Le débat autour du réchauffement climatique a franchi ses prémices et commence à faire plus de bruit. Dans ce contexte, "Le jour d'après" veut nous faire prendre conscience de l'ampleur des dangers qui nous guettent à moins d'une réaction à même de redresser la situation. Une simulation alarmante de l'état de notre planète dans une configuration où la météo deviendra bien plus hostile, où les catastrophes naturelles seront plus fréquentes et plus destructives que jamais, où tout le monde ne va nourrir des regrets que lorsqu'il est déjà bien trop tard pour agir. Le problème c'est qu'à trop vouloir exagérer la chose pour nous secouer, la crédibilité de toute cette théorie apocalyptique a été tuée dans l'oeuf. Déjà que le sujet est méconnu du grand public, suscitant naturellement plusieurs interrogations auxquelles ne réponds pas forcément le film, la tendance trop précipitée des évènements et leur ampleur exagéremment amplifiée à l'échelle mondiale provoquant
carrément une nouvelle ère glaciale en deux mois à peine, rien que ça, précédée par un gigantesque changement climatique excessivement furtif que très bizarrement personne n'a vu venir à part une peu trop tard par une poignée de scientifiques isolés, nous pousse vers
des doutes de plus en plus fondés sur la plausibilité d'une telle situation, réduit carrément la thèse du réchauffement climatique à une panique plus déraisonnable que réellement inquiétante. Si seulement le scénario à côté proposait des choses intéressantes au delà du fameux cliché entre politiciens refutant toute hypothèse mettant à mal l'économie devant des scientifiques qui ont forcément raison sans être suffisamment entendus. En soi, il est évident que ça ne peut qu'être le cas vu les enjeux diamétralement opposés, mais ce qui nous intéresse nous, c'est le pourquoi du comment, ce sont les coulisses, ce sont les considérations politiques trop archaïques qui existent actuellement et qui doivent absolument évoluer. "Le jour d'après" ne parvient pas à s'approfondir sur ce volet, il se contente de simplement l'évoquer n'apportant absolument rien de consistant, et comble son vide scénaristique par l'enquiquinante histoire d'amour compliquée en train d'évoluer en parallèle avec celle d'un père de famille qui risque sa vie pour sauver sa congéniture, se morfondant ainsi dans ce qu'il y a de plus classique dans les films catastrophes, et perdant ainsi totalement le fil du sujet qu'il est censé défendre. Il ne reste plus que les effets spéciaux à se mettre sous la dent. Ils sont impressionnants, certes, globalement d'un niveau technique de qualité malgré quelques petits ratés ici et là, mais sur cet aspect non plus ça ne reste pas assez réaliste. Pas forcément du point de vue visuel, mais du point de vue de la manière dont se manifestent les catastrophes, qui parfois dénotent une certaine intelligence à cibler leur victimes,
comme cette ridicule faille de la calotte glaciaire qui vient s'ouvrir comme par hasard pile au milieu du minuscule campement scientifique,
ou parfois se synchronisent de manière étrange sans lien apparrent. D'autant que ça manque de subtilité et d'agressivité, dans le sens où la force de la nature quand elle se déchaîne n'est vue que de loin ne provoquant pas cette frayeur quand on y est confronté de très près, on n'en ressent pas assez la rage destructrice, puis dans le sens aussi où les dégâts matériels priment sur les souffrances humaines qu'elles entraînent. Pas mal pour impressionner mais totalement inefficace pour troubler, un manque cruel d'effet choc ! Pour un fim catastrophe censé sensibiliser l'opinion sur le réchauffement climatique, "Le jour d'après" pousse à la démesure les conséquences tant redoutées de notre surconsommation et joue, en les décrédibilisant de la sorte, clairement, ironiquement en défaveur de son propre combat. Son déluge d'effets spéciaux n'interpelle pas tant que ça, tandis que son scénario aux dénouements gelés sur place détruit en masse nos attentes en termes de force de perusasion et de caractère, il se plante lamentablement là où il ambitionne déclencher une nouvelle ère idéologique.