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NicoMyers
56 abonnés
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4,0
Publiée le 1 juin 2009
Bon film de Claude Chabrol, gros succès en son temps, Le Boucher combine plusieurs qualités : d'abord, deux excellents acteurs en tête d'affiche, Jean Yanne et la superbe Stéphane Audran. Ensuite, la mise en scène, par son réalisme, se fond littéralement à la vie rurale. Enfin, Chabrol parvient à ménager un bon suspense. Néanmoins, le film possède aussi ses erreurs, ses quelques défauts : cette mise en scène réaliste peut aussi paraître bien fade à certains moments ; les acteurs sont excellents, mais pourtant la souffrance mentale de l'assassin ne persuade pas et n'émeut pas, trop vite expédiée dans le dénouement ; enfin, si suspense il y a, on peut regretter qu'il n'y ait suspense que dans les dernières minutes. Mais bon, il semble qu'il y ait dans chaque film de Chabrol une lutte entre les "bons points" et "les mauvais points". Et comme Le boucher collecte une majorité de bons points (grâce au final réussi, à l'aspect sombre et légèrement onirique, et les toutes dernières images qui peuvent laisser suspicieux le spectateur attentif), on peut facilement le placer dans les Chabrol à voir.
Une très bonne intrigue. Un film glauque mais parsemé de touches plus ou moins humoristiques mais qui en tout cas "détendent" l'atmosphère oppressante accentué par une musique faite pour angoisser. Les acteurs sont exceptionnels (Jean Yanne et Stéphane Audran).
Je ne suis à l'heure actuelle encore qu'un inculte à l'égard de Claude Chabrol dont je n'ai vu que "L'Ivresse du Pouvoir", l'un de ses derniers longs-métrages que j'avais par ailleurs détesté. Passons... Avec "Le Boucher", il signait en 1970 un film important, au moins très bon, sorte de thriller psychologique avant l'heure s'assumant avec brio dans son contexte. Je m'explique : ici, aucune tentative d'imitation des grosses productions Hollywoodiennes. Pas non plus de film noir dans l'esprit de la Nouvelle Vague comme Godard nous en a livré quelques chefs-d'oeuvre. Seulement un petit village autour duquel (dans les bois) ont lieu des crimes inexpliqués. On ne voit que très peu de scènes avec les autorités dans la mesure où Chabrol n'a pas souhaité procéder à un simple serial-killer movie, essentiellement la confrontation entre deux personnages opposés offrant un contraste saisissant (pureté et damnation). Pourtant, pas de caractères trop schématiques non plus car le cinéaste sait entourer de flou l'exactitude des faits et ne rythme son oeuvre qu'autour de séquences se déroulant quasiment hors de son fil conducteur, présentant pour la majeure partie du temps deux êtres se découvrant au fur et à mesure et donnant ainsi une véritable densité à l'aspect psychologique de ce remarquable "Boucher". Continuons dans la négation puisqu'au cours de cette heure et demie sont également reniés les effets spectaculaires et autres larges mouvements de caméra. On fait dans la sobriété (oui môssieur !) à l'extrême pour en fin de compte s'apercevoir que cela fonctionne du début à la fin. On peut ainsi voir à travers "Le Boucher" un long-métrage habile, construit avec une implacable rigueur, peut-être pas marquant au premier abord mais suffisant pour régulièrement nous prendre à la gorge et nous éblouir d'une maîtrise technique impressionnante. Je ne dis pas que ce film donne tout de suite une impression magique, toujours est-il que ses qualités ne m'ont pas laissé de marbre !
Très bon thriller à la française. Le lieu est une petite bourgade française qui vit au rythme de ses habitants et de ses petits commerces, l'ancienne france de la fin des années 60. Mélanger ce décor au thriller donne au film son aspect particulier. Les deux acteurs principaux tiennent le film à eux tout seul car de toute façon l'intrigue tourne autour de leur histoire et du parallèle avec celle du tueur qui sévit dans les parages. La mise en scène fait même peur par moment et la fin est étrange. Le ton donné est très hitchcockien, c'est normal Chabrol est un fan de la première heure, il s'essaie alors à un "hommage" réussi car il s'y investit avec autant de conviction qu'Hitchcock s'investissait dans ses histoires. Bon film.
Dans ce film, le plus célèbre de Chabrol, on peut admirer certaines des qualités indéniables du cinéaste : son habilité à amener une histoire policière assez macabre tout en restant dans le quotidien, le banal. Son utilisation des décors naturels (ah la Province...), des protagonistes (le simple d'esprit du village est presque caricatual...), des scènes clès de la vie quotidienne (le mariage) sert à envelopper d'un halo naturaliste une sombre histoire de crimes particulièrement odieux. Contrairement à Hitchcock, ce n'est pas tant le suspens qui l'intéresse que la relation ambigüe entre les deux personnages principaux. Si l'un agit comme cela, semble t'il dire, c'est parce qu'il n'arrive pas à assouvir ses désirs car l'autre reste fermé à l'amour charnel à cause d'une douloureuse histoire passée. La psychanalise serait donc la clé de ce film teinté de sang et de quotidienneté. Et si l'on peut reprocher au cinéaste un goût pour les scènes un peu appuyées (le sang qui coule sur la joue de l'enfant se rapproche du film gore), on ne peut nier sa capacité à captiver tout en finesse le spectateur qui suit avec un intérêt croissant la relation entre Jean Yanne et Stéphane Audran, tous deux remarquables.
Un excellent Chabrol au scénario extrêmement bien travaillé. Le Boucher est un des exemples qui prouvent que Chabrol a su s'adapter à l'après-Nouvelle Vague, et ce film confirme à mes yeux que la période Nouvelle Vague ne fut pas la meilleure du cinéaste. Cette intrigue policière se révèle très efficace par son réalisme. Prenant source dans une série de faits divers morbides (l'assassinat de plusieurs enfants), le film de Chabrol dépeint très pertinemment les relations sociales dans ces petits villages où la vie est faite du bouche-à-oreille et des commérages de quartier. Ménageant allègrement les fausses-pistes, Le Boucher profite de la sobriété de la mise en scène classique de Chabrol et de la performance surprenante de Jean Yanne. A découvrir pour appréhender ce qui fut sans doute la meilleure période de Claude Chabrol.
Ce film, à n'en pas douter, la quintessence de la rhétorique Chabrolienne est avant tout la confrontation des regards différents et similaires de Yann et d'Audran, sous le magnifique éclairage clair obscur Chabrolien. Le regard glauque, à peine humain, et pourtant touchant de Yann et le regard humain et pur de Audran qui ressemble beaucoup à la Reine des Neiges du conte.Une grande humanité se dégage de l'oeuvre qui est un manifeste sur la puissance de l'amour et une réflexion sur la transcendance de la nature sur les comportements animaux (l'homme fait partie du règne animal). Chez le popaul, la pulsion de prédation semble aussi naturelle et innocente que la pulsion d'amour. Le monstre décrit ici est touchant d'humanité contrairement à l'humain décrit dans Que la bete meure qui est crispant de monstruosité. En fait ce film, très Cocteausien est une sorte de mixe entre La belle et la bete et Orphée. Dans la scène de la virée en voiture dans l'obscurité sous l'éclairage des phares, il est clair que Audran incarne la mort de la même façon que l'incarna Maria Casarès dans Orphée.Donc un film très beau, très réussi, très poétique.
Une très bonne intrigue. Je ne connais pas beaucoup l'œuvre de Chabrol ( uniquement "Les fantômes du Chapelier" et "La Fleur du mal") mais je suis soufflée. Un film glauque mais parsemé de touches plus ou moins humoristiques mais qui en tout cas "détendent" l'atmosphère oppressante accentué par une musique faite pour angoisser. Les acteurs sont exceptionnels (Jean Yanne et Stéphane Audran). Des personnages ambigües, j'aime bien car la psychologie des personnages est bien développée.
Un chabrol intéressant sur le fond, la forme n'est pas dégueu non plus dans un patelin du périgord avec son église, son école primaire et ses petits ragots de retraités chez le boucher du coin. Avec une bande son aux petits oignons pour un suspens croissant. Cependant malgré l'interprétation d'Audran et Yanne, le boucher est moins prenant et réussi que "Que la bête meure", la faute a un scénario plus faible. Un bon film toutefois
Le film culte de Claude Chabrol, avec un Jean Yanne et une Stéphane Audran exceptionnels l’un comme l’autre. Le film est intense au niveau de la tension malgré qu’il soit très long à démarrer. L’intrigue est bien vue et c’est la fin qui est la plus marquante, seulement je n’en raconte pas plus, ça gacherai tout à ceux qui ne l’ont pas encore vu. Ce cinéma est simple mais vraiment efficace. Ca me démange, je raconterai bien la fin, elle est vraiment superbe. La finalité du film est tout un concentré du reste, très intense et saisissante par sa douleur, sa brutalité. S’il fallait revoir plusieurs fois un passage c’est les dix dernières minutes, le reste ne sert qu’à installer l’intrigue dans les relations entre un boucher et une institutrice. De grands acteurs, un grand cinéaste pour un grand film.
Prenant pour cadre un petit village du Périgord, "Le Boucher" est littéralement porté par ses deux comédien principaux. Si J.Yanne est souvent très convaincant, je retiens tout autant la beauté froide de Stéphane Audran (quelle superbe actrice!!!). A partir d'une histoire relativement sordide, Chabrol aborde pourtant avec ce film humanisme, la coexistence du désir charnelle et des pulsions les plus sauvages. Malheureusement, le dénouement est beaucoup trop abrupte et brise la belle mécanique de l'ensemble.
Le boucher est un bon thriller.La mise en scène est classique avec une atmosphère particulière,sombre et oppressante notamment a la fin ou la tension monte d'un cran.Le scénario est bien construit et devient particulièrement prenant lors du premier meurtre.Les dialogues sont bien écrits et donne du relief a l'aspect psychologiques des personnages qui ici est très travaillé.Le rythme du film est lent pendant une bonne partie,mais augmente lors des vingt dernières minutes qui sont de toute beauté et bien maitrisé.Les paysages sont très beaux(la grotte et la foret).La musique,très bonne, est expérimental et angoissante.Le jeux des acteurs est convaincants avec une mention spécial pour Jean Yanne,troublant et paradoxalement attachant qui a ici son meilleur rôle.Le film est bien filmé avec un usage intéressant des zooms et du travelling latéral.Le boucher est donc un film a voir et a revoir avec une fin surprenante et crépusculaire.
Une tension palpable dès le début, on sait tout de suite qui est l'assassin et qu'un drame va arriver et pourtant cela n'enlève rien au suspense quasi permanent durant tout le film. Les musiques de Pierre Jansen intriguent, l'histoire n'en démord pas... elle est courte, mais bien. Les plans sont impeccables, c'est bien filmé. Un des meilleurs thrillers français que j'ai vu à ce jour, digne d'un Hitchcock !
Classé parmi les meilleurs Chabrol Le Boucher est pourtant pour moi un film pas entièrement satisfaisant et certainement pas un film que je mettrais dans les Chabrol que j'aime ; le ton est très calme ça manque de suspense (en fait on doit attendre la fin pour en avoir). Le film vaut d'être vu essentiellement pour Stéphane Audran et Jean Yanne.
Sans doute un des films les plus connus de Chabrol sur lequel il retrouve Jean Yanne pour la troisième fois et Stephane Audra avec qui il travaillera 24 fois de 1960 à 1985... Dans un village un boucher et une directrice d'école se séduise tandis que des meurtres sont commis... Chabrol décrypte comme à son habitude et dissèque le quotidien des gens alors que se dessine le drame. La "romance" est placé sous l'influence forte de Balzac et finie par flirter avec le syndrôme de Stokholm. Cette histoire d'amour fascine et laisse perplexe, la femme refusant l'amour physique dont lui est demandeur tout en l'amenant à s'attacher. Le couple Stephane Audran-Jean Yanne n'est évidemment pas pour rien dans le charme opérer. On reste peut-être un peu déçu par la fin dont le romantisme baroque ne sied pas beaucoup au réalisme de Chabrol ; on aurait préférer que le film stoppe lorsqu'après la révélation le directrice ferme les yeux... Le seul bémol se trouve bien là... En attendant notons le plagiat éhonté mais passé inaperçu (pourtant adapté du roman "Les Kangourous" de 2002 par Dominique Barbéris) film par Anne Fontaine avec "Entre ses mains" (2005) dont le scénario est à l'extrême identique... En prime notez que l'acteur Roger Rudel (l'enquêteur) est le doubleur de Kirk Douglas. En conclusion un très bon film, un grand cru de Chabrol même s'il manque la petite tension Hitchcockienne pour être un vrai grand film.