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Un visiteur
5,0
Publiée le 17 avril 2020
Des costumes : magnifiques ; des acteurs : incroyablement bon ; une musique : saisissante ; une histoire : merveilleusement écrite ; une mise en scène : parfaitement exécutée et je pourrais continuer comme ça longtemps... Ran reste un chef-d'oeuvre incontournable qu'il faut voir.
Ce genre de grande fresque épique a tendance à m’ennuyer et celle-ci n’a pas fait exception, d’autant plus que sa théâtralité assumée (jeu et maquillage expressionnistes, couleurs criardes, présence d’un personnage de bouffon faisant office de choeur, etc.) n’aide pas vraiment à rentrer dans le film. J’ai été sensible à l’impression de maîtrise et à la poésie qui se dégagent de la première heure, à la beauté de certains paysages et à la première scène de guerre, véritable morceau d’anthologie. A l’inverse, je suis complètement hermétique à ce type d’enjeux dramatiques, fondés sur des valeurs et des principes plutôt que sur des individus.
Une œuvre cinématographique grandiose, nourrie de théâtre, de peinture et de danse. Le film est placé sous un double signe de théâtralité : la tragédie Shakespearienne et le théâtre No ; Libre adaptation du roi Lear, il a la profondeur tragique du premier en épousant souvent la forme du second (mimes, pantomimes). Kurosawa livre également une œuvre picturale, dans la composition des plans, et plus encore dans l’utilisation de la couleur. Quant aux scènes de bataille ou de foule, c’est de la chorégraphie qu’elles relèvent. Et, bien sûr, du cinéma. A cet égard, par son rythme, son alternance de plans généraux splendides et de plans de coupe terribles, la scène centrale de l’attaque du château est véritablement d’anthologie, paradoxalement à la fois d’une extrême violence et d’une extrême beauté. Cette scène marque une coupure dans le film, dont la seconde partie est plus intense et plus puissante que la première. Une seule réserve à ce monument : le manque de retenue dans le traitement du personnage principal, trop grimé, trop « présent » et au jeu démonstratif (le théâtre No…) Simple et symbolique, la dernière scène est elle aussi inoubliable……
Dans ce film, il y a un souffle d'intelligence qui vous écrase et un génie artistique qui vous saisit. Pour autant, malgré ces atouts extraordinaires, ce film est décevant ... la métaphore théâtralisée devient hiératique et fige l'action dramatique (notamment lors du dernier tiers du film, où des longueurs s'imposent). Cela dit, je vous invite fortement à voir au moins une fois ce film, car il est rare (très rare), de sentir le frisson du divin. Regardez et vous comprendrez peut-être ce que j'ai ressenti.
Décidément je n'accroche pas avec le cinéma de Kurosawa. Techniquement c'est très beau. Les scènes de batailles sont grandioses mais pour le reste... Le jeu des acteurs est caricaturé et les costumes sont trop explicites pour donner de l'authenticité à l'histoire. Et c'est lent. Pour dire j'ai loupé le dernier quart d'heure sur les 3 h du film car je m'étais endormi...
Hidetori Ichimonji est le grand seigneur qui va devoir choisir un de ses 3 fils comme héritier du trône. Sa décision est finalement que les 3 fils doivent s’unir pour être plus fort. Taro et Jiro se plient à ce choix mais Saburo, le cadet, refuse et se fait bannir. Malgré la sagesse d’Hidetora, il n’aurait jamais pu penser que ses aînés se retourneront contre lui et embraseront toute la famille dans le déshonneur et la guerre.
Kurosawa, après le château de l’araignée, reprend une œuvre majeure de Shakespeare, ici, le Roi Lear. Après sa tentative de suicide suite à l’échec des années 70, il se tourne vers le jidaï-geki (film historique). Comme Shakespeare, il montre que le pouvoir est une des loi qui régit le monde, Ran signifie Chaos.
Hidetori est condamné à vivre, son maquillage montre la mort qui a déjà pris le dessus. Il est pris d’une double folie moralisatrice et « réparatrice ». Au début du film, il nous paraît plus sage qu’à la fin, mais il comprend réellement ses actes dans sa folie. Ses anciennes conquêtes dans la violence et le feu n’ont mené qu’à attiser la haine et la violence. Sa folie est rédemptrice notamment lorsqu’il est confronté à ses anciens crimes comme chez Tsurumuru.
Kurosawa montre la dualité dans tout son film. Par exemple, la femme de Taro fait tout pour se venger et Dame Sué se réfugie dans le bouddhisme.
La mise en scène de Kurosawa est pleine de vie malgré le déchirement de la famille. Elle impose une sensation de sérénité, de douceur et d’équilibre. La dernière image est la plus terrible du film et montre que l’homme est constamment délaissé par les cieux et comme le disait Saburo, « l’homme seul est responsable de ses malheurs ».
Guerres fratricides, guerres des clans, combats sans merci. Force incroyable des images et intensité de la musique qui remplace la dureté des combats. Kurosawa filme avec acuité la profondeur dans l’immobilité. Les sentiments qui se taisent tellement ils obstruent l’esprit. Des moments théâtraux également intenses au milieu des batailles d’une grande ampleur. Le « seigneur des anneaux » est aussi un descendant de ce film Superbe. Et d’un lyrisme splendide.
Un excellent scénario avec un déchirement familial terrible. La mise en scène est parfaitement soignée, la folie qui se dégage du film est magnifiquement interprétée, surtout lors du premier massacre où l'on n'entend plus que l'orchestre sans aucun autre sons. A voir.
Ran est un très beau film d'Akira Kurosawa, toujours aussi impressionnant. L'histoire, fortement inspiré du roi Lear de William Shakespeare est magnifique. La tragédie y atteint son paroxysme. La retranscription dans l'univers médiéval japonais est très réussie. Les acteurs sont bons. Les décors sont sublimes (de magnifiques montagnes vertes). Les scènes de guerre font preuve de beaucoup de réalisme. Les stratégies guerrières sont très intéressantes à suivre. On voit que le réalisateur a vraiment investi de l'argent dans ce film lorsque l'on regarde la dimension épique des combats, avec des milliers de figurants et de costumes. C'est vraiment impressionnant si l'on se dit que le film a tout de même 40 ans et qu'il ne sort pas des studios hollywoodiens. Peut-être le meilleur film du réalisateur, j'ai adoré.
Première incursion dans le cinéma japonais de ce cinéaste tant reconnu. Il faut bien savoir que tout ce qui touche au cinéma étranger en particulier le cinéma chinois, japonais, et coréen éveille ma curiosité mais également d’autres. Je n'avais pas d'attente particulière envers celui-là mais je savais néanmoins le statut reconnu de ce dernier. L'intrigue s'inspire de la tragédie Le Roi Lear, la pièce de William Shakespeare. Au cœur du Japon féodal du XVIème siècle ravagé par la guerre, le vieux seigneur Hidetora Ichimonji décide de partager son fief entre ses trois fils pour finir ses jours heureux et en paix. Mais les dissensions entre les trois frères plongent rapidement leurs familles, leurs foyers et la région dans le chaos. L'ensemble est lent, long, parfois joliment contemplatif et atypique, mais tout de même assez captivant en tout cas pour moi, tant l'œuvre si particulière attire notamment par son charme visuel. Le côté intimiste fonctionne parfaitement et intrigue beaucoup avec pour ma part notamment les séquences pour ceux qui ont vu le film, entre les personnages de Jiro Masatora Ichimonji et la perturbante Kaede. La violence présente est stylisée et superbement filmée de manière directe tout comme les scènes de batailles. Ce qui manque beaucoup à ce film c'est une bande son plus présente qui ici est beaucoup trop minimaliste de Tōru Takemitsu pour embellir l'ensemble. Elle reste cependant bonne et atypique mais du coup étant donné son manque de présence ça entraîne malgré tout à l'ennui. Le casting japonais est excellent avec Tatsuya Nakadai qui dérange beaucoup, Pîtâ (aussi nommé Shinnosuke Ikehata), Akira Terao, Jinpachi Nezu, Daisuke Ryu, Mieko Harada, Hisashi Igawa, Masayuki Yui tous très bons. Akira Kurosawa signe ici son 28ème long métrage et montre une maîtrise impériale de la caméra avec beaucoup de plans exceptionnels. Pas totalement emballé par l'ensemble mais j'ai néanmoins apprécié le film sans y avoir vu le chef d'œuvre constaté par d'autres, ce qui par conséquent ne me fais donc pas rentrer dans le rang. Ma note : 7/10 !
"Ran" signifie "chaos" en japonais. De chaos, il en est évidemment question ici, tout comme de son corollaire, la désolation. Chaos et désolation de fin du monde (ou au moins d'un monde, à savoir le Japon féodal) où l'amour et la loyauté ne résistent pas à l'ambition, à la cruauté et à la haine, où l'hybris des hommes les mène à leur perte, sans que l'on puisse décider si leur mort est voulue des dieux ou si ces derniers la déplorent (voir la plainte finale de Kyoami et de Tango, celui-ci se faisant l'incarnation du coryphée). Le tour de force du film est néanmoins de faire sourdre de cet univers verrouillé un élan de lyrisme et de flottement au bord de l'abstraction quand Hidetora, proche de basculer dans la folie dans la seconde partie du film, erre dans une nature sauvage d'où la violence paraît tenue à l'écart. C'est évidemment un leurre, le personnage se remémorant les horreurs dont il fut lui-même coupable: personne ici ne peut faire le mal sans en payer les conséquences. Mis en scène avec la rigueur et l'assurance d'un vieux maître au sommet de son art, "Ran" est une splendeur esthétique traversée de fulgurances sidérantes (inoubliable gerbe de sang qui gicle pour signifier la mort de Kaede) doublée d'une vision au scalpel, dure mais sans complaisance, de la folie des hommes quand il est question de pouvoir : un chef-d'oeuvre impressionnant de sécheresse.
Ran est un nouveau chef d’œuvre pour Akira Kurosawa qui parvient à filmer des tableaux de maître, tout en racontant une magnifique histoire de vengeance et de cruauté. Inspiré par le roi Lear, on sent l’influence de Shakespeare à chaque instant, tout en étant brillamment transposé dans le Japon féodal au cœur des luttes de clan. Marqué par un humanisme constant qui permet de transfigurer les personnages, le long-métrage est certes lent et plutôt bavard, mais il n’exclut aucunement les morceaux de bravoure. On admirera notamment ces plans de toute beauté sur des champs de bataille où gisent les corps décharnés et déchiquetés des combattants. On sent à chaque instant le dégoût de Kurosawa pour la violence et la guerre. Il en tire une œuvre essentielle qui constitue l’un de ses derniers chefs d’œuvre.
D'aucuns considère ce film comme le beau de tous les temps. C'est pas faux. D'autres ne voit en "Ran" qu'un film ennuyeux, avec des scènes de dialogues interminables. Ce n'est pas inexact non plus tant Kurosawa use et abuse de ce genre de scènes aux propos parfois redondants. Mais il ne faut pas s'arrêter à ça. "Ran" est, d'un point de vue pictural, un pur chef d'oeuvre. Le réalisateur n'utilise la lumière que depuis 15 ans (et 3 films seulement) et pourtant, il en offre la quintessence. Sa maîtrise visuelle est toujours aussi bluffante, avec des cadres et un découpage qui confine au génie. Plus accompli que jamais, plus sûr de son art, Kurosawa nous vrille littéralement la rétine ) plusieurs occasions et c'est vraiment une tuerie à ce point de vue. Ensuite, son scénario s'attache à décrire le mieux possible les mécanismes de la folie et du drame en cours. Il en résulte un film puissant, brassant de multiples thèmes et montrant avec une froideur clinique les tourments de l'âme humaine. L'héritage de ce seigneur, bâtit sur le sang et la cruauté, va s'effondrer sous ses yeux et il n'y pourra rien. Les scènes d'action sont rares mais c'est une des plus belles réussites du film avec des plans marquants et un travail sur le son et l'image proprement bluffant. Il faut aussi faire attention aux petits froissements d'étoffe de la terrible Kaede, qui annoncent à chaque fois une scène féroce. Les personnages sont bien campés, c'est parfois un peu too much dans l'évocation de la folie mais c'est un film beau, intéressant, subtil, dur à appréhender mais qui comme tout joyau, se mérite et se regarde avec déférence. Un film somme d'un auteur majeur. D'autres critiques sur
Japon 16ème siècle, un seigneur vieillissant décide d’organiser sa succession. Il choisit parmi ses 3 fils celui qui prendra la suite. Mais les 3 fils vont se déchirer autour de cette décision. Considéré comme un chef d’œuvre du cinéma mondial et le grand film de Kurosawa, l’indifférence est le sentiment qui prime chez moi après plus de 2h30 longuette, parfois pesante… mais heureusement éclairées par des fulgurances esthétiques et scénaristiques. Kurosawa, très Shakespearien ici, adapte dans l’univers des samouraïs le fameux « Roi Lear ». Et il parvient très bien à traduire en tragédie sa fresque médiévale pour en faire un vrai opéra du chaos (« Ran » en japonais). Peut-être ai-je été totalement hermétique à tous les codes de l’opéra ? Longs dialogues lyriques épuisants, sur jeu des acteurs dont en tête le vieux Hidetora et la femme vampire Kaede, scénographie très composée voire ampoulée, ouverture et fermeture de portes comme un rideau symbolisant les actes d’une pièce,… Ensuite, le scénario avait pourtant tout pour être passionnant. Pour moi, ce film tient ses promesses uniquement pour son esthétisme : les batailles filmées comme des ballets très colorés et hyper chorégraphiés, photographie, décors (les châteaux incendiés ont été construits au pied du Mont Fuji pour l’occasion), les costumes (même si le costume immaculé du vieux Hidetora reste blanc comme neige malgré ses errances en pleine nature sauvage !!!). Un projet démesuré plus beau que bon.
S'inspirant du Roi Lear de Shakespeare en le transposant dans le Japon féodal du XVIème siècle, Akira Kurosawa réalisa cette fresque guerrière aux images impressionnantes, longue (2h40) et au scénario complexe. En résulte un film ambitieux et violent sur les intrigues du pouvoir, la famille, la vieillesse, la solitude, le pardon et le remord.