Vous en avez marre des films de loups-garous ? Des films de vampires aussi ? Bonne nouvelle pour vous ! Car le réalisateur Len Wiseman nous a proposé de réunir tout ça en un seul et unique film. Osé pour un premier long métrage ! Surtout en incorporant la science pour donner une explication plus… je vais dire "concrète" quant à l’existence de ces créatures. Le pire est que cette curieuse recette a fonctionné. Pourtant, le départ ne laisse augurer rien de bon car ça semble sans queue ni tête, en nous jetant très vite une scène d’action avec une énorme fusillade sans qu’on sache au début le pourquoi du comment. Fort heureusement, l’écriture fine permet de révéler peu à peu le fond de l’histoire, plaçant le spectateur quasiment au même niveau que l’héroïne. En parlant de l’héroïne, je dois avouer que Kate Beckinsale fait une belle vampire, au corps de rêve magnifié par un costume moulant qu’on pourrait penser piqué à Catwoman avant d’être restylisé. En fait, son costume répond à l’esthétique propre au film, celui des ténèbres abritant un monde sous-terrain inconnu de tous. Enfin quand je dis de tous, je parle des humains comme vous et moi. Cependant sa prestation n’est pas toujours égale. Autant cette belle brune ténébreuse ne nous donne pas envie de lui chercher des ennuis (j’allais dire qu’elle ne nous donne pas envie de se frotter à elle, mais… je crains qu’un autre sens ne soit donné à ma phrase… bref vous en faites ce que voulez, hein ?), d'abord parce qu’elle impose de sa présence, et ensuite parce qu’elle maîtrise les techniques de combat, autant je la trouve limite sur les fusillades car le canon part dans tous les sens à chaque fois qu’elle appuie sur la détente. Et pourtant… elle fait mouche à chaque fois ! ou presque. L’ensemble du casting est bon, mais il y a d’abord Michael Sheen qui s’en tire avec les honneurs dans la peau de Lucian, ainsi que Bill Nighy dans le rôle de Viktor. Sophia Myles (Erika) ne s’en tire pas trop mal, et Shane Brolly joue parfaitement le vampire Kraven qui n’a pas les épaules pour diriger le clan. Le fait est qu’on pourrait reprocher à ce dernier un manque flagrant de charisme. Quant à Scott Speedman (Michael Corvin), il semble perdu, mais on le serait à moins si on était à la place de son personnage dans une histoire totalement hystérique. Les effets visuels sont de qualité, ce qui m’a surpris pour ce que je pensais être au départ une série B. Mon plus grand étonnement vient du fait que j’ai suivi très agréablement ce film tout au long des deux heures, grâce au rythme bien dosé à chaque moment du film, alternant habilement les scènes d’action avec les moments plus calmes. Pourtant, on doit reconnaître que certains clichés n’ont pas été évités : les vampires en aristocrates aimant le raffinement du luxe (moi aussi je veux bien être un vampire si je peux bénéficier d’une grande demeure châtelaine à la décoration luxueuse, et si je peux rouler en Maserati), et les loups-garous en monstres sanguinaires sales et puants. Ceci dit, ce n’est pas plus mal non plus, au risque de se faire crier haro si ils avaient été présentés maladroitement sous un autre jour. En somme, cet "Underworld" a été une vraie surprise pour moi après avoir hésité longtemps à le visionner, ce qui m’encourage à regarder la suite. Car oui, des séquelles ont été données, conformément à la fin de ce film qui y laissé une grande place.