Les vampires ont depuis toujours inspiré le cinéma : la liste est extrêmement longue et le thème fut abordé de bien différentes façons (quelques exemples : "Nosferatu", "Dracula", "Le Bal des Vampires", "Rage", "Les Prédateurs", "Génération Perdue", "Vampire, Vous Avez Dit Vampire ?", "Aux Frontières de l’Aube, "Entretien avec un Vampire", "Cronos", "Une Nuit en Enfer", "Vampires", "Blade"). Alors que propose Len Wiseman ? Et bien il s’agit d’une vision plutôt moderne du mythe à laquelle participe une autre « race » fantastique : depuis des siècles, une lutte meurtrière oppose les Vampires aux Lycans (les loups-garous). Nous suivons Sélène, une guerrière vampire reconnue parmi les siens pour être un tueur d’une terrible efficacité. Un jour, après avoir combattu des lycans dans la rue, elle se rend compte que ces derniers suivaient en réalité un homme, Michael Corvin. Elle va alors enquêter sur ce dernier et découvrir alors une incroyable vérité. Wisemen réussit tout d’abord à créer un monde et une atmosphère unique : toujours à la fois sombre (en même temps, les vampires ne peuvent pas sortir en plein soleil !) et semi éclairé (éclairs, lune, néons de la ville…), on baigne dans un environnement très gothique qui est renforcé par les décors (comme le repère de Sélène et ses compagnons) et le style vestimentaire proche de "Matrix" (même si le look cuir noir avait déjà été utilisé avant par "Blade"). D’ailleurs, le film me fait penser énormément à l’ambiance de trois jeux de rôles créés par la société White Wolf : « World of Darkness », « Vampire The Masquerade » et « Werewolf : The Apocalypse ». Ne serait-ce que par le fait que les deux races se connaissent et se combattent, par la hiérarchie des vampires avec les anciens, où par l’attitude de certains personnages (sans déconner, lorsque Sélène retourne dans la demeure des vampires, vous ne trouvez pas que ceux installés dans le salon ressemblent à des « Toréadors » ?!). Esthétiquement, le film est donc une petite réussite, mais il ne s’arrête pas là : il propose plusieurs intrigues au sein du scénario entre un lourd secret familial, une guerre interne pour la prise de pouvoir, une vengeance à l’origine de la guerre, un historique commun aux deux races et une double histoire d’amour à la Roméo et Juliette. L’avantage, c’est aucune de ses intrigues n’est plus importante que toutes les autres et l’ensemble reste cohérent (rappelant un peu le formidable tour de force scénaristique de "Fantômes Contre Fantômes"). En ce qui concerne l’action, nous pouvons assister à de jolies séquences où la guerre entre lycans et vampires fait rage, même si elle s’est modernisé : les deux clans utilisent les armes à feu avec des munitions spécialement créées pour tuer l’adversaire (balles en nitrate d’argent pour les vamps et balles UV pour les lycans). Les combats sont bien rythmés : ça bouge, ça crache du plomb, ça cogne dur, ça déchiquète, ça tranche…bref le sang coule (oui c’est un peu gore aussi : sympa sans être écœurant). Petit coup de cœur tout de même aux shurikens en forme de yo-yo et à la scène où Sélène (avec un « Matrix style » des plus séduisants) se créé avec ses flingues un « ascenseur » pour passer d’un étage à l’autre ! Pour en finir avec les FX, gros, grand, ENORME bravo à Patrick Tatopoulos pour avoir créé ni plus ni moins que la représentation la plus originale et la plus réussie de loups-garous avec les lycans du film : ça nous change des espèces de grosses peluches pleines de poils sans charme que l’on a pu découvrir dans de nombreux films ! Côté casting, un bon boulot a aussi été fait : Kate Beckinsale ("Hanted", "Shooting Fish", "Pearl Harbor") s’en sort plutôt bien pour sa première tête d’affiche d’un gros film en interprétant une beauté glaciale spécialiste du vidage de chargeurs en pleine tronche (et puis les mâles seront aux anges de pouvoir mater sans concession son joli petit cul hyper moulé dans son fut en cuir !!). Idem pour Scott Speedman (connu pour son rôle de Benjamin dans la série "Felicity"), dont le duo avec Beckinsale passe très bien à l’écran. Bill Nighy apporte prestance et charisme au personnage de Viktor ; et le jeune et méconnu Shane Brolly campe un détestable Kraven avide de pouvoir avec facilité. Mais la véritable surprise du film, c’est Michael Sheen qui interprète Lucian : véritable pilier scénaristique, le leader lycan est celui par qui toutes les intrigues convergent, le personnage qui génère tout le lyrisme du film.
Comme pas mal d’autres films avant lui, "Underworld" remet au goût du jour le film de vampires en proposant une vision moderne assez réussie qui change des nombreux films d’horreur minables mettant en scène des suceurs de sang. Mélangeant habilement plusieurs genre (fantastique, action, romance, thriller), il arrivera sans problème à vous captiver et à vous faire passer un bon petit moment.