Lorsque Jerry Lewis, l’un des acteurs américains les plus populaires des années 60 débarque chez les timbrés en tant qu’infirmier, c’est comme quand des militants d’extrême droite vont coller des affiches dans un secteur « réservé » à ceux d’extrême gauche: en gros c’est la pagaille, pour ne pas dire autre chose ! Où qu’il aille, quoi qu’il fasse, quelle que soit son intention (toujours bonne), Mister Jerry enchaîne les catastrophes. Le problème avec ce film, c’est qu’il est très typé années 60. A cette époque, le public se marrait de tout et de rien, donc ça passait comme une lettre à la poste. De nos jours, la donne n’est plus du tout la même. Résultat, un film de Jerry Lewis fait désormais office de nanar et il faut se montrer très, mais vraiment très indulgent pour regarder jusqu’à la fin. Si vous prenez tout ça sans recul de but en blanc, vous n’avez aucune chance de passer la première demi heure ! C’est un peu triste de dire ça tant Lewis dégage de sympathie, mais c’est un constat que l’on se doit de faire. Si certains films, malgré leur contenu nanardesque arrivaient à se montrer divertissants tout en étant vraiment débiles, ce « Jerry chez les cinoques » est en revanche très indigeste. Et long aussi. Certes, l’ami Jerry pète le feu, cabotine à mort, enchaîne strabismes, grimaces et tout, mais ça ne passe pas. C’est beaucoup trop lourd et pas souvent drôle. Excepté le final, même si celui-ci tombe rapidos dans la surenchère. Sincèrement, j’ai de l’affection pour l’ami Jerry, il est vraiment cool, et a une certaine classe lorsqu’il est sobre, mais j’ai un peu de mal à accrocher aux films.