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Hotinhere
551 abonnés
4 958 critiques
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3,0
Publiée le 11 février 2024
Un film noir psychologique efficace qui brille plus pour sa mise en scène maîtrisée, que pour son intrigue sur fond de chasse au nazi, intéressante et prenante mais improbable, avant un final spectaculaire.
Les interprétations sont bonnes mais le film pâtît de plusieurs défauts. Le personnage de Mary Rankin, interprété par Loretta Young, est manichéen, pour ne pas dire misogyne. Elle ne fait que subir les événements du tout début jusqu'à la toute fin. Heureusement qu'on n'ose plus écrire des personnages féminins aussi fades de nos jours ! Certains éléments sont exploités maladroitement, comme le chien Red. Quand l'inspecteur Wilson se fait presque fendre le crâne au début du film, il se relève, son chapeau toujours vissé sur la tête ! Enfin, l'ensemble est lent, voire pesant. Conséquence, tout se devine aisément et se produit presque au ralenti. Une petite déception, pour moi.
Un film noir impressionnant de maîtrise formelle qui flirte avec l'expressionnisme allemand tout en ayant des thèmes tout à fait américain. Il est révélateur des talents multiples d'Orson Welles,même s'il s'agissait pour lui d'une oeuvre mineure. Wilson,un inspecteur chargé de traquer les criminels de guerre nazi en rêlache l'un d'entre eux ,Meineke, pour qu'il le mène à son chef,Kindler,dissimulé dans une petite ville de province sous l'apparence d'un homme à la probité irréprochable. Edward G. Robinson est génial dans le rôle du détective,qui lui va comme un gant,à traquer tous les petits détails le menant à sa proie. Orson Welles est tout aussi génial en nazi aux pulsions destructrices et à la crispation non feinte. "Le Criminel"(1946) ne rêlache pas son étreinte,en manipulant les ombres et lumières,le noir et le blanc,l'odieux et le magnanime. Le final dans l'horloge déréglée est extraordinaire,et vaut mieux qu'un long discours. Un classique trop boudé.
Pas inoubliable s'agissant d'un film réalisé par Orson Welles. Le scénario ne réserve que peu de surprises et n'évite pas toujours la caricature. Nonobstant, le récit est rehaussé par les idées de mise en scène du cinéaste et l'attention apportée à l'image. En effet, le noir et blanc est splendide tout comme l'utilisation de la lumière et les fameuses contre-plongées, chères au réalisateur. L'interprétation est également de qualité, notamment grâce à l'immense Edward G. Robinson.
Un film noir très plaisant, avec pour toile de fond la traque des nazis au lendemain de la 2e Guerre mondiale. Le scénario est plutôt convenu, mais la photographie est remarquable. Orson Welles est aussi très bon en psychopathe duplice.
Louable tentative de Welles juste après la guerre de dénoncer la fuite de certains dignitaires nazis sur le sol américain. Welles jugeait ce film comme son plus mauvais , on peut moins sévère même si le manichéisme des personnages est poussé à l’extrême - la palme revenant à Welles lui-même qui roule des yeux bovins pour bien montrer qu’il est le méchant qui se cache derrière le gentil professeur. Robinson est comme toujours parfait. Au final si on ne s’ennuie pas, on peut regretter que le scénario dont on dit qu’il est de John Huston ne s’embarrasse pas de préjugés pour nous amener trop souvent sans explication sur les dénouements dramatiques qu’il veut mettre en valeur. Mineur malgré tout dans l’œuvre du géant qu’était Welles.
Malgré un rythme et une narration étranges, notamment au début du film, et une musique un peu trop appuyée, je suis rentré petit à petit dans ce thriller psychologique qui bénéfice d'un cadre sympathique (la bourgade de campagne) et qui utilise les éléments à sa disposition pour créer une tension certaine. C'est également l'occasion de profiter de l'interprétation d'Orson Welles dans une histoire que l'on suppose assez osée pour l'époque : The Stranger est d'une certaine manière l’ancêtre des thrillers d'aujourd'hui, avec de bonnes idées, et un final au couteau qui m'a agréablement surpris.
Considéré par lui-même comme étant son film le moins abouti, "Le Criminel" n'en reste pas moins une œuvre très efficace aux mécanismes percutants. On y retrouve ainsi un récit qui met en scène un détective à la recherche de criminels de guerres allemands dans une Amérique provinciale standard. Fort bien construit, le scénario se verra même nommé aux Oscars grâce à un rythme très agréable mais aussi en raison de rebondissements souvent intéressants. Les comédiens forment quant à eux le second atout du film. Composé d'un trio exploité finement et sagement, le cœur du drame se joue avec distinction sous la caméra d'un Orson Welles décidé à prouver qu'il peut, lui-aussi, offrir un divertissement à Hollywood. On y retrouve tout d'abord un inspiré et extrêmement convaincant Edward G. Robinson qui réussit une fois encore à imposer une dimension très imposante à son personnage. Face à lui se dresseront successivement un Orson Welles dans toute sa grandeur et une belle et touchante Loretta Young. Forgeant des échanges et des tours de passe passe ingénieux et revigorants, Welles se détourne de son originalité habituelle pour nous servir un long-métrage plus "conventionnel" mais haut combien réussi.
J’ai lu après le visionnage du film que Orson Welles avait déclaré : Il n’y a rien de moi dans « Le criminel ». En effet je me suis demandé pendant (presque) toute sa projection comment cela pouvait être réalisé par le génial auteur de « Citizen Kane » ou de « La soif du mal », pour ne citer que ceux-là. Il ne s’agit en effet que d’un polar banal, sans idée de mise scène, au scénario bancal, toutefois primé en 1946, probablement pour sa référence à la Shoa et à la traque des anciens nazis. Seule la dernière scène sort de l’ordinaire et peut rester dans les mémoires.
On ne peut certes reprocher à Orson Welles d’avoir mis dans la bouche de Franz Kindler, criminel nazi en rupture de ban, les paroles serinées par les accusés du procès de Nuremberg : « Je n’ai fait qu’obéir aux ordres. Je n'avais pas le choix. Je ne suis pas un criminel ». Ce que je regrette personnellement c’est la naïveté du scénario et l’évidence de symboles un peu éculés : l’horloge, figure de la machine à remonter le temps jusqu’à la preuve historique ; l’ange vengeur et exterminateur, justicier de l'Apocalypse… Quant au nazi « reconverti », bon mari, bon citoyen, bon ami estimé par tout un village, l’histoire a désormais prouvé que cette vérité difficile à concevoir était plus que crédible. Alors que garder de ce film, une fois sa morale digérée ? Un suspense acceptable. Reste que Welles en criminel nazi bourreau dans les camps, il semble difficile d'y croire. Autant d'ailleurs qu'en son acolyte mystique illuminé. Pourrais-je me racheter un peu en rappelant que "The Stranger" (titre original), nominé aux Oscars, a reçu le lion d'or à la Mostra de Venise ? Mais c'était en 1947.
Le Criminel est le cinquième Welles que je vois, me laissant un léger goût amer dans la bouche. En effet voici un film qui oscille trop entre du très grand cinéma et du schéma classique et convenu. Et pourtant comme toujours chez Welles, pas mal de qualités m'ont emballé. Bon on ne le répétera jamais assez mais Orson Welles est réellement un grand metteur en scène, un des plus grands qui fût même, sans hésitation aucune. Une nouvelle fois on retrouve une réalisation typique de la marque de fabrique de Welles. Travellings balayant de larges espaces, gros plans, profondeur de champ, les traditionnelles plongées/contre-plongées... Bref toute la grammaire Wellesienne (ça se dit?) est bien présente et c'est juste un régal visuel. D'autant plus que la photographie est ô combien sublime. Mais là aussi je ne le dirais jamais assez, mieux vaut un superbe Noir et Blanc qu'une couleur banale et Le Criminel ne déroge pas à la règle. C'est esthétiquement magnifique. Après ça ne s'arrête pas là heureusement, on a quand même le droit à une interprétation de qualité, Welles acteur est ultra charismatique, il dégage une réelle présence à l'écran qui donne l'impression de surplomber le casting même si là Edward G. Robinson lui donne du fil à retordre, aussi bien au niveau du casting que de l'histoire. Mais là où le bât blesse c'est véritablement au niveau du scénario. Ca sent vraiment le film de commande pour Welles qui signe ici un film au scénario classique et malheureusement trop prévisible. Et cette prévisibilité nuit au rythme du film qui apparaît ainsi un peu mollasson, avec une tension au rabais et sans de réelles surprises pour un résultat qui m'aura accroché mais sans plus. Pourtant le postulat de départ m'intriguait et le film m'a quand même intéressé du début à la fin mais il lui manque clairement de la substance et de la personnalité. Welles disait d'ailleurs qu'il s'agissait de son moins bon film car il ne se retrouvait pas dedans. Enfin je le trouve assez sévère avec lui-même, rien que techniquement on reconnaît sa patte à des kilomètres et le film demeure de qualité en dépit d'un scénario assez téléphoné.
On regrettera aussi certaines situations assez grotesques comme une certaine scène sur l'horloge à la fin et un assommage qui accuse un peu son âge au début. Enfin face à la qualité visuelle globale du film on aura tendance à pardonner à Welles mais son oeuvre est malheureusement parasitée de quelques défauts que je ne pouvais réellement ignorer même si j'ai beaucoup aimé Le Criminel. Finalement on a affaire à du très bon cinéma, solide, artistiquement épatant mais auquel il manque ce quelque chose qui m'aurait poussé à hurler au chef d'oeuvre. Malgré ses faiblesses, Le Criminel est un film très recommandable et si il n'est pas aussi puissant que Citizen Kane ou percutant que La Soif du Mal, ça reste une belle oeuvre qui se mange sans faim en plus et qui demeure très accessible.
Réalisation saisissante, photographie superbe et scénario remarquable : on oublierait presque l'excellente performance d'acteur d'O.Welles qui aide autant à la grande réussite de l'ensemble.
Quand on cause d'un film d'Orson Welles, je crois qu'il est inutile de revenir sur la réalisation, le génie du cinéaste s'impose comme une évidence à chaque visionnage d'un de ses films, celui-là ne déroge pas à la règle. Pour ne rien gâcher l'histoire est pas mal du tout, un suspense efficace se situant en banlieue pavillonnaire.
Un Orson Welles très réussi, scénaristiquement maîtrisé de bout en bout et des personnages travaillés. Le Criminel ne perd pas de temps et c'est sur que l'on ne s'ennuie pas du tout. Beaucoup de dialogues pour une enquête qui ne produit pas de grandes émotions chez le spectateur (et une mise en scène classique) mais qui vaut le coup d'oeil.