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Spiriel
38 abonnés
318 critiques
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5,0
Publiée le 26 février 2009
Encore un chef d'oeuvre impensable du cinéaste japonais, peut-être pas aussi fabuleux sur le plan cinématographique que ses prochains films (quoique, le film se défend bien), mais le propos est tellement moderne qu'il est encore trop tôt aujourd'hui pour le considérer visionnaire, 60 ans après! Une femme engagée constate la vacuité du combat politique alors qu'elle veut modifier la façon de penser la femme dans la société japonais, qui est profondément ancrée dans les esprits aussi bien des hommes que des femmes. Elle finira par comprendre, après quelques confrontations incroyables d'audace intellectuelle, qu'il est impératif de commencer par le commencement, à savoir l'éducation. Pour donner plus de force de conviction à son propos, il termine le film de façon optimiste, avec un début de prise de conscience de la part de la domestique. A voir, étudier en détail, et surtout propager autour de soi.
Ce film raconte l'oppression des femmes du Japon post-féodal, via l'étude des femmes autour d'un homme politique du Parti Libéral de l'époque. Naturellement, le thème de l'oppression des femmes, qu'elle soit physique ou morale, est le thème de prédilection de Mizoguchi. Cet oeuvre ne témoigne certes pas encore de la finesse d'oeuvres à venir dans le même thème, tous les procédés du cinéaste n'étant pas encore tout à fait aboutis, mais ce film n'en reste pas moins très bon ! Certaines scènes sont assez difficiles, on se prend vraiment de pitié pour certaines de ces femmes victimes de violence brute.
S'il ne change pas grand chose à sa réalisation (pour un résultat faiblard, donc), K.Mizoguchi signe une oeuvre politique dans l'ensemble captivante. La qualité du récit et le travail de K.Tanaka sont à saluer.
Malgré l'a priori positif que l'on a lorsque l'on va voir une rétro d'un réalisateur (qui doit être bon, sans quoi il ne serait pas programmé), on est toujours un peu inquiet lorsque l'on voit la date de la réalisation. Et pour cause, 1949, moins de quatre ans après la fin de la seconde guerre mondiale. Mais on est loin d'être déçu... Et pour cause: Le sujet du film, qui se déroule entre 1884 et 1889 et a pour sujet la vie et la lutte de plusieurs femmes, gravitant plus ou moins autour du parti libéral. Mizoguchi prend ouvertement parti en faveur du féminisme et décrypte très bien le rôle des femmes dans l'évolution de la socièté, mais mieux encore la l'habitude quasi-magique qu'on les hommes de les faire disparaitre, et de les occulter. On en apprend en même temps beaucoup sur cette période clé du Japon, qui se dote à la fin du film et pour la première fois d'une constitution sous la pression ds révoltes et dudit parti libéral. Fresque historique, film engagé dans une lutte toujours actuelle, Mizoguchi surprend et épate. Et contrairement à beaucoup de films (surtout actuels), il apporte une solution (sa solution) au problème: l'éducation des femmes. Le style s'apparente a du Ozu (ou peut être est ce la technique de l'époque qui veut cette fixation des caméras ?) et réjouira donc ses fans... Une seule chose à dire, si vous avez la chance qu'il soit programmé prés de chez vous, courrez dans cette salle obscure...
On a l'habitude que Mizoguchi donne une tonalité féministe à ses films. Ici, il signe un film ouvertement militant, mais en en évitant les pièges comme l'outrance et la complaisance, et l'histoire qu'il raconte est malheureusement vraissemblable. Comme toujours, la mise en scène est très travaillée (on peut entre autres apprécier l'utilisation de la profondeur de champs) et sert le propos : je pense par exemple à une scène où l'on voit au premier plans des hommes discuter en haut d'un escalier pendant que l'héroïne est seule tout en bas, métaphore de la place de la femme dans la société.