Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
gimliamideselfes
3 067 abonnés
3 967 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 16 novembre 2012
C'est le troisième film que je vois de la collaboration entre Godard et sa femme : Anne-Marie Miéville (et un truc genre le 40° Godard que je vois). Et j'aime bien ce qu'il fait avec sa femme. Faudrait que je compare attentivement avec ses films qu'il réalise seul pour voir si ça change réellement, parce que pour moi, on a là du Godard pur jus. Mais bon, on sait que chacune de ses femmes forme une période dans son art. Enfin, parlons du film. Déjà il est très court, mais il est aussi très riche. Il s'agit d'un essai cinématographique sur l'art et c'est passionnant et extrêmement dense, comme à son habitude Godard ne laisse aucun moment de répis, du coup on se retrouve très vite en surcharge cognitive et on se dit (encore) qu'on aurait dû noter ceci ou cela. Bien qu'honnêtement je ne pense pas qu'il faille noter en voyant un film, au contraire, c'est une invitation à le revoir. Le film parle donc d'art et de ce que j'ai retenu malgré la densité de l'oeuvre c'est la juxtaposition de la grotte de Lascau avec une peinture moderne de 1910 qui étaient relativement similaire. Plus loin dans le film Godard dira qu'avec la photographie la peinture s'est tirée dans le pied. On sent que le bonhomme n'est pas amateur d'art contemporain et dit que ce siècle, le XX° donc, c'est la guerre de cent ans pour la peinture. Il y a aussi une dénonciation de la perversion de l'art par l'argent, la "dernière" citroën qui s'appelle Picasso… Triste. Et puis aussi la perversion d'images qui ne sont pas de l'art, mais qui en deviennent par des procédés douteux, comme ces images de cadavres exhumés pour prouver qu'il y a eu crime contre l'humanité qui ont été agrandies et exposées. Mais c'est surtout ces coquelicots que je retiendrai, ça me rappelle un peu mon enfance. Godard y fait l'état de leur disparition progressive et ceci en parant d'un tableau de Monet. Triste. Ils ne font plus partie de notre paysage. Il faut noter que la métaphore là est bien sentie. "Les rouges". Film très intéressant, intelligent et qui pose de vraies questions. Néanmoins je dirai que l'association d'image et du texte est peut-être moins poétique et belle qu'à l’accoutumé.