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Un visiteur
5,0
Publiée le 14 juillet 2008
Incontestablement le meilleur film de Chabrol, superbe étude psychologique, grands moments avec le briquet et l'horrible soupcon que Yanne parvient à faire oublier, l'interpretation de ce dernier est magistrale, comme ce fut souvent le cas durant sa carrière.
Sur fond de polar autour d'une série de meurtres, un gentil boucher se lie avec une institutrice qui va découvrir la cruelle vérité. "Le boucher" n'est pas du tout orienté enquête, et l'on peut même dire que le suspens est très limité, ce qui n'empêche pas Chabrol d'insérer dans la lenteur sobre du film un climat angoissant savamment dosé. Les deux interprètes, Jean Yanne (certainement dans son meilleur rôle) et Stéphane Audran sont magnifiques, tandis que le scénario pose des questions intéressantes sur la nature humaine violente ou les apparences. A côté de tout cela, les détails filmés par Chabrol donnent un rendu quasi documentaire sur les campagnes françaises des 60's. A voir.
Avec ce rôle, Jean Yanne confirmait sans discussion possible, que sous ses dehors dilettante, il pouvait atteindre de très hauts sommets en art dramatique. Audran est irréprochable et prouvait que sa présence dans les films de Chabrol, son mari à la ville, n'a jamais été une complaisance d'époux. Pour ce qui est de Chabrol lui-même, plusieurs procédés qu'il utilise pour conduire ce thriller semblent aujourd'hui un peu vieillot, mais ils n'en gardent pas néanmoins une réelle efficacité et la marque de fabrique d'un metteur en scène de grand talent.
le boucher est certainement l’un des meilleur film de Claude Chabrol. La mise en scène du réalisateur est irréprochable, le scénario est intéressant et travaillé, le film est divertissant et les acteurs comme Stéphane Audran, Jean Yanne ou encore Antonio Passalia sont corrects dans leurs rôles. Bref, à voir…
Film tendu à souhait, Chabrol fait monté la tension d'une manière insidieuse mais l'intrigue est minime (trop d'ailleurs). Le cinéaste capte bien l'atmosphère d'un village tranquille (franchouillard) ou un assassin sévit. Jean Yanne et Stéphane Audran sont chacun dans un de leurs plus grands rôles.
Un chef d'oeuvre, rien de moins. Claude Chabrol présente la un travail absolument brillant, il film le naturel avec une telle justesse, une simplicité virtuose, c'est éblouissant ! Chaque plan transmet une émotion, que ce soit une sensation réconfortante, ou alors une sensation d'inquiétude, chaque image fait son effet (certaines scènes, et ce grâce a une bande-originale d'une grande qualité, parviennent a créer une atmosphère vraiment très angoissante !)... Et tout cela sans parler du jeu d'acteur absolument parfait, du tandem Jean Yanne/Stéphane Audran, mais aussi des seconds rôles, tous parfaits !
Film surcoté parce que Chabrolien...... tourné juste après l'excellent Que la bête meure, ce film n'a aucun scénario ni suspens...... à mille lieux d'un Hitchcock. Seule la lumineuse Stéphane Audran (et la présence de Jean Yanne) permet au film de ne pas finir en viande avariée......
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1,0
Publiée le 7 juin 2021
Le Boucher est une œuvre d'une charlatanerie si flagrante qu'elle remet en question le sens du mot auteur tel qu'il est appliqué aux réalisateurs Français. L'admiration avec laquelle Chabrol était et continue d'être considéré est telle qu'il pensait apparemment pouvoir tout se permettre. C'est un film si dénué d'intérêt dramatique qu'il serait charitable de le considérer comme une expérience ratée qui a tenté de repousser les limites de la réalisation jusqu'à l'extrême vide. Je pourrais pardonner à Chabrol de l'avoir écrit et produit si son intention était de démontrer l'ennuyeuse prévisibilité de la culture bourgeoise dans un endroit comme le Périgord mais je préférerais passer une heure et demie à faire ma lessive que de le regarder a nouveaux...
« La décade prodigieuse » son film réalisé en 1971, s’il n’a rien de réellement prodigieux, qualifie parfaitement la période bleue de Claude Chabrol s’étalant de 1968 à 1978 où sur dix-sept films achevés, pas moins de huit sont de véritables chefs d’œuvre du cinéma français, peintures tantôt venimeuses et perverses tantôt attendries ou cocasses des mœurs de la bourgeoisie provinciale. « Le boucher » peut sans doute avec « La femme infidèle » (1969), « Juste avant la nuit » (1971) et « Violette Nozière » se disputer la première place sur le podium de cette période dorée symbolisée par la présence aux côtés de Chabrol de son épouse Stéphane Audran, actrice prodigieuse encore un peu trop sous-estimée. Sans doute le propos du réalisateur, rattaché de manière un peu anachronique à la Nouvelle Vague, n’a jamais été aussi désespéré que dans cette histoire d’amour impossible, trouvant en Jean Yanne l’interprète idéal pour camper ce boucher au langage familier, éperdument amoureux de la maîtresse d’école du village au sein duquel il occupe une place de notable, répondant curieusement au sobriquet affectueux mais aussi un peu moqueur de « Popaul ». Le scénario écrit par Claude Chabrol lui-même, nous parlant de l’incommunicabilité entre les êtres et de frustration sexuelle, réussit la prouesse de diffuser une ambiance champêtre et poétique sur fond de crimes sordides de jeunes femmes. Le tout plongeant le spectateur dans une confusion des genres des plus troublantes. La complexité humaine est l’un des thèmes de prédilection du réalisateur toujours fasciné par les facettes souvent diamétralement opposées qui animent ses personnages. Ici un psychopathe touchant à qui il ne manquait sans doute pas grand-chose pour que ses pulsions meurtrières restent enfouies au fond de lui. Jean Yanne, qui sera récompensé d’un Prix d’interprétation à Cannes deux ans plus tard pour sa prestation dans « Nous ne vieillirons pas ensemble » (Maurice Pialat en 1972), démontre ici qu’il est capable d’aller chercher au plus profond de lui-même pour dépasser un statut habituel de fort en gueule cultivé depuis ses débuts sur les scènes des cabarets parisiens.spoiler: Face à lui, Stéphane Audran trouve l’exacte bonne distance pour aider le spectateur à aller chercher l’humanité de celui que l’on peut tout de même décrire comme un monstre. Un monstre qui demeure toutefois un homme . La mise en scène joue habilement de tous les symboles, comme un briquet, pour appréhender les comportements souvent atypiques des deux personnages qui se cherchent mutuellement à travers ce que chacun croit voir dans l’autre. Du grand art qui replace Claude Chabrol à sa juste place, celle d’un des plus grands réalisateurs français des années 1960 à 1980.
Popaul (Jean Yanne) et Hélène (Stéphane Audran) se lient d’amitié. Lui est le boucher du village, elle l’institutrice. Au même moment, des crimes sont commis dans les alentours. Les acteurs sont parfaits, il y a une ambiance particulière, du suspens, on ne s’ennuie pas du tout. Il y a pas mal de rebondissements et la relation entre les deux personnages principaux est intéressante. La toute dernière scène est un peu trop rapide mais elle fait suite à une belle session de suspens malgré tout.
C'est très bien réalisé et c'est très bien interprété, et c'est pour cela que le film mérite une étoile supplémentaire. Après avec du Claude Chabrol, les scènes restent incroyablement longues. C'est pour cela qu'il faut aimer. Là l'histoire se situe dans un village dans le Périgord. Il y a toute l'ambiance de village, avec sa mairie, son église, son cimetière, son école et sa boucherie. Par contre il y a un troquet sur la place du village, mais ils n'y mettent pas les pieds. Oui, avec Maigret, ils y passaient toute la journée. Enfin, autrement, la vie en campagne en 1970. Cette tranquillité, cette vie paisible. Après cela, c'est vrai qu'en campagne, on trouve le temps long.
Chabrol maîtrise brillamment l'art d'instaurer une ambiance faussement tranquille dans ce petit village provincial grâce à une incursion musicale à suspense à des moments a priori sereins ainsi qu'à une atmosphère légèrement suspendue, comme devant un ravin invisible. Aussi la dimension policière est-elle intelligemment reléguée à l'arrière-plan pour se concentrer sur une idylle inattendue et annoncée d'emblée comme impossible. Malgré quelques maladresses dans la peinture du quotidien de cette institutrice (mais les règles étaient sûrement plus permissives en ce temps-là!?), ce sont les ressorts supposément psychologiques qui brisent l'illusion par leur faiblesse et leur manque de crédibilité. Dommage!
Ce que j'aimais chez Chabrol c'est son naturel, sa vrai France tourné derriere sa camera et son naturel. Et Le boucher reste fidèle. L'histoire d'un tueur en série qui à souffert de la guerre et qui est devenu boucher malgré lui , la haine de son père , la haine des gens qui l'on mis sur le front. Il en est tombé dans la démence. Jusqu'au jour qu'il tombe amoureux éperdument d'une sublime femme, maîtresse d'école qui depuis 10 ans est dans le célibat dû à une déception amoureuse. Le duo Jean Yanne et la sublime Stéphane Audran sont très bon . Dommage que ce soit un peu long par moment .
Mademoiselle Hélène est une nouvelle institutrice dans un village du Périgord. Elle fait la connaissance de Popaul le boucher local et se lie d’amitié avec lui alors qu’un meurtrier en série semble agir dans la région. Le boucher est pour moi une des grandes réussites de Chabrol qui filme ce thriller dans un petit village de province comme personne. Bien aidé par Stéphane Audran et Jean Yanne tous deux absolument remarquables j’ai été happé par ce petit jeu de séduction et de suspicion entre les deux personnages. La musique du film est elle aussi remarquable lui donnant dans son final un aspect fantastique qui lui sied à merveille alors que tout le film est très terre à terre, je dirais même terrien. Du bon très bon Chabrol.