Avec « Le dingue du palace » qu’il réalise en 1960, Jerry Lewis rend un hommage assez prononcé au cinéma muet. D’ailleurs, à propos de ça, je ne sais pas si c’est moi qui me fait des idées ou si d’autres l’ont également remarqué, mais c’est en regardant ce film que je me suis rendu compte que Jerry aurait pu être un très bon acteur de cinéma muet. Sa gestuelle singulière et ses grimaces auraient sûrement fait un tabac. Pourquoi ? Parce que dans ce film, au titre français encore une fois peu glorieux, il joue un double rôle: le sien et celui d’un employé d’hôtel. Et l’employé d’hôtel ne prononce pas un mot et se contente de gestes et de simagrées. Ici, nous avons donc deux Lewis pour le prix d’un. Conséquence ? Ceux qui aiment vont être ravis. Ceux qui sont allergiques (et d’après ce que j’ai pu voir, y en a pas mal) vont avoir de bonnes crises d’urticaire ! Venons en au contenu. A titre personnel, je trouve que ce film est le meilleur dans lequel Jerry ait joué. Et ce, malgré une absence flagrante de scénario, de cohérence, de fil rouge. Mais la couleur est annoncée d’emblée, alors on s’en fout. La petite histoire d’amour habituelle nous est épargnée, tant mieux. Mais Lewis a encore (et toujours) cette habitude d’inclure dans son « histoire » des passages sans aucun intérêt et venant rompre la dynamique du film. Ça vole pas très haut, c’est très vieillot par moments, mais dans l’ensemble, c’est correct.