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Kurosawa
591 abonnés
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3,0
Publiée le 3 avril 2017
Surévalué par la presse, "L'homme sans passé" n'en reste pas moins un beau film, qui réussit à dresser un constat social lucide, sans manichéisme ou caricature. L’idée de retracer le parcours d’un personnage qui a perdu la mémoire, cela revient à filmer un non-individu, un être dépossédé de ses droits qui doit survivre dans la rue et se lier pour pouvoir se réinsérer et découvrir qui il est. Et la façon dont Kaurismäki filme à la fois la solidarité entre les laissés-pour-compte et la relation de méfiance entre le personnage principal et son propriétaire rend bien compte de la complexité de la situation dans laquelle se trouve cet amnésique, sur le fil de l’exclusion totale mais en même temps sauvé par sa rencontre avec Irma. Menant habilement ses trajectoires humaines, sociales et amoureuses, le film a pourtant tendance à se perdre dans son humour à froid trop illustratif et utilisé de façon mécanique, dégageant ainsi une impression de fixité qui serait la conséquence d’un rythme pour le coup trop indolent. "L'homme sans passé" est donc un film devant lequel on peut s'ennuyer mais qui touche par son humanité.
Kaurismäki, le finlandais le plus dépressif (et c'est un compliment), nous sert ici un film merveilleux, désenchanté, pessimiste à souhait sur la condition humaine et surtout d'une intensité métaphysique spectaculaire. L'intrigue est intrinsèquement saisissante alors quand le finlandais s'en empare, on peut légitimement espérer voir un chef-d'oeuvre et c'est le cas de L'homme sans passé. Des acteurs terriblement doués, des éclairages sublimes accompagnés d'un cadrage et d'une photographie minutieuse et qui tient toutes ses promesses. Une bande-son qui en revanche n'est pas à la hauteur bien qu'on aurait difficilement pu imaginer autre chose. Quelques passages superflus viennent hélas altérer la consistance du film. Aki Kaurismäki est certainement un des plus grand génie de l'histoire du cinéma et ce film vient souronner son oeuvre pourvue d'une grande profondeur.
Kaurismaki réinvente le feel-good movie en mixant des ingrédients qui se prêtent bien peu à ce genre délicat : le contexte est sordide, les héros sont des déclassés qui ne décrochent jamais un sourire et l'humour est très pince-sans-rire. Un petit miracle
Difficile de critiquer en quoi que ce soit ce film bouleversant et nostalgique d'Aki Kaurismaki,le réalisateur finlandais qui a fait des "laisser pour compte" son cheval de bataille. "L'homme sans passé"(2001),doublement auréolé à Cannes,suit un homme devenu amnésique après un passage à tabac par des malfrats. Recueilli par de généreux et modestes travailleurs sur les chantiers,il va tenter de retrouver son identité,sa dignité et l'amour... Kaurismaki parvient à rendre ses personnages d'une humanité incroyable,alors que le jeu se limite pourtant à en faire le moins possible,quitte à être en décalé avec ce qui se passe à l'écran(un braquage de banques plus mou que chez Derrick). Même si le terme a souvent été employé à tort et à travers,on dirait bien du réalisme poétique. Pour ma part,j'ai surtout eu du mal avec toutes ces postures hiératiques,ces cadres immobiles et ce refus systématique de mettre du mouvement ou de la poigne dans cette histoire. Sans doute est-ce la méthode finlandaise,paisible et originale. Mais il est clair qu'il s'agit d'une œuvre engagée et engageante,qui sort de ce qu'on voit d'ordinaire.
L'histoire d'un homme qui oublie son passé à l'issue d'une agression ou d'un accident, c'est bien banal, mais quand on s'appelle Aki Kaurismaki, les histoires banales sont les histoires racontées par les autres. La réussite totale de ce film est la preuve que l'optimisme n'est pas nécessairement le reflet d'un manque d'intelligence, en matière de cinéma tout du moins, et que le spectacle d'un homme déchu qui peu à peu retrouve la place qu'il mérite peut être salué avec au moins autant d'enthousiasme que les tragédies réalistes qui démontrent à tout va l'impuissance de l'homme devant la folie du monde.
Le récit suit donc la trajectoire d'un homme laissé pour mort par trois autres et qui à son réveil ne se souvient de rien. Il est recueilli par d'autres laissés pour compte qui vont l'aider à retrouver un toit, des amis et une raison de vivre. La fraternité qui relie ces hommes et ces femmes est filmée par Kaurismaki avec une pudeur et une retenue qui permet au spectateur de se laisser gagner peu à peu par une émotion pure et sincère. L'humour poétique qui irrigue les dialogues et les images du film permet le maintien d'un équilibre entre la description d'un quotidien tragique et la proclamation d'un message d'espoir comme en témoigne ce dialogue entre le protagoniste et un SDF qui vient de l'aider à aménager de l'électricité dans le container qui lui sert de logement:
"- Qu'est-ce que je vous dois? - Si vous me voyez face contre terre dans un caniveau, retournez moi sur le dos."
Ayant déjà subi "Le Havre", voilà que j'ai été de nouveau forcé à subir un autre Kaurismäki. Et le bilan est le même, je me suis ennuyé du début à la fin, n'étant touché ni par l'histoire, qui au passage est d'une banalité et d'une prévisibilité affligeante, ni par le jeu d'acteur qui est tout simplement plat et sans saveur. Le monsieur a dit que les mouvements de caméra n'étaient que des artifices pour combler des vides scénaristiques, je crois qu'ici on peut lui dire que des travelling auraient été les bienvenus.
Une plongée dans le monde des déshérités, des petits où l'homme oublie sa pauvreté pour l'amour d'une femme. Jolie et dépouillé, humour pince-sans-rire mais film d'une grande douceur et humanité.
Je ne connais que trop mal le cinéma de Kaurismaki. Mais à ce que j'ai pu en voir (l'homme sans passé et le havre), on dirait un réalisme poétique en couleur. Et avec une très belle couleur. Autant là que dans Le Havre cette photographie qui rappelle les plus belles utilisation du technicolor me laisse vraiment sans voix. Elle confère au film un aspect atemporel, hors du temps (oui je me répète).
Et finalement j'aime bien ça. Ce côté universel à travers les âges, à travers les époques. Cette histoire qui n'a pas de date pourrait se dérouler n'importe quand et n'importe où.
Mais ce qui m'agace avec ce genre de film, c'est cette mélancolie, difficile de sortir du film sans avoir une petite pincée au coeur. Pas que ça se finisse mal. Mais parce que cette vie faite de tout et de rien, avec ses joies et ses peines elle n'est finalement pas si loin de la vie de chacun, de nos craintes, de nos espoirs. Le film bien qu'il ne soit pas triste renvoie une douce mélancolie et nous fait ressortir de là assez nostalgique.
J'aime bien la thématique du film, l'homme sans passé peut être qui il veut et j'ai trouvé ça bien exploité, sans jamais trop en faire.
On a vraiment un beau film, mais je dois dire que j'ai préféré Le Havre et que j'oublierai peut-être vite L'homme sans passé, mais j'ai passé un moment agréable, plein de poésie.
D'une justesse saisissante, de la musique sur mesure, cette quête d'identité prouve que tout être se construit et poursuit sa construction indépendemment de sa volonté, qu'il l'accepte ou non. Une amnésie mis en scène par Kaurismaki aura suffi à dévoiler cette part de questionnement très humain, même absurde.
Kaurismaki est inclassable,c'est ce qui rend son cinéma si particulier, les scènes minimalistes, des personnages hors du temps, l'humour au 2nd degré, des paysages figés et enfin de compte un film superbe sur la société, les rapports humains.
Toujours cet aspect sans âge, cette froideur dans les images et ce cadrage de fou avec jeux de lumières. Des personnages incroyables et des dialogues qui font mouche. La Finlande nous emporte dans ce tourbillon de la vie de ces exclus et on reste scotché du début à la fin. Superbe
Lent et même parfois très lent, ce film réussi pourtant à ne jamais devenir chiant. Au contraire il nous attire petit à petit dans son univers et on y passe un moment à part et pas désagréable.
Du grand art cinématographique du 21 ième siècle, ce qui est hélas bien trop rare. Bien sur ce film est difficile et y entrer demande un peu et même beaucoup de culture apprise dans les salles obscures. Ce n'est pas déflorer le film que de dire que le héros meurt dans les premières 5 minutes puisque c'est écrit cinématographiquement. A partir du moment ou ‘’l’homme sans passé’’ se redresse sur son lit d’hopital nous sommes transportés du coté des rêves et la séquence caméra subjective qui suit le confirme. Cela change évidemment tout, trop de spectateurs n'en ont pas eu conscience. Le ton décalé, l'humour extravagant, le personnage du gardien mi ange mi démon, les rencontres bizarres et les situations sans queues ni têtes deviennent alors un pur régal intellectuel. La musique si chère à kaurismaki y est toujours en parfaite adéquation avec le scénario et les paroles n'y sont pas en reste comme la chanson finale qui évoque le grand repos. La fin totalement surréaliste est superbe, c'est la revanche des gueux, nous sommes si loin du terre à terre quotidien. Comment avec autant d'artifices Kaurismaki fait-il naitre une émotion aussi pure ? C'est le talent des grands cinéastes et quand ils ont à leur disposition une Katie Outinen ce n'est que mieux encore. Merci Monsieur Kaurismaki pour ce cinéma là.
Un film qui a tout pour faire pleurer, pourtant, c'est l'effet inverse qui se produit. L'homme sans passé procure une sensation original, le sourire est à la fois tendre et mélancolique. La musique réconforte, berce et enjolive les minutes de ce long métrage. Grand coup de chapeau aux comédiens, la délicatesse c'est trouvé une définition. Je vais me dégoter le reste des films de cet Aki Kaurismaki, apprendre à mieux le connaitre pour mieux savourer celui-ci la prochaine fois ...