Après avoir tenu le rôle de Lewis Medlock dans le film « Délivrance » (1972) de John Boorman, Burt Reynolds est devenu l’une des vedettes du cinoche américain. Et pour le public américain, Reynolds c’était le mec viril, macho comme il faut et plus fort que tout le monde. Robert Aldrich a bien pigé tout ça et confie donc à l’ami Burt un rôle en or dans ce « Plein la gueule ». Paul Crew, ancien joueur professionnel de football américain est mis en taule pour l’agression d’un flic. Une fois en taule, celui-ci va monter une équipe de foot, composée de détenus, pour affronter celle des gardiens. Alors là, nous somme dans du Aldrich tout craché. Un film d’hommes, qui ne fait pas dans la dentelle, mais qui est foutrement efficace. Mais se contenter de ça, ferait office de résumé un peu trop réducteur, étant donné que « Plein la gueule » n’est pas un film aussi vide qu’il en a l’air. D’accord, la description du milieu carcéral n’est pas des plus brillantes (mais ce n’est pas le but), mais personnellement, je trouve que c’est plutôt une bonne idée d’ajouter une pointe d’humour dans ce monde où tous les coups sont permis. D’accord, les seconds rôles (les détenus en particulier) ne sont pas des plus étoffés, mais à la limite on s’en fout. Pourquoi? Car grâce à la maîtrise d’Aldrich, la première partie du film, celle dans laquelle Reynolds cherchent des mecs pour jouer est intéressante, car bien construite et cohérente. Dans la deuxième partie, là on est vraiment dans le vif du sujet. Les entraînements, puis le match face aux matons. On va pas tortiller, c’est un film d’hommes, un vrai, musclé comme on les aime. Mais il y a un petit quelque chose qui opère. Un petit quelque chose qui rend ce film diablement sympa à regarder. Pour finir, une question aux membres d’AlloCiné (enfin pour ceux qui ont vu les deux): êtes-vous plutôt « Plein la gueule » ou « Mi-temps au mitard »?