Un vendredi 13, Donald reçoit trois cadeaux d'amérique du sud: on a deux court-métrages narratifs au début du film, une chanson sur fond dessiné avec personnages animés et acteurs réels, nos trois héros qui chantent une autre chanson devenue aujourd'hui culte et puis les voilà qui partent à la découverte de l'amérique du sud (plus le brésil et le mexique) découvrir les chants, les danses, les "jolies filles" et s'amuser un peu. Mais est-ce qu'on se lasse d'un tel concept? Non, déjà parce que le film dépasse à peine une heure et très bien traité: les deux courts-métrages sont touchants et drôles, le film est entrecoupé d'un mini-récit sur la pinàta, de gags hilarants, un aracuan (oiseau imaginaire) stupide et fou qui ne fait que quelque apparitions est resté gravé dans les esprits; et surtout on a une bonne fluidité grâce à la narration. Car le film possède un récit cohérent grâce à Donald qui tient les ficelles en ouvrant ses cadeaux un par un. Bon, il n'y a pas de structure narrative à proprement parler mais c'était aussi le cas dans Fantasia où seule une voix off nous guidait. Ici, ce sont les trois héros qui le font. Et ils sont tous aussi charismatiques les uns que les autres. Certes, ce cher Donald Duck est plus un observateur qu'un acteur/moteur d'action contrairement aux deux autres et se contente de draguer toutes les jolies filles qui passent ou de tomber sous le charme sous le charme de celles qui lui font signe mais il n'en reste pas moins hilarant de par sa maladresse et son côté grincheux tout en restant un bon camarade. José Carioca, s'il ne danse plus la samba comme dans Saludos Amigos a tout de même droit à son bref moment musical avec son parapluie/flûte ainsi que sa chanson Baïa avec sa voix toujours aussi sublime et est le plus aimable et le plus savant des trois. Panchito Pistoles, caballero de base, est celui qui a marqué les esprits avec la chanson phare du film du même nom. Fanfaron à la gâchette facile, attaché à son pays et aimant faire la fête, il n'en reste pas moins le plus lucide des trois et sait quoi faire pour les autres.
Le film est aussi réussi dans son animation rapide et déjantée ainsi que ses moments psychédéliques où l'on passe de douceur à folie pure et danses rapides sans raison apparente (les femmes chantent de belles chansons à Donald puis les caballeros surgissent de nulle part, chantent leur chanson-phare à nouveau puis d'autres femmes courent...). Parce que de la raison et du sens dans ce film, il n'y en a pas. Il a été fait dans l'unique but de ne contenir aucune logique et de s'amuser en découvrant des pays qu'on ne connait pas, à la manière de Disney certes mais cela reste un film pour enfants. Le récit avec Donald qui ouvre des cadeaux n'est qu'un prétexte pour faire un film contemplatif tout comme le concert dans Fantasia n'était qu'un prétexte pour montrer des courts-métrages avec de la musique classique. Certes, si les incrustations personnages animés-acteurs prises de vues réelles ont vieillies aujourd'hui, il faut se dire que nous étions en 1944-1945 et que c'était les premières tentatives à ce moment-là. Pourtant, certaines, notamment durant la séquence os quindins de ya ya où la chanteuse/actrice brésilienne aurora miranda (décédée à l'âge de 90 ans en 2005 suite à une crise cardiaque), passent encore très bien aujourd'hui et certains films disney comme mary poppins, l'apprentie sorcière et qui veut la peau de roger rabbit maîtriseront bien mieux cette technique par la suite. Le seul reproche qu'on peut faire au film est une fin bâclée. Sans rien dévoiler ici, je dirais qu'une fin sans vraie conclusion, même dans un film aussi déjanté, est assez décevante, surtout quand on a choisi de lui donner un scénario comme prétexte. Il aurait fallu assumer jusqu'au bout et cela n'a pas été fait. Ce qui est dommage car on finit avec une sensation d'inachevé et que ça affaibli le tout qui marchait si bien. Mais malgré tout, dans son ensemble, le film reste très bon.
A voir absolument!