Rob Cohen lâche le morceau Fast and Furious en faveur de John Singleton qui lui perpétue la tradition, soit voitures colorées, pépées remuantes, tout en traçant la destinée du personnage centrale de la franchise, Brian qui ne s’appelle plus ici Spilner mais O’Conner. Bon, bref, la franchise se poursuit sans surprise, l’action déboulant de L.A. à Miami. Brian, toujours adepte de rodéos routiers est une nouvelle fois embauché par les fédéraux pour arrêter un méchant trafiquant de drogue qui trempe dans la mécanique auto. Pas de quoi fouetter un chat, c’est relativement sans profondeur cependant que le récit est introduit, un ex flic étant repêché pour rendre un service, pour effacer son ardoise. Il s’associe pour le coup avec un ami d’enfance aux mêmes centres d’intérêt, incarner par un Tyrese Gibson plus caricatural tu meurs.
On en revient donc au montage façon clips vidéos de Rob Cohen avec encore plus de couleurs, de néons et de poulettes déshabillées, l’effet sera strictement le même, soit un film qui fera frissonner les jeunes ados à la mode, très peu les autres. Si l’on suit avec une attention mesurée la nouvelle aventure de l’ami Brian, le script n’est pas foncièrement bâclé, l’on peine tout de même à cerner la réelle motivation de l’ensemble des personnages. Une nouvelle fois, la frontière entre le bien et le mal n’est pas franchement définie et seule la mécanique compte, d’avantage que le simple fait d’y avoir de l’action. Là encore, pour comparaison au premier volet, certaines scènes de poursuites sont plutôt réussies alors que d’autres sont carrément ratées, avec là encore plus d’effets visuels moches et inutiles, sans compter sur un surdose de couleurs criarde.
Singleton, avec 2 Fast 2 Furious, rapproche la franchise d’un concept très arcade, pour comparer le film à l’univers du jeu vidéo. Si le personnage central s’épaissit d’avantage, le reste du casting n’est qu’un ensemble de stéréotypes américains, le black grande-gueule au look incompréhensible, la jeune et rebelle asiatique folle du volent, les méchants trafiquants de shoot latinos, des flics poisseux et surtout un personnage principale, Roman, complètement atterrant de bêtise, tout bad-ass qu’il est avec ses tatouages artificiels et ses looks de clips hip-hop.
Pour parler franchement, le film n’est pas une référence, tout en n’étant pas imbuvable non plus, l’on prend d’ailleurs facilement le pli histoire de finir ce que l’on à commencer à regarder, pour finir sur une note maussade lors d’une confrontation bateau-voiture. On notera la présence de la belle Eva Mendes en flicette infiltrée et obstinée, élément crucial pour inclure la dose nécessaire de charme féminin, latino, là-aussi. Quoi qu’il en soit, tout le monde semble devoir regretter la présence de Vin Diesel ou encore Michelle Rodriguez, pour un récit très arcade. 08/20