Frères de sang, premier du nom passe pour un des films réputés de Henenlotter, et puisque je me propose d’attaquer la saga, je me suis lancé dans le premier film en toute logique. Et bien ce n’est pas concluant. Ce métrage m’a rappelé les approximations très nettes d’Elmer le remue méninge du réalisateur.
Au casting des acteurs pour l’essentiel en roue libre, même si quelques seconds rôles, comme Robert Vogel se débrouille honorablement. L’acteur principal, Kevin Van Hentenryck n’est pas terrible, et même si ce n’est pas catastrophique, il faut avouer qu’il ne fait pas forte impression du tout. Ni à l’aise dans le registre sérieux, ni vraiment plus dans le registre comique, il fait ce qu’il peut mais on sent qu’il n’a aucune expérience particulière et que la direction d’acteur est laborieuse. A ses côtés Terri Susan Smith est meilleure, mais là encore, rien de très transcendant. Si elle est une honorable scream queen, elle manque clairement, comme l’acteur principal d’un sens comique. Ce qui fait d’ailleurs que rare sont les passages se voulant drôles qui fonctionnent, et ce sont surtout les seconds rôles qui rattrapent un peu l’affaire.
Le scénario a un gros défaut. Il a trop hésité entre sérieux et comique. De fait Basket Case ne fait que très rarement rire aux éclats, et n’arrive pas en même temps, surtout à cause de la faiblesse de l’ensemble, à faire illusion sur le plan sérieux. En gros Henenlotter ne semble pas avoir poussé son délire jusqu’au bout, et la faiblesse de l’intrigue, qui tourne autour d’une relation amoureuse et des facéties du monstre dans un hôtel entrecoupé de quelques meurtres n’arrange rien. D’autant que le rythme lui-même devient vite mou, même si Henenlotter essaye de relancer la machine avec un flash back au milieu du film.
Visuellement Henenlotter faisait là son premier métrage et cela se sent. Sa mise en scène n’est pas aussi imaginative, nerveuse et fantasque que dans ses films suivants et surtout Frankenhooker. C’est assez plat, les meurtres sont ratés avec des scènes qui se répètent, la scène de sexe final est mal fichue, bref, rien de bien fameux. Niveau décors et photographie, pouvait-on attendre des choses mirobolantes ? Le résultat n’a rien de génial, mais enfin vu le propos du film ça passe. Alors évidemment le monstre, bien que doté d’un look très moche (normal pour un monstre) fonctionne assez difficilement, avec une animation minimaliste. Après je ne l’ai pas trouvé si loupé que cela, pas comme les effets horrifiques d’une maigreur rare et d’un manque de générosité assez notable. Enfin, la bande son est tout à fait convenable pour une toute petite production comme cela.
Pour être franc Basket Case est un film plus mal fichu d’Henenlotter que volontairement bancale et drôle. Assez mou, redondant, sans réel histoire, visuellement pas imaginatif et plat, Henenlotter ne réussit pas son coup ici. J’espère que les deux épisodes suivants seront un peu plus fantasque, plus sanglants aussi et plus second degré. En sommes plus drôles et délirant. 1.5 et encore, c’est bien parce que c’est une toute petite production.