Un seul être vous manque et tout est dépeuplé... Vin Diesel a laissé sa place à Ice Cube pour le second épisode des aventures musclées de l'agent XXX. On n'aurait jamais pensé que le très bourrin Vin Diesel puisse nous manquer un jour dans un film. Eh bien, en voyant la composition de Ice Cube, si. Le chanteur de hip-hop déploie les deux expressions de sa palette d'acteur : avec ou sans froncement de sourcils. C'est d'une économie remarquable. Comme le scénario qui n'a pas dû coûter très cher tant il est peu original et mal tricoté. Il nous faut bien trois quarts d'heure avant de comprendre les enjeux de cette intrigue qui emmêle les actions de la NSA, du FBI, du gouvernement US, et qui, au final, met en danger une énième fois le président ricain et la paix dans le monde... Globalement, tout n'est que prétexte, ici, à enfiler des scènes d'action spectaculaires. Peu importe la vraisemblance et la cohérence, pourvu que ça se castagne et que ça explose. Le principal souci des scénaristes a visiblement été de multiplier les moyens de transport pour le héros : hélico, bateau, char d'assaut, train à grande vitesse et surtout voitures (du petit bolide fonceur au gros 4x4 défonceur), filmées avec un amour rutilant. Là est le vrai moteur dramatique du film, gonflé par la testostérone des acteurs et les implants mammaires des actrices. Quant à l'humour, il est resté au deuxième sous-sol du parking.
XXX 2 se limite donc à un gros machin speedé, qui oscille entre James Bond à la sauce MTV, Fast and Furious et, comme pourrait le suggérer le sous-titre de l'affiche française, l'univers du jeu vidéo. Mais sans manette. Difficile, enfin, de ne pas avoir une pensée émue pour la carrière du réalisateur Lee Tamahori qui a débuté dans son pays natal, la Nouvelle-Zélande, avec L'Âme des guerriers (très bon film, très prometteur), et qui aurait dû continuer sous ces cieux...