Plus fort que Doberman, dont les 30 secondes supportables étaient dans la bande annonce.
Plus fort que SWAT, qui réussit à présenter le résumé du film ( et de toutes les scènes d'action) dans une BA de 45 secondes.
Plus fort que tout ca, Michel Vaillant est LE clip francais qui réussit à tenir 1h45 !
Michel Vaillant : 2 min de cinéma, 1h42 de clip, ou plutot de clipS, de clips juxtaposés, n'épargnant aucun poncif du genre :
- la pub pour voiture avec quinqua rassurant dans la scène où Michel contemple sa Vaillante dans la soufflerie.
- le clip rock révolté dans les scènes de piste
- le clip branché groove tendance new age dans les scènes avec Odessa, la bougresse qui sert d'égérie à la grande méchante
- le clip parodique, toujours avec Odessa, dans les 30 secondes qui virent franchement à l'hilarant : Odessa regarde l'équipe Vaillante monter le pneu qu'elle a trafiqué la nuit précédente, accrochée à son caméscope JVC (c), sur musique électrique, et souffle sa bulle de chewing gum dans une allégorie foudroyante destinée à rappeller aux quelques malheureux qui tentaient d'échapper à l'ennui en allant pisser un coup dix minutes avant que le dit pneu allait péter.
- le clip omniprésent, inéluctable, incessant : pendant 1 heure on se demande quand va commencer le premier dialogue. Après 1 heure, on prie pour qu'ils arrêtent de dire plus de 3 mots tant les acteurs sont pitoyables. Stevenin n'y croit pas, Jean Pierre Cassel fait à peine mieux dans un rôle de sous-Serrault, la mamma Vaillant est une pauvre hystérique anémiée (comment une femme comme ca pourrait supporter 30 ans de vie avec un capitaine d'industrie et deux fils coureurs autos ???), et aucun second rôle n'arrive à se détacher du lot (sauf David Dougherty alias Scott Thrun à qui l'on saura gré de mourir dès le premier tiers du film dans l'explosion de sa voiture, ce qui nous épargnera - au moins de sa part - quelques tirades dignes des meilleures pubs SFR).
Bref, Couvelaire aurait mieux fait de rester dans la pub (16 ans de métier, qui sont bien nécessaires pour arriver à remplir 1h40 avec ce qui fait max 3 min en général), lui qui disait pour son premier film : Je ne voulais ni message ni question existentielle, juste de l'action, le suspense et le plaisir d'un vrai spectacle.
Pour Vaillant, il a bien réussi la première partie, pour la deuxième, à part l'action j'ai du mal à voir. À moins que le finish des 24 heures, dans un sprint final échevelé entre une Leader poussé à la main par son pilote (sic) et une Vaillante au pneu crevé à 30km/h soit pour lui le sommet du suspense (il est vrai que c'est un cran au dessus de : "le maquillage de Claudia Schiffer résistera-t-il à l'airbag de ma nouvelle Saxo ?"), le plaisir du vrai spectacle résidera plutot dans une triste contemplation de la lente et inexorable descente aux enfers de Besson au royaume des nanars (encore qu'un nanar est moins pire qu'un navet - cf. Yamakasi), qui n'a pas signé la moindre oeuvre digne de ce nom depuis 1994 avec Leon, confirmant avec ce film qu'un Besson n'est bon que si Jean Reno y meurt (cf le Grand Bleu, Nikita, Leon vs Jeanne d'Arc et Cinquieme Element - à l'exception de Subway)