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Un visiteur
3,0
Publiée le 29 août 2010
Fresque historique sombre, "Ran" est une œuvre à l'esthétique indéniable. Photographie, couleurs, décors, costumes, le film de Kurosawa est visuellement magnifique. Plongé dans le Japon médiéval, le scénario fourni une histoire intéressante, ponctué de trahisons, meurtres et soif de pouvoir. Là ou Kurosawa flatte son talent, c’est dans la réalisation des deux scènes de batailles, avec une mention à la première. L’horreur, le chao découlant des diverses trahisons, y est à merveille retranscris à travers une violence parfois crue. Cependant le jeu des acteurs, sur-jouant en permanence notamment Mieko Harada, agace. De même, une réserve est à poser au niveau du rythme. Car si en soit un rythme lent comme c’est ici le cas, n’a rien de négatif, ici cette lenteur est utilisé même lorsqu’elle ne devrait pas l’être (une pensée à certaines scènes aux dialogues fastidieux et non essentiels). Subjectivement, si « Ran » n’est peut être pas un grand film, si il est surement plus beau que bon, le film de Kurosawa se révèle appréciable.
Troisième long-métrage d'Akira Kurosawa que je regarde après Les Sept Samouraïs et Kagemusha, et troisième excellent film ! Le récit de la succession du seigneur Hidetora Ichimonji par ses fils, entre trahisons, manipulations et guerres sans pitié. Sans aucun doute ce qui m'a charmé, c'est l'impression d'assister à une longue pièce de théâtre en décors naturels. J'ai pas le souvenir d'avoir déjà ressenti ça, et je pense que c'est dû aux scènes qui sont très peu coupées, comme s'il y avait juste une caméra posée de sorte à filmer tous les protagonistes, dans des décors minimum, et avec des acteurs (film) qui jouent comme des comédiens (théâtre). Je sais pas si je me fais bien comprendre. Ça m'est venu naturellement à l'esprit dès la première séquence, j'arriverais parfaitement à l'imaginer transposer au théâtre, et je me suis rendu compte que c'était le cas pour la plupart des scènes de l'œuvre. Bref, du coup j'ai trouvé les acteurs vraiment extraordinaire et leurs personnages très intéressants ; outre Hidetora et ses trois fils Taro, Jiro et Saburo, il y a une femme du nom de Kaede sur qui repose finalement tout le clan Ichimonji, le seul véritable personnage féminin du film mais ô combien important ! Il y a aussi le bouffon Kyoami, le larbin efféminé du seigneur qui le suit partout. Et d'autres seconds rôles sympa. Paysages vastes, couleurs vives, costumes impressionnants, batailles sanglantes (dont une censurée en Allemagne), musiques collant parfaitement à l'ambiance ; moi qui adore les histoires de samouraïs j'ai été excellemment servi à tous les niveaux !
Kurosawa se sert de sa maitrise de l'image parfaite pour nous offrir une vision du Japon féodal, tourmenté par les liens du sang. Le film se paye le luxe de décrire notre propre société. Achetez l'édition double dvd.
Dans le Japon féodal, un seigneur âgé décide de partager le pouvoir entre ces trois fils. L'un deux essaie de le raisonner en lui expliquant qu'en prenant cette décision, les conflits naîtront mais Hidetora, le grand seigneur, le fait bannir à cause de con arrogance. Ils mourront à cause de luttes incessantes. Ran est un film de guerre époustouflant tant par la reconstitution parfaite des décors que par la splendeur de certains plans. Les trahisons qui, en l'occurence, viennent essentiellement d'une dame Kaede qui veut venger sa famille défunte sont brillantes et permettent des rebondissements inattendus. Il est impossible de ne pas entrer dans la poésie de ce film. Le patriarche qui avait confiance en ses enfants sera finalement humilié et terminera dans la plus sombre folie avant de mourir de chagrin en voyant le seul honnête de ces fils assassiner dans ses bras. Ran fait partie de ces films qui mélangent tous les genres de conflits humains possibles et imaginables. Ainsi, l'action est partagée entre le combat politique, éthique, guerrier, passionnel, familial et plus fondamentalement des rapports entre hommes devant des enjeux qui les dépassent. Il ne fait aucun doute que ce film est l'aboutissement de son oeuvre car il ne reviendra plus sur ces films semi-historique qui ont fait sa renommée et ont prouvé son incroyable talent aux yeux u monde entier. Jamais Kurosawa n'avait autant opposé la contemplation de la nature à la folie destructrice de l'homme. Le propos du cinéaste, en parallèle avec son talent de metteur en scène, atteint son apogée dans la vision finale de l'homme aveugle et perdu que les dieux ont abandonné et que rien de matériel ne peut sauver. Un pessimisme allié à un sens de la dramaturgie exemplaire.
Film majestueux à l'apogée du talent de Kurosawa, une œuvre grandiose dans l'époque féodale japonaise. Un grand talent que les films asiatiques de ce style devrait suivre (je parle pour ces affreux films de bastons ou de guerre (on ne sait pas trop) chinois/honk-kongais du genre "les seigneurs de la guerre"," 3 royaumes" etc...). Akira Kurosawa est décidément aussi à l'aise avec les projets faramineux qu'avec les projets plus intimistes.
Démarrant plutôt bien, posant les bases d'un drame familial s'annonçant assez rude, Ran ne conserve hélas pas cette constance dans l'intérêt. En effet, passé par la première heure plutôt bonne, on ne peut s'empêcher de ressentir de l'ennui. Le véritable problème de Ran est le fait que peu d'émotions transitent, les personnages ( mis à part le vieux père) se révèlent plats et inintéressants. Dommage ça partait pourtant bien, au final le film est moyen et plutôt fade. L'esthétique aurait pu changer la donne mais n'est finalement pas extraordinaire. Certainement pas le meilleur Kurosawa.
Transposer la noirceur sans rémission de la tragédie shakespearienne dans l’horreur et l’absurdité des intrigues et guerres féodales était une idée qui fonctionne parfaitement. Le film passe sans encombre de la scène resserrée de la tragédie aux grands mouvements des batailles. Rien de plus cinégéniques que le cérémonial japonais et Kurosawa a un sens chorégraphique de la foule comparable à celle d’un Esenstein. « Ran » est splendide.
Kurosawa réussit un éblouissant coup de maître sur cet impressionnant film à gros budget, on en oublierait presque le livre "King Lear" l'ayant inspiré tant l'univers retranscris est impitoyable. Constitué d'inoubliables et de superbes prestations d'acteurs, notamment celle de Tatsuya Nakadai, effrayant et terriblement émouvant dans le rôle du roi Hidetora Ichimonji. La violence des spectaculaires batailles ponctuées par la terrifiante musique de Toru Takemitsu est ici montrée extrêmement crue et risque d'en choquer plus d'un. Bien heureusement, ce film n'est pas que batailles sanguinolentes mais aussi poésie et voyage onirique légèrement teinté d'humour faisant rire jaune. Kurosawa et son perfectionnisme nous ont offert un réel exploit cinématographique.
Une tragédie épique mené par le maître incontesté du cinéma japonais, Kurosawa. Le résultat est sensationnel : des scènes de batailles époustouflantes, des images d'une symétrie incroyable, une performance d'acteur honorable, tout cela se joue sur fond de drame à la Shakespeare d'une intensité remarquable. Magnifique.
Kurosawa adapte Le Roi Lear à sa façon avec cette oeuvre très théatrale et malheureusement un poil trop bavarde mais visuellement sublime, parfois à la limite du baroque, le cinéaste observant également ses personnages avec une distance quasi-divine.
Un film difficile d'accès pour le commun des mortels, Akira Kurosawa dresse le portrait d'une famille qui se déchire. Ran qui veut dire le chaos est une adaptation du "Roi Lear" de Shakespeare. Tout comme Shakespeare en littérature, Kurosawa est parfois pompeux et ennuyeux. On ne peut, par contre, dénier la beauté des images absolument magnifiques et colorées. J'ai eu du mal à rentrer dedans mais ce long métrage est tout de même une oeuvre d'art, un superbe panorama de la nature japonnaise. C'est à voir
S'inspirant du roi Lear, Kurosawa signa là une fresque qui lui couta beaucoup de temps et d'énergie. Si certains choix artistiques complétement kitch ne sont pas du tout du meilleur goût, Ran reste une œuvre puissante ou la virtuosité de son réalisateur est toujours aussi magistrale signant quelques scènes absolument grandiose. Cependant le casting a parfois tendance à partir complétement en roue libre ce qui est accentué par une V.F. catastrophique.
J'ai trouvé le jeu des acteurs très bon, mais hélas, c'est à peu près tout. Le rythme est inexistant et le scénario est relativement inintéressant en plus d'être très éloigné de nos repères culturels. Ce n'est ni impressionnant, ni drôle, ni enrichissant. Tous les films de Kurosawa ne peuvent pas s'exporter...
Kurosawa n'a rien à envier à Shakespeare et il le prouve dans cette tragédie qui semble tout droit sortie de la plume d'un Sophocle.
Splendeur des décors et des costumes, cette chute d'une dynastie et cette lutte fratricide dans laquelle on se retrouve malgré soi plongé avec le héros, obligé de fuir pour ne pas se mêler à cette horreur, est encore aujourd'hui encore une oeuvre à la parfaite beauté plastique et un trésor pour les fans de culture japonaises.