle et luchini s'accordent bien ensemble film innocent et songeur qui amene à reflexion tout en faisant rever ! j'adore
Un grand film sur la politique. Le huis clos estival et sentimental, habituel chez Rohmer, cède ici la place à un film plus politique, plus ouvert sur l’extérieur, avec un véritable regard sur la société du début des années 1990, ce qui est assez neuf de la part du cinéaste.Tous les acteurs sont impeccables, une constante dans le cinéma du maître, même les petits rôles, que ce soit dans les gestes, la diction, la spontanéité apparente, on se ferait presque retourner par leurs arguments. Les conversations sont passionnantes, avec des dialogues très écrits, parfois trop. Ce goût pour les mots, pour la parole, trouve sa plus belle expression dans les nombreuses joutes oratoires au sujet de ce projet de médiathèque, le genre à cliver tout un village en deux, entre progressistes et conservateurs.Le cinéaste filme la campagne avec cette délicatesse qui le caractérise tant, cette manière toute impressionniste de filmer des paysages ruraux qu'il nous fait presque désirer. Rohmer, qui écrivait la plupart de ses scénarios, a très bien senti les tendances lourdes de la politique française, si bien que son film nous parle encore de nos jours et n’a pas fini de nous parler. La richesse du propos rend le visionnage très stimulant, surtout en période électorale. Une certaine vérité se dégage de tout cela, que ce soit le comportement des personnages, leur engagement on non-engagement, et bien évidemment les rouages de la politique, toujours tiraillée entre des idées d’intérêt général et des ambitions personnelles, quand elle n’est pas dictée par des petits hasards accumulés. Un grand Rohmer. Vous pouvez lire ma critique complète (et illustrée) ainsi que d’autres critiques et articles sur le cinéma ainsi que des extraits de films sur mon blog : 7emeart.wordpress
C'est joliment filmé, les plans ne sont pas laids ; mais il ne s'agit pas d'un film mais d'une fiction radiophonique, comme en diffuse France Culture, avec des images en plus, en trop. Pas de cinéma ici, rien à voir.