Très difficile de rentrer dans ce film qui relate une tranche de vie, sans début ni fin ni même histoire. Tout est médiocre d'apparence, et pourtant...on a la surprise de ne jamais s'ennuyer, et les acteurs sont particulièrement bons...pour être, simplement. Mais absolument pas distrayant et au global de peu d'intérêt.
J'aime bien comment c'est réalisé, le concept est intéressant, et les acteurs sont bons, mais contrairement au ventre de René le scénario lui est assez plat. Est ce volontaire ou pas? en tous cas on s'ennuie...
Alain Cavalier a toujours abordé le cinéma d'un manière qui lui est propre, peaufinant sans cesse ses méthodes, passant de la fiction de ses débuts au documentaire tout en y intégrant des éléments fictionnels. Ainsi "René" est filmé comme un documentaire mais beaucoup de choses (lesquelles, on ne sait pas) tiennent de la fiction, les acteurs jouant des rôles qui leur ont été donnés. Le parti pris esthétique choque (visages coupés, qualité de l'image minime) mais le mélange que fait Cavalier parvient à fasciner à deux, trois moments lors de scènes très inspirées où l'on sent les bénéfices d'un choix aussi osé. Mais bien souvent, on finit par décrocher du film et à se moquer complètement des moments de quotidien que le cinéaste filme et l'on se préoccupe plus de savoir dans combien de temps le film finit plutôt qu'autre chose.
René ou la franchouillardise incarnée. Sortez vos camemberts et vos bouteilles de pinard pour une séance très " cocorico ", car on peut le dire sans honte : le treizième film d'Alain Cavalier ferait presque passer Dupont Lajoie pour l'oeuvre d'un rastaquouère. C'est d'ailleurs la principale qualité et le défaut majeur de René : son aspect typé légèrement lourdingue voire un peu déprimant. L'histoire ? Celle d'un bon vivant délaissé par sa femme, bien décidé à entamer le régime qui sauvera son ménage... Le style ? Plutôt quelconque : Alain Cavalier joue les Raymond Depardon sur ce coup, prend aussi le risque de s'isoler avec son acteur et sa caméra pour nous pondre un métrage hybride, entre la fiction et le documentaire, tout sauf artificiel. L'effet produit ? Un film assez sympathique - au sens propre du terme - qui n'évite pas toujours le piège du misérabilisme mais qui, par sa simplicité, parvient à nous intéresser un minimum. René, ce serait un peu le chemin de croix d'un Normand qui aurait pris sa balance pour un nouveau Golgotha. Touchant, pas beaucoup... Mais un peu.
Une très belle reconstitution du quotidien, les rapports entre le jeu, la réalité et la fiction sont travaillés au plus juste. C’est un exercice qu’on sent pouvoir tomber très facilement dans la fausseté ou l’ennui mais A. Cavalier tient la gageure jusqu’au bout. Le fond de l’histoire (régime amaigrissant à cause et puis malgré la rupture sentimentale) est une métaphore de la réussite du film : maintient de la discipline malgré tout.