En 1967, Robert Aldrich ("Bronco apache", "Vera cruz") signe l'un de ses plus grands succès, "Les 12 salopards", basé sur le roman de E.M. Nathanson, "The dirty dozen".
Ces 12 salopards, tous promus à faire de la prison, des travaux forcés ou à être pendus sont engagés dans l'armée pour attaquer un chateau rennais nazis, réputé imprenable... .
Partant sur une trame classique, Aldrich donne un souffle épique au film qui se fait vieillot aujourd'hui (musique, situations drôles et cocasses qui ne font qu'attiser nos zygomatiques, dialogues sans doute cherchés pour l'époque mais qui ont perdu de leur force 45 ans après).
Restent, il faut bien le souligner, deux gros atouts qui font qu'on ne zappe toujours pas et qui ne me ferait en aucun cas rechigner un autre visionnage de ces "12 salopards", à savoir l'attaque finale (la séquence d'attaque est non seulement anthologique, mais elle pose aussi les bases du film de guerre, notamment dans la détresse et la folie humaines ressenties au travers des regards et des gestes de tous les personnages, merveilleusement dessinés) et la galerie de trognes, inaltérable et indélébile, qui s'offrent à nos yeux, Lee Marvin ("Les commancheros" de Michael Curtiz, "Le point de non retour" de Boorman) en tête. Suivent Charles Bronson ("La grande évasion", "Les 7 mercenaires"), Jim Brown ("El condor" de John Guillermin, "Mars attack"), Donald Sutherland ("Klute" d'Alan J. Pakula, "L'invasion des profanateurs" de Philip Kaufman), Telly Savalas ("La bataille des Ardennes" avec Henry Fonda, "Au service secret de sa majesté"), Trini Lopez (le chanteur de "If I had a hammer"), John Cassavetes (acteur pour "Rosemary's baby", réalisateur de "Gloria"), Richard Jaeckel ("Trois heures dix pour Yuma" de Delmer Daves, "Starman" de Carpenter), Robert Ryan ("L'appat", "La horde sauvage")... et Ernest Borgnine ("L'aventure du Poséidon", "Le convoi"), tout à fait méconnaissable... !!!
Du beau monde pour un spectacle racé, que du bonheur !