Clairement un film raté. Pourtant le réalisateur a adapté son propre roman, signe que le sujet lui tenait particulièrement à cœur. Nous avions tout pour avoir un grand film, à condition de maîtriser toutes les ficelles voire les subtilités du 7ème art. Vincent Ward ne les a pas, tout du moins sur cette production. Outre l’histoire qui rappelle un peu "La forêt d’émeraude" de par la disparition d’un enfant, nous voilà plongés non pas au cœur de la forêt amazonienne, mais au beau milieu des contrées néo-zélandaises, du temps où les troupes de sa majesté britannique colonisaient des terres à travers le monde. Rythmé par une excellente bande originale signée Karl Jenkins, "River Queen" aurait pu être une grande poésie louant la culture des Maoris (peuple indigène local), une poésie qui aurait été un grand hommage à cette tribu. Seulement le ton très gnangnan du début en voix off se révèle ennuyeux. Samantha Morton semble être à côté de la plaque tout le long du film, seuls Cliff Curtis et surtout le major semblent tirer avantageusement leur épingle du jeu. Ensuite, je rejoindrai l’avis de l’internaute cinéphile Selenie, puisque le manque de métier de Vincent Ward a amené un manque flagrant de fluidité. Le film semble haché de par le fait que des raccourcis un peu trop faciles ont été pris, rendant le déroulé parfois difficile à comprendre et donc à suivre. Cependant, les séquences parlées en langue tribale crédibilisent le film, mais cela ne suffit pas à garder la main sur le fil rouge suivi en pointillés. Si certains se fichent éperdument des Maoris comme le clame le cinéphile SmEuG, nous ne baignons pas tous dans cette indifférence qui cause la perte de la diversité et de la richesse des cultures. D’ailleurs, on voit les personnages se déchirer entre leur culture, leur appartenance ethnique, et se demander laquelle est la plus juste. Questions que nous spectateurs, nous posons également. Alors que ce film, porté par de bons sentiments, se voulait être une grande fresque épique, il est finalement un terrible gâchis, même si nous avons plaisir à découvrir les chants guerriers rendus célèbres par l'équipe de rugby des All Blacks grâce à leur impressionnant haka. Dommage…