"Oh, ça m'gonfle."...Hellboy, c'est l'impossible adaptation d'un comics gorgé de démons et d'histoires qui partent dans tous les sens...mais qui fonctionne, dans les mains du maître Guillermo Del Toro. Cela tient du miracle, mais il parvient à tenir les rênes d'un film à la fois fun et déjantée sans tomber dans le piège du kitsch ou du nanar. Le duo Ron Perlman (une gueule qui colle en tous points avec le personnage) et Jacques Frantz en doublage VF (idem, la voix ultime qu'il fallait pour ce personnage) est un délice qu'on savoure à chaque seconde, emporté par le ton sarcastique du personnage et son inimitable "Oh, ça m'gonfle." qu'on retient vite (et qu'on se rejoue à la machine à café). La mise en scène est digne de Monsieur Del Toro (l'ouverture sous la pluie est mémorable), les seconds rôles ne font certainement pas honte au premier (John Hurt, Selma Blair, Rupert Evans, et surtout Doug Jones en Abe Sapiens, qui deviendra la coqueluche maquillée de Guillermo dans Le Labyrinthe de Pan, Crimson Peak et La Forme de l'eau...), les vannes fonctionnent bien (on sourit constamment... "Au rouge, on s'arrête !!!"), les combats sont copieux, et on s'attache vraiment bien à ce Hellboy qui lutte contre sa nature pour le bien-être des Hommes... Et aime les chatons, alors là, on fond. Évidemment, les effets spéciaux piquent parfois les yeux (le bébé Hellboy est affreux, et le tentacule géant final est également très mal animé), mais dans l'ensemble on ne voit pas les 2h05 passer, en bonne compagnie de ce film de super-anti-héros si attachants et cyniques comme jamais. Guillermo Del Toro avec un bon comic dans les mains, Ron Perlman et Jacques Frantz : de la coolitude en barres.