Avec Le Jour d'après, le réalisateur d'origine allemande Roland Emmerich revient au genre qui lui a apporté ses plus beaux succès : le film-catastrophe. Si avec ce nouvel opus il se penche sur des bouleversement climatiques venant semer la terreur sur la Terre, il avait en 1996 évoqué une invasion extra-terrestre avec Independence Day et, en 1998, confronté New-York à un gigantesque lézard vert dans Godzilla.
Pour le réalisateur Roland Emmerich, expert dans le film-catastrophe, Le Jour d'après, est certes un film spectaculaire, notion inhérente au genre, mais possède également une dimension humaine. "Aussi amples que soient ses effets, c'est un drame humain qui constitue le pivot de cette histoire", explique le cinéaste. "Jack Hall et son fils Sam sont des personnages sensibles, vulnérables, en proie à des conflits qui rendent encore plus excitant leur affrontement avec les forces de la nature. Le Jour d'après raconte le combat universel de l'Homme contre les éléments. C'est l'histoire héroïque d'une survie et du triomphe de l'esprit."
Pour le producteur Mark Gordon, les événements décrits dans Le Jour d'après sont fictionnels, mais néamoins plausibles : "Nous avons pris la liberté d'anticiper quelque peu la venue d'un Nouvel Age de Glace, mais la théorie selon laquelle le réchauffement de la planète pourrait entraîner des bouleversements climatiques soudains retient de plus en plus l'attention. Personne ne peut prédire les effets ultimes de la pollution au dioxyde de carbone, mais certains experts y voient déjà "la plus vaste expérience scientifique incontrôlable de tous les temps"."
Mark Gordon, dont l'analyse est corroborée par une étude publiée par le Pentagone en 2004 soulignant la possibilité d'un changement climatique soudain provoqué par le réchauffement de la planète, souligne toutefois que "la soudaineté de la catastrophe" dans le film est irréaliste. "En effet, lorsque les scientifiques évoquent un changement climatique "abrupt", ils se réfèrent à une période de cinq à dix ans, et non à quelques semaines, comme dans le film. Mais nous n'avons pas la prétention d'être 100% scientifiques, ni de faire le tour de la question en seulement deux heures. Nous avons seulement voulu offrir au spectateur un super-spectacle qui puisse, éventuellement, l'éclairer sur un problème qui nous concerne tous."
Chacun des membres de l'équipe du Jour d'après a son petit avis sur le film catastrophe. Pour le réalisateur Roland Emmerich, "lorsque le monde paraît sur le point de s'écrouler, lorsque vous êtes cerné par le danger, vous êtes obligé de procéder dans l'urgence à des choix radicaux. C'est à la fois terrifiant et très exaltant. Voilà pourquoi j'aime ces films."
Pour l'acteur Dennis Quaid, ce genre cinématographique est né de la fascination des gens pour le morbide : "Un incendie ou une collision rassemblent immédiatement les curieux, et chacun de se demander s'il n'y aurait pas là quelqu'un qu'il connaît, puis de se féliciter de ne pas être impliqué dans ce drame, et enfin de s'interroger sur ce qu'il ferait face à une catastrophe. Ces films nous présentent des situations dramatiques qui suscitent des émotions fortes et une intense participation." Enfin, le scénariste Jeffrey Nachmanoff voit le film catastrophe comme "un puissant révélateur humain", alors que le producteur Mark Gordon souligne l'aspect "hautement visuel" du genre.
Le défi physique relevé par toute l'équipe du Jour d'après a été particulièrement intense. Pour Dennis Quaid, le film s'est apparenté à "un test d'endurance quotidien, une lutte permanente pour la survie ! J'ai tourné plusieurs films à effets spéciaux, mais jamais à cette échelle. Emmitouflés dans nos parkas, protégés du froid intense par quatre ou cinq couches de vêtements polaires, nous avions le plus grand mal à garder les yeux ouverts et à respirer sous l'impact de la neige artificielle, projetée à 150 km/h par des turbines géantes. C'était parfois carrément surréaliste."
Durant le tournage du Jour d'après, de nombreux phénomènes météorologiques extrêmes semèrent le chaos aux quatre coins du globe, comme autant d'étranges coïncidences. Durant la préproduction du film, le centre de la Chine fut victime de violentes chutes de grêle. Le mois suivant, de gigantesques innondations mirent à l'épreuve l'Europe, notamment l'Angleterre. Lorsque le tournage du Jour d'après débuta, des tornades s'abbatirent sur les Etats-Unis. Et coïncidence la plus troublante : la barrière de glace "Larsen B" s'effondra dans l'Antarctique en mars 2002, soit juste quelques semaines après que Roland Emmerich et Jeffrey Nachmanoff eurent rédigé une scène évoquant très précisément cet événement.
Pour les impressionnantes séquences en Antarctique, la production a fait appel au studio d'effets numériques Digital Domain, qui a livré pour l'occasion un programme spécial dédié à la création de paysages ultra-réalistes. Pour les paysages urbains, c'est un procédé de scanning hors-du-commun qui a été réquisitionné pour numériser en détail des édifices de Los Angeles et New York.
En ce qui concerne les perturbations climatiques, des centaines de pains de glace sculptés à la taille requise furent utilisés pour créer la grêle. Pour les innondations, de nombreux techniciens furent à l'oeuvre six semaines durant pour construire le bassin géant nécessaire à la réalisation de cet effet spécial impressionnant.