Charlie Babbitt ( Cruise ), un homme d'affaire au bord de la faillite, apprend la mort de son père, qu'il n'a pas vu depuis longtemps et avec qui il était brouillé. Il se rend tout de même à l'enterrement avant de prendre connaissance du testament. Déçu de n'avoir qu'une voiture et des rosiers, il part à la recherche de celui qui vient d'hériter d'une fortune de 3 millions de Dollars, et se découvre un frère autiste, Raymond ( Hoffman ), placé en institution depuis des années. Egoiste et attiré par l'argent, Charlie l'enlève dans le but de pouvoir négocier sa part de l'héritage de leur père, mais tout ne va pas se passer comme il l'avait prévu...
Ce que l'on retient du film, c'est la véritable alchimie entre les deux acteurs, un Tom Cruise tout simplement brillant et dont l'évolution du personnage est magnifiquement travaillée, et un Dustin Hoffman encore une fois scotchant, bluffant ! Il a travaillé le rôle durant plus d'un an avant le tournage, se documentant, participant à des séances avec de vrais autistes, et cela a payé. Quand on voit parler d'autres autistes savants, la ressemblance est tout simplement incroyable, il est d'une justesse fabuleuse, ne tombant jamais dans le ridicule. Son Oscar est plus que mérité et il prouve, environ 2O ans après Macadam Cowboy ou Le Lauréat, qu'il est toujours l'un des plus grand acteur vivant.
Succédant, entre autre, à Steven Spielberg ou Sydney Pollack, tout deux ayant abandonné le projet, Barry Levinson fait un travail admirable à la réalisation, additionnant les beaux plans larges sur des routes désertes ou préférant une réalisation plus nerveuse pour certaines crises de Raymond. Il choisit de ne montrer ce que voit Raymond que très rarement, car, comme il est répété plusieurs fois dans le film, on ne peut pas rentrer dans le monde d'un autiste, encore une fois, il vise juste.
Le film en lui même est touchant, plusieurs scènes font monter les larmes aux yeux - le final, l'attitude de Tom Cruise lors de l'audience, la scène de la salle de bain lorsque Charlie comprend que Raymond est le Rainman de son enfance,... -, les péripéties s'enchainent, et à travers de ça, on voit un homme, Charlie Babbitt, commencer à se découvrir lui même en son frère et à l'aimer, ce frère, qu'il ne connait vraiment que depuis une semaine et qui, au début de l'aventure, était un poids. La relation entre les deux hommes est d'une puissance indescriptible. Et par un final qui se pourrait décevant, Rain Man fait réfléchir au delà du film, et c'est aussi à ça que sert le cinéma, bien que le cinéma moderne ait de plus en plus tendance à servir des films fermés, que l'on oublie dès la sortie de la salle. Rien que pour ça, Rain Man se doit d'être vu.