Ce quatrième "Indiana Jones" est sans conteste le plus raté et le moins bon de Spielberg.
19 ans après l'incroyable "Dernière croisade", le couple à trois Spielberg/Lucas/Ford se retrouve pour la forme.
Steven confie l'écriture du scénario à David Koepp (scénariste de son "Jurassik Park" et de "Snake eyes" de De Palma notamment) et la légende des crânes de cristal (sur Terre, il existerait plusieurs crânes ovoïdes. Si l'humanité réussit à tous les rassembler, elle comprendrait alors son existence.) est remise au goût du jour. Le script aurait pu être convaincant. Hélas, Steven se désintéresse de la situation (piètre dédommagement ?).
Ensuite, Harrison Ford reprend le rôle d'Indy. Sur le papier, parfait. En pratique, même si tous les éléments sont là (chapeau, fouet, humour...), la roublardise et la nonchalence (du duo Ford/Spielberg) s'additionnent pour ne former qu'un ensemble superficiel de toutes les aventures dans lesquelles Indy a fait ses armes. Face à Harrison, un jeune premier est embauché en tant que Jr : il s'agit de Shia LaBeouf (déjà vu dans le premier "Transformers" de Michael Bay et l'hitchcockien "Paranoïak") qui, finalement, n'apporte pas grand chose de consistant. Tout comme la méchante russe (éh oui. Guerre froide oblige !) caricaturée à mort (par David Koepp lui-même je présume) dans son rôle. Logique que je ne crois pas à Cate Blanchett (présente dans le casting international du "Seigneur des anneaux", vue dans "Aviator", ...) alors. Seule Karen Allen, sur qui plane son aura des autres "Indiana Jones", parvient à nous capter, et ce, uniquement grâce à sa chevelure toujours aussi resplendissante.
La musique du suiveur (John Williams) est insaisissable voire inexistante. Quid ? Le thème principal s'est envolé ? Ah non, on doit l'entendre une ou deux fois, mais c'est tout. Que s'est-il passé John ? Une fausse piste ces crânes ? Tu l'as flairé alors tu ne t'es pas mouillé ? Merci John. Si c'est le contraire, heureusement que "Les dents de la mer", les autres "Indy", "Star wars" et autres "Liste de Schindler" existent. On a envie de dire : ouf, alors.
Du point de vue des effets spéciaux, ils sont complètement manqués. Ca sent le réchauffé à plein nez. L'esbrouffe est au rendez-vous, tout comme l'ennui. Pourquoi Steven ? C'est le montage définitif (et donc un concentré final qui donne cet aspect là ?) ou bien ta non-concentration sur la franchise ? Et cet aspect outrageusement débile, les martiens, je trouve cette idée des plus ridicules. Depuis quand Indiana Jones à besoin d'une énigme martienne à son arc quand on sait qu'il est d'abord archéologue (et aventurier pour le coup) ? Les trois précédents opus ont marqué sous scellé ses quêtes ô combien majestueuses et divines : l'Arche d'alliance, les pierres sacrées du village indien, et le Graal.
Ce dernier point me permet d'enchaîner sur l'aspect aventure/exotisme/humour qui est toujours au rendez-vous mais qui a perdu de sa superbe. En effet, l'ennui (sic !!) se fait vite sentir. Non pas qu'on n'y croît plus (non !), mais que l'originalité n'est plus de mise dans cet opus. Ici, on a affaire à un filon éméché qui s'emousse à chaque fois que l'on tente de reprendre du poil de la bête. Vraiment dommage ! Car la marque de "Indiana Jones", c'est bien l'aventure !!
On rajoute par dessus toutes ces couches la réalisation de Spielberg (une patte bien fatiguée !) et il en reste pas grand chose de cet "Indiana Jones", mis à part un Harrison Ford en pleine forme, une Karren Allen parfaite, et un zeste kitsch d'exotisme et d'humour.
Désolé Spielberg, mais il s'agit ici d'un très bon mauvais film !
Le manque de consistance est palpable tellement on s'ennuie. Cette aura sur laquelle planait les trois derniers "Indiana Jones" est définitevement partie. Ici, Spielberg fait donc du réchauffé : le cocktail original n'est jamais senti complètement, on se laisse ainsi embarquer dans une croisade où l'ordre divin (exemple frappant du Graal) est bafouée par des crânes martiens qui aurait pu être intéressant. Spielberg s'embourbe, comme Indy dans les sables, dans un scénario en perpétuel mouvement.
A noter : un "Indiana Jones 5" est en préparation. Affaire à suivre.
PS : j'ai vu récemment le "Tintin" de Spielberg en 3D au cinéma. Il en ressort que j'ai vraiment apprécié le spectacle concocté par le Maître. Ici, peut être que la 3D se mérite (peut être). Tout de même, Spielberg n'a pas attendu la 3D, il a attendu l'effet motion capture. Et vu le buzz que ce "Tintin" a fait depuis 2-3 ans, la 3D a sans doute été imposée. Mes regrets : l'absence de thème musical défini pour les besoins de "Tintin" ("Indiana Jones", en comparaison comparable (c'est un aventurier), en possède un) ainsi qu'un générique de début brouillon façon "Arrête moi si tu peux" (la série des dessins animés en possédait un, de même que pour la musique de générique).
En dehors de cela, ce "Tintin" s'avère tout à fait honorable et garde l'esprit de la bande dessinée. Pour les 7 à 77 ans uniquement !