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TTNOUGAT
587 abonnés
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3,0
Publiée le 31 octobre 2013
Lorsqu'on s'apprête à visionner un Mizoguchi, on sait déjà que l’on est dans ce qu’il y a de mieux dans l’art cinématographique. Ainsi, les reproches sur le plan formel seront-ils rares. Il faut dire aussi que les audaces cinématographiques sont inexistantes ce qui protège des ratages. Ce film ci de 1947 est pour moi très obscur, je n’arrive même pas à voir quelles sont les 5 femmes en question, j’ai du mal à parfaitement identifier tous les personnages qui se ressemblent à mes yeux. Je suis d’autre part déçu d’avoir vu si peu Utamaro et encore moins quelques unes de ses estampes. Le japon du début du 19 ième siècle est un monde obscur avec toutes ses conventions loin de nos préoccupations actuelles, nous voyons bien l’importance des ‘’maisons de thé’’, le manque d’isolement des gens, le temps passé à faire ce qui pour nous sont des manières. La femme est au cœur de l’oeuvre de Mizoguchi, plus encore que pour Utamaro qui souhaite plus les peindre que de les aimer. En plus de son classicisme évident, ce film possède quelques plans magnifiques comme celui sur Tagasope la geisha qui se prépare à être tatouée. Hélas, la plupart du temps nous sommes trop loin de ce monde pour en saisir toutes les finesses d’autant que les dialogues sous titrés éludent énormément de paroles. Mieux vaut revoir plusieurs fois les ''amants crucifiés'' et l'oeuvre qui porte sur une période plus ancienne de l'histoire du japon, curieusement elle convient mieux au public européen et Mizoguchi y semble plus à l'aise.
Kitagawa Utamaro est un peintre japonais qui a réellement existé et qui est surtout connu pour ses représentations de jolies femmes. Cinq femmes autour d’Utamaro en est une biographie et ressort en 2018, dans une version restaurée. En adaptant sa vie sur grand écran, Kenji Mizoguchi rend hommage à un passionné de l’art et des femmes. En effet, Utamaro ne vit que pour ses dessins et trouve l’inspiration et ses modèles dans le quartier des plaisirs. L’aboutissement de ses œuvres suscite l’admiration des uns et scandalise les autres. C’est alors que jalousies et querelles naissent autour d’un génie de l’art. La mise en scène de Cinq femmes autour d’Utamaro est trop complexe et le scénario sort très vite de son sujet. Ainsi, on a du mal à comprendre certains points, notamment qui sont les cinq femmes. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Cinq femmes autour d'Utamaro retrace ma vie du célèbre peintre d'Ukiyo-e. C'est une sorte d'analogie que crée Mizogushi : pour tracer le portrait d'une femme, Utamaro la dessine tandis que Mizogushi la film. Mais chez Mizogshi, les personnages se fondent les uns dans les autres. Car pour ma part, je dois avouer qu'il m'a été difficile de repérer les différents personnage du film, Utamaro lui-même, durant une bonne partie du film. C'est ce qui est très précieux chez Mizogushi : les personnaegs ne se dévoilent jamais totalement, ils restent fermés au spectateur. Si un personnage est pris d'une prise de colère au début du film, Mizogushi ne fera même pas de gros plan sur lui, nous apprenant à le découvrir de loin, à regarder l'histoire de loin, et ainsi il nous force à rentrer dans l'histoire. Et c'est de cette manière que l'on arrive à ce splendide final - l'un des meilleurs du Cinéma de Mizogushi. Le dernier quart d'heure est époustouflant d'émotion. Émotion créée en grande part par le spectateur lui-même, car la caméra reste comme toujours à distance. Mais sa tentative de suivre la femme enragée dernière le rideau, la frayeur devant l'ombre du couteau menaçant nous imprègne dans une étrange atmosphère viciée : comme si quelque chose avait lentement pourri pendant ce lent récit, et que nous nous en étions pas rendus. Ce sont les personnages, féminins et masculins, qui ont été affectés par l'histoire. Et malgré une touchante image finale sur le peintre libéré qui reprend son pinceau et
Avant de réaliser ses chef d'oeuvres des années 50, Mizoguchi mis en image " cinq femmes..." après la fin de la guerre.
Le film a le mérite de revenir sur celui qui est peut-être le dessinateur d'estampes Japonaises le plus célèbre : Utamaro.
Si la première partie de ce film de 85 minutes est particulièrement réussie et laisse supposer qu'on va découvrir un opus de très haut niveau du maître Mizoguchi, la seconde partie tempère l'enthousiasme.
Le manque de fluidité du scénario qui propose plusieurs scènes trops étirées et un lyrisme moins enlevé minorent le degré d'accomplissement de " cinq femmes...".
Néanmoins, même si cet opus de Mizoguchi n'est certainement pas une de ses meilleures réussites, il mérite d'être vu, ne serait ce que pour sa première partie et la présence de Kinuyo Tanaka ( actrice phare du cinéma nippon) qui survole le casting dans un rôle et une interprétation formidable.
Une oeuvre intéressante mais complexe, dont la mise en scène est exceptionnelle, mais dont une seule vision ne suffit probablement pas pour cerner l'ensemble du propos. J'ai cependant trouvé, novice que je suis, un peu dommage que le film ne soit pas tellement centré sur Utamaro, ni sur les 5 femmes, mais sur Seinosuke. J'avoue avoir été un peu surpris...
On n'entre pas facilement dans ce film étrange ou l'on peine à discerner et distinguer les personnages , mais l'on est guère longtemps insensible aux blocs de tensions qui parcourent le film, aux enjeux dramatiques autour du corps des femmes et de leurs représentations . On peut imaginer que Mizoguchi qui a souvent filmé l'univers des Geishas, se met ici en scene dans la peau du célèbre peintre Utamaro.
Chef d’œuvre de Mizoguchi, "5 femmes d’Utamaro" est un hommage à Utamaro Kitagawa, figure légendaire de l’estampe japonaise, bien que les œuvres de l’artiste ne nous seront données à voir qu’à la toute fin du film (une idée que reprendra Tarkovski dans son propre film sur l’art, "Andreï Roublev"). Mais c’est en réalité bien plus que cela, Mizoguchi sublimant ce portrait en une vaste réflexion sur la création artistique. Le cinéaste en profite alors pour faire une forme d’autoportrait indirect, illustrant sa propre conception de l’art à travers le personnage d'Utamaro. Celui-ci aimait passionnément les femmes, qui étaient la source de son inspiration artistique et la finalité de son œuvre, comme Mizoguchi, qui a fait de la majeure partie de ses films des portraits de femmes. Le point de vue choisit dans le film est celui d’Utamaro: nous voyons les femmes qu’il peint à travers ses yeux. Mais il arrive aussi que nous voyons Utamaro dans le cadre, de dos ou de profil, en train de contempler ces femmes, doublant ainsi notre regard de spectateur. Le point de vue est donc aussi, dans une sorte de mise en abyme, celui de Mizoguchi, qui à l’instar d’Utamaro, peint (filme) les femmes. La vision que l’on a des femmes dans le film est double: vision poétisée et passionnée, celle de l’artiste observateur, et une vision tragique, plus diégétique, qui sera la source de nombre des films ultérieurs de Mizoguchi. Le film est ainsi d’une richesse foisonnante, illustrant en grande partie les thématiques chères au cinéaste. Tout cela porté par un travail de mise en scène sous forme de ballet, sidérant de beauté et d’intelligence. Le déroulement et la composition de certains plans, jouant sur la mise en avant ou en retrait des personnages, avec les mouvements de la caméra, nous permettant toujours de nous refocaliser sur les enjeux dramatiques les plus profonds, relèvent du génie. A cet égard, la contemplation de la scène d’aveu d’Okita procure un bonheur et une fascination inépuisable.
Plonger dans la filmographie antérieure aux années 50 de Mizoguchi permet d'abord d'y voir les prémisses des chefs d'oeuvre qui suivront mais réserve des surprises, comme la découverte de ce "Cinq Femmes Autour d'Utamaro" : car si l'on lit bien dans cette biographie assez fidèle d'un célèbre peintre sur estampes une métaphore immédiate du statut de Mizoguchi lui-même, entre intégrité artistique, intérêt pour son entourage dans lequel il puise son inspiration, et contraintes sociales et politiques (une société corsetée et rigoureuse qui punit la passion, un gouvernement qui censure et réprime), on est surtout fasciné par l'incroyable sensualité - oserons-nous parler d'érotisme - qui se dégage de nombreuses scènes d'une beauté sidérante : peinture effectuée sur le dos nu d'une courtisane, dizaines de femmes dénudées pêchant sous l'eau, rapports de soumission perverse entre un coureur de jupon et sa maitresse dominatrice, tout ici sent la célébration du sexe.
Comme toujours chez Mizoguchi, c'est la femme qui est au centre du récit. Ici on a donc de nombreux personnages féminins : la coquette, la femme-objet, la jeune amoureuse, et au contraire la femme mûre prête à tout et celle qui n'attire pas les hommes. Toutes ces femmes gravitent autour d'Utamaro qui ne semble dans le film que le faire-valoir, celui par qui les intrigues vont arriver. Le personnage intéressant, c'est Seinosuke, qui n'est pas un mauvais bougre, mais qui est complètement insensible à ceux qui l'entourent. Jeune et impulsif, il entend que le monde tourne autour de ses désirs, peu importe le mal qu'il doit faire aux autres pour. Dans son égoïsme, il semble réellement penser que sa légèreté est en fait de la profondeur, et qu'il est promis à un grand avenir. Seinosuke est un personnage intéressant dans le sens où c'est un personnage plus réel qu'Utamaro, qui semble plus un avatar du cinéaste qu'un protagoniste du récit. De plus, si les conventions de l'époque et du coup certains enjeux peuvent nous échapper, Seinosuke est malgré tout un personnage très moderne, de ceux qu'on croise en permanence dans la vie de tous les jours. A noter néanmoins que la pellicule est abîmé, et que les sous-titres zappent certains très courts passages. Quel dommage qu'un oeuvre d'une telle ampleur n'ai pas eu de restauration plus efficace.