Un chef-d'oeuvre, un pur chef-d'oeuvre, moi j'vous dis ! Et si vous êtes pas d'accord, c'est que vous y connaissez rien, et p'is c'est tout! Il faut savoir que ce film a eu l'aval d'Alain "Il vous en prie" Delon, le grand graaaaaaaaaaaaand Alain Delon, le seul, l'unique, le formidable, le majestueux, le modeste Alain Delon. Alors dedans il y a... Alain Delon, et même qu'il a participé au scénario. Alors ça ne peut être que de la balle...
Film incroyablement prétentieux à tous niveaux, qui ne cache jamais ses ambitions démesurées, il se plante tellement royalement que cela en devient un cas d'école et surtout une délicieuse bouZasse bien parfumée dont vont se délecter avidement toutes les mouches à merde que nous sommes, lorsque l'on a besoin d'un bon gros Z qui tâche, pour s'exploser joyeusement la cervelle un jour de déprime.
Il est évident que chaque individu ayant participé de près à ce "chef-d'oeuvre" était convaincu de laisser à la postérité une oeuvre impérissable... Ce n'est pas si faux, pas dans le sens envisagé c'est certain, mais il y a quelque chose d'impérissable devant un ratage aussi définitif et risible au regard des ambitions... prétentions affichées! Outre une mise en scène assez paresseuse, ce qui détruit toute crédibilité et envoi recta le "chef-d'oeuvre" dans les enfers du nanar, c'est un scénar et des dialogues complètement à côté de la plaque qui achèvent la bête. Il s'y sont mis à 5 pour pondre ça, dont Alain Delon, l'esprit toujours en éveil pour montrer à quel point le monde ne peut tourner sans lui, et Paul-Loup Sulitzer, qui démontre que sans nègre pour écrire pour lui, y'a comme un 'blème... On ne s'ennuie jamais !!! Les idées débiles, situations grotesques, dialogues à se pisser dessus (film donc hautement thérapeutique si vous avez des calculs urinaires), s'enchaînent à un rythme de métronome pris de frénésie.
- "Si vous le souhaitez Daphné, vous pouvez vous arrêter quand vous le voulez." - "Non !" - "Alors si vous continuez, il faut que vous vous arrachiez de votre corps dans une sorte d'extase à en mourir. Chaque attitude, chaque mouvement, chaque geste, même le plus infime, doit être aussi intense, aussi définitif que l'entrée dans la mort!" Delon a parlé !!! Il est évident qu'il y a quelque chose de paradoxalement génial dans ce film ! Chaque scène, chaque dialogue, chaque regard, même le plus infime, est aussi intense, aussi définitif que l'entrée dans la ringardise... Ce qui est assez étonnant, c'est que l'ambiance générale involontairement et totalement décalée ("Diantre de saperlipopette, on est en train de chier un putain de chef-d'oeuvre !"/ Bienvenue à Nanarland !), Z-difie impitoyablement même ce qui dans un film normal pourrait être bon. En effet, tout n'est pas nul dans ce nanar de compétition. Certaines scènes sont intéressantes au 1er degré, certains dialogues sont vraiment bien trouvés... mais pas dans ce film... Leur existence au sein de tout le reste, et du style si particulier créé par une inconscience totale des participants, fait encore plus tâche et deviennent finalement ridicules. Les acteurs jouent bien, très bien même (Patrick Dupond est d'ailleurs étonnant), mais on ne peut s'empêcher de se foutre de leur gueule tant ils jouent sérieusement, comme s'ils étaient dans LE film du millénaire, alors que tout est nanar autour d'eux...
Putain, j'aurais vraiment aimé être là pendant le Brainstorming des 5 guenons ramollies du bulbe démoulant leur chef-d'oeuvre! Il devait y régner une atmosphère très "bouleversifiante" teintée d'auto-satisfaction et de prétention intellectuelle du plus bel effet, qui aurait été une valeur sûre pour un bon gros fou-rire à s'en casser les côtes...
Delon est beau, Delon est grand, Delon est impérial... Ben c'est pas si faux, dans le même film avec un bon scénar et des dialogues plus réalistes, il aurait mérité un Prix d'Interprétation plutôt que des moqueries à gogo! Le problème encore, c'est qu'il croit à fond, comme ses petits camarades, à toutes les conneries qu'il débite. Quand on sait que les meilleures parodies fonctionnent, non pas quand les acteurs grimacent, mais quand ils jouent vrai, il surmultiplie le capital nanar, qui n'avait déjà pas besoin de ça.
Notons une scène gigantesque, LA scène, ZE Mythic Scene du film, quand Delon fait l'amour avec sa "protégée". Il est allongé sur le lit, sans bouger, sans broncher, regardant ailleurs avec la vivacité d'un poisson mort, pendant que sa partenaire se donne à fond sur lui. IM-PA-RA-BLE !!! Le décalage est tel entre les intentions de faire passer tel ou tel sentiment bouleversifoireux de la part du metteur en scène, et l'effet réel produit, que si Delon est impassible, nous ont est déjà par terre, des crampes à l'estomac à force de rire... Et puis il y a ce côté "Tu fais l'amour avec Delon ! Tu réalises ta chance gamine ???" qui tue ! DEVASTATEUR !!!!!
En fait, il y a pas mal de nu dans le film, notamment et surtout la charmante et peu farouche jeune femme suce nomm... pardon, sus-nommée. On la voit à oilpe de la tête jusqu'au bout des orteils, de dos, de côté, de face, en haut, en bas, pour le plus grand plaisir de Popaul ! Et ça, c'est une valeur ajoutée artistique non négligeable...
La fin est un amalgame inconscient et décomplexé d'hallucinants illogismes censés surprendre. Mais quand ça tient aussi debout que la queue d'un impuissant, on atteint difficilement l'effet escompté... Le twist final est incontestablement surprenant, mais de part son bras d'honneur vigoureux à toute logique; et certains événements qui s'y passent, en opposition avec le reste du film, restent sans explications, ce qui laisse effectivement le spectateur bouche bée, mais pas pour les bonnes raisons... mais pour le plus grand plaisir du nanardeur pervers...
Vous l'avez compris, je ne saurais que vivement recommander cette "oeuvre" effectivement unique, pas dans le sens des gigantesques prétentions initiales, mais qui divertit au delà de toutes attentes. On ne peut avoir qu'une grande tendresse pour ce film, comme on a avec un enfant trisomique.
Vous l'aurez compris aussi, ma note 5 étoiles est toute paradoxale, et vise plus le divertissement involontaire que la valeur artistique de la chose !
La prétention a toujours été une des plus grande source de ridicule (Jet Set, people, footballeurs, snobs, intellectuels nombrilistes, ...), une valeur sûre pour tous ceux qui aiment suivre leur CONtemporains avec amusement, lorsque ceux-ci ont l'impression que le Monde ne pourrait tourner sans eux, qu'il est GRÂCE à eux (ah ah ah ah!), tandis que dans l'ombre, des scientifiques travaillent contre le Cancer ou le SIDA...