Mes meilleurs copains c’est avant tout un film de potes, genre qui apparait régulièrement dans le cinéma français avec plus ou moins de bonheur. Ici Poiré signe un film correct mais pas génial, malgré la sympathie qu’on peut avoir pour son travail et ses acteurs.
Le scénario reste faible. Pas assez sérieux et profond pour franchement dégager des émotions (tout est traité avec légèreté), le film peine aussi à être drôle en dehors de quelques gags amusants dans la première partie. Une première partie nettement meilleure d’ailleurs, où Poiré dans le registre comique semble bien plus à son aise que dans la seconde qui, pourtant plus importante en soit, peine à enthousiasmer. Doté d’un rythme plutôt lent, Mes meilleurs copains n’a pas non plus de véritable histoire, c’est davantage une succession d’historiettes et de flash-backs autour de ces comparses, et l’intérêt en est très inégal. La narration manque de fluidité, c’est trop saccadé, on passe un peu du coq à l’âne au fil des personnages en fait, et de leurs soucis.
En somme, Mes meilleurs copains n’est pas très constant, et si certaines scènes maintiennent l’attention, Poiré, dans le registre plus « sérieux », semble marcher sur des œufs. Reste cependant des atouts, notamment un solide casting. Clavier est à la hauteur, et il est entouré d’une belle galerie d’acteurs français réputé, de Gérard Lanvin, un peu tiède, à Bacri, en passant par un Darroussin mémorable, qui tient le rôle le plus fendard du lot. On notera aussi la bonne prestation de Louise Portal, et celle du regretté Philippe Khorsand, sans doute doté pour sa part du rôle le plus écrit du lot. Une belle galerie de comédien plein de bonne volonté et qui assure donc le travail, avec quelques inégalités, mais ça reste l’attrait majeur de Mes meilleurs copains.
Un film qui mérite aussi un visionnage car il capte bien l’ambiance du temps (enfin des années 70 aux années 80 en fait). Un charme rétro et presque documentaire qui a sans doute fait la réputation culte de ce film jusqu’à aujourd’hui car il rappelle aussi de bons souvenirs à certaines générations. Sans signer un beau film sur la forme, Poiré n’étant pas un esthète, on doit lui reconnaitre qu’à l’instar du Père Noël est une ordure, il sait capter une époque, et ici c’est flagrant. La bande son aussi est très sympathique et dans le ton du métrage.
Honnêtement Poiré bénéficie ici à fond de ce que j’appellerai le charme nostalgique. A l’époque ça n’a pas fonctionné car il n’existait pas, mais plus les années passent et plus ce film profite, tout comme le Père Noël est une ordure du même réalisateur (mais qui est bien au-dessus en qualité) de ce charme rétro. Il faut avouer que ça renforce aussi plus d’une fois son aspect cocasse dans la première partie. A voir, sympathique, mais loin d’être exceptionnel. 3