2004 ! Dans le domaine des films de super-héros issus de l'écurie Marvel ont déferlé avec succès (X-Men, Spider-Man) et échec plus ou moins relatifs (Dardevil, Hulk) et DC Comics commençait à penser à la renaissance de leurs icônes, déjà mis à mal à cause de Superman IV et Batman & Robin. Cela dit qu'en est-il des autres icônes de comics ? Et bien mis à part le Spawn et Fantôme, pas grand chose. Jusqu'à ce que Guillermo Dell Toro réalise un film sur une icône des comics assez obscure et qui va être culte un peu à la manière de Blade. Ce film c'est Hellboy.
Une chose est sûr, je ne connais pas du tout Hellboy, ni l'Univers de Mike Mignolia avant ce film. Et il m'a permis de découvrir ce comics. Ce film est vraiment bien fait et nous fait découvrir un univers réaliste à la Nolan, mais porter par un personnage étant un mélange équilibré de Batman / Punisher / Wolverine/ La Chose. Oui ce film est génial à ce point. La réalisation est très bien faite et aussi sombre, mais sans tombé à une vulgaire imitation du Batman Begins de Nolan. L'univers tient bien plus de Blade que de Batman. On a un anti-héro que personne n'accepte réellement et qui vit dans le plus grand secret au sein de la B.P.R.D. Tout le film se déroule dans l'ombre histoire de rendre l'univers à la fois réaliste et menaçant, histoire de souligner qu'il n'a pas de vie en dehors son travail. Mais plus que la réalisation, c'est l'histoire et les personnages qui priment.
Tout d'abord nous avons le démon Hellboy/Anung Un Rama joué par Ron Perlman. Un anti-héro comme on en fait plus : Soupe au Lait, grincheux, amateur de cigare de bière, bourrin , bourru et totalement asocial. Amoureux transit de Liz, le film lui donne un parfum de Cyrano ou de la Bête qui veut vivre avec sa belle, mais doit composer avec John Myers, l'héritier de son "père" « Broom » Bruttenholm qui n'apprécie guère et de l'agent Tom Manning qui ne le supporte pas. Il doit aussi lutter contre sa vraie nature destructrice, que d'autres individus aimerais utiliser pour déclencher l'apocalypse
Liz (Selma Blair ) est une pyrochinésiste totalement asociale aussi et gothique. Amoureuse aussi d'Hellboy, elle n'arrive pas à contrôler son pouvoir destructeur et aspire à une vie normale. Mais, au fur et à mesure, elle va finir par comprendre qu'elle ne pourra jamais vraiment renier sa nature et devra l'accepter.
Professeur Trevor « Broom » Bruttenholm (John Hurt) est la figure paternelle par excellence. Sentant que son temps est compté, il devra former l'agent Myers à sa nouvelle condition afin qu'il veille sur Hellboy et ... c'est tout.
John Thaddeus Myers (Rupert Evans) est paradoxalement le vrai héro du films. En effet, tout déroule plus ou moins selon son oeil et son point de vue. Ce n'est pas une focalisation interne mais cela y ressemble. Il manque de personnalité mais son caractère inexpérimenté sied bien au film.
Tom Manning (Joffrey Tambor) est la figure d'autorité du B.P.R.D. Il est certes l'archétype du chef qui veut de l'ordre dans son service et que tout soit en toute discrétion. En apparence, il est très antipathique mais il se révèle pas si détestable que ça et finira pas être complice de lui.
Abraham « Abe » Sapien (Doug Jones) est assez anecdotique au film. Il est sympathique mais il est dommage qu'il ne soit pas vraiment exploité.
Sinon, nous avons les antagonistes Grigori Raspoutine et Karl Ruprect Kroenen qui sont méchants parce qu'ils vont faire déferler Ragnarök sur Terre. Ils n'ont pas de grands développements mais ils sont charismatiques.
C'est un peu le sentiment que j'ai eu. Ce film est littéralement l'histoire de la Belle et la Bête dans le fond. Elle oscille entre l'enquête d'Hellboy, ses relations avec Liz et la difficulté qu'à John Myers a géré un poste qu'il n'a pas voulu. Ainsi, en parallèle avec l'enquête d'Hellboy, nous avons la difficulté qu'il éprouve à se rapprocher de Liz, sa jalousie envers John et ses conflits avec Tom Manning. Malheureusement, il devra aussi faire face à sa vraie nature de démon et il devra lutter afin de préserver son humanité, et qu'il n'est pas le monstre que le public le caractérise. Ce que je reproche au film, c'est le final trop brutal en même temps que certains perso comme Abe Sapiens qui sont anecdotiques. Mais à part ça il s'agit d'un film bien raconté sur un anti-héro qui sort du moule de Blade et Wolverine et qui est fun. Et sa c'est cool.
Au sujet des films de super héros en dehors de Marvel / DC, les meilleurs étaient Incassables et les Indestructibles. Hellboy diffère car non seulement il s'agit d'un anti-héro cool, mais aussi que ce film a réussi a devenir assez culte à l'inverse d'un Spawn qui est tombé dans l'oubli. Succès public et critique, il a eu une suite différente mais pas déplaisante. A suivre dans une prochaine critique !