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OlivierG
3 abonnés
22 critiques
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3,5
Publiée le 27 avril 2024
La modernité du film ne se dément pas, l'avarice est toujours là et les banquiers véreux aussi. Rému au sommet, dommage que le scénario ne dérape parfois lourdement (mais que viennent faire les spéculations sur les tanks et les mitrailleuses, à moins que l'époque n'ait rattrapé le scénariste !). Film vu en tout cas avec beaucoup de plaisir 90 ans après sa sortie en salle !
Engagé comme simple veilleur de nuit, un banquier en fuite va transformer un respectable mais désuet commerce de corsets en une prospère boutique de luxe. Adaptée d'une pièce de théatre, la comédie de Pierre Colombier semble faire l'apologie d'un capitalisme de bon aloi par l'éloge du dynamisme, de la débrouillardise dont le roublard Gédéon Taffard (Raimu) est la parfaite incarnation. Colombier décrit de façon caricaturale mais très révélatrice les mécanismes d'une saine réussite commerciale (investissements, publicité) avant de fustiger, dans la seconde partie du film,spoiler: la haute finance dont les pratiques boursières sont à la dernière limite de la légalité. Par allusions, et non sans introduire quelques notations antisémites (très ordinaires dans les années 30), le film rappelle une certaine habitude des scandales financiers caractérisant la 3ème République. Cette ambivalence du capitalisme rejoint ainsi la dualité du commerçant et banquier qu'interprète Raimu, tantôt attachant et drôle, d'autres fois brutal et grinçant. Le comédien trouve ici un rôle complet, à la fois conçu pour son talent dans l'exubérance et dans celui de la gravité, spoiler: celle qui révèle par la suite un homme cynique et méprisant le gogo.
Ainsi, au-delà du ton général de la comédie et de la saveur des seconds rôles incarnant l'esprit boutiquier spoiler: (le comptable routinier, la patronne pudibonde et avare...dignes de portraits balzaciens) , le film propose une véritable réflexion morale sur le libéralisme économique. Elle se nourrit du brillant portrait d'un banquier déchu qui, par défi orgueilleux ou par un mercantilisme viscéral, n'a de cesse, avec un sens convaincu mais ambigü de l'honnêteté, de refaire fortune.
Voilà un film qui près de 90 ans plus tard nous traite d'un sujet encore très actuel. On se perd au bout d'un moment un peu dans l'histoire mais Raimu demeure comme toujours excellent. Il se trouve bien épaulé par Pauline Carton et Lucien Baroux seconds rôles majeurs de l'époque et on a plaisir à regarder la charmante Edwige Feuillère.
Ce film est avant tout un merveilleux jeu d'acteur que nous offre Raimu. Pour le scénario, là, il faudra être un peu moins regardant. Pas qu'il soit mauvais. Non, pas du tout. Mais tenter de nous faire avaler que les banquiers, les boursicoteurs et les hommes d'affaire sont de très brave gens, voire des héros, cela est un peu trop pour moi. Ce film nous ferait presque croire que le capitalisme fait la joie des familles. Bon, ne nous arrêtons pas à cela même si vous voilà prévenu. Si vous êtes portés à gauche, alors ce film n'est pas vraiment pour vous, ou alors sous valium! A voir par les amateurs de comédie humaine et financière, et par les amateurs de Raimu.
Un scénario invraisemblable et lourd qui se veut une critique du capitalisme et de la haute finance au travers d’un escroc professionnel incarné par un Raimu cabotinant à souhait. Montage confus.
Raimu dans une comédie potache sur un financier véreux et spéculateur. Ne vaut que par lui et ses outrances verbales en Stavisky ou Gordon Gekko de l'époque. Longuet.
Inspiré de l'affaire Stavinski et de ses placements toxiques, le film a le défaut de ses qualités. Au positif une interprétation magistrale, avec des seconds rôles parfaitement impliqués, mais dominée par Raimu qui nous fait un véritable festival dont on se délecte. On peut même penser que ça tout cela va trop vite, les répliques de Raimu sont trop écrites, l'action va si vite qu'elle donne le tournis, on est loin de ces films qui n'avancent pas et dont les contemplatifs se délectent en disant qu'il faut savoir prendre son temps. Quelques petits défauts, donc mais le film est bon. A noter que sur exactement le même thème, "La Banque Némo" sorti quelques mois plus tard, allait encore plus loin.
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3,5
Publiée le 19 juin 2015
D'après la pièce de Paul Armont et Lèopold Marchand, "Ces messieurs de la Santè" ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui sans l'immense talent de Raimu qui nous règale comme toujours à chacune de ses prestations! Le rèsultat est là : une histoire d'escroquerie bancaire tout à fait agrèable, dominèe par un acteur au top de sa forme! On y inclura la gèniale Pauline Carton et la jeune Edwige Feuillère dans des seconds rôles fèminins bien tenus et surtout des dialogues aux petits oignons qui font la part belle à Raimu : « Je suis fils de Chouan ! Vous n'avez pas l'accent ? C'est à dire que mon père ètait Chouan et ma mère marseillaise. Alors pour la politique, j'ai optè du côtè de mon père et pour l'accent du côtè de ma mère...» Classique intemporel du cinèma français, cette comèdie des annèes 30 ne perd jamais le sens de l'humour même si le film de Pierre Colombier est sorti quelques semaines seulement après la fameuse affaire Stavisky...
Tiré d'une pièce de théâtre elle même inspirée par les agissements de l'un des plus grands escrocs en col blanc d'avant guerre, ce film est incroyable de modernité. Les récents scandales politico-financiers de ce début de XXIème siècle sont là pour le prouver. A un ou deux détails près: les auteurs de toutes ces magouilles "modernes" ont des têtes bien moins sympathiques que celle du grand Raimu. Et bien moins d'humour... Scorcèse pourrait presque aller se rhabiller avec son "Loup de Wall-Street"...
un film sur la spéculation qui reste d'actualité, les dialogues sont savoureux et Raimu joue génialement un personnage aux multiples facettes dans une histoire sans fin.
Le nom de Pierre Colombier n'est pas resté dans la mémoire de nombreux cinéphiles mais il est un de ses films au moins, "Ces messieurs de la Santé "(1933), qui est digne d'intérêt. Outre qu'il soit porté par la gouaille de Raimu et André Lefaur, il s'attaque avec dérision aux excés des combines financières qui étaient monnaie courante à cette époque (cf. l'Affaire Stavisky).