Votre avis sur De l'autre côté ?

3 critiques spectateurs

5
1 critique
4
0 critique
3
1 critique
2
0 critique
1
1 critique
0
0 critique
1,0
Publiée le 5 décembre 2011
Un film visuellement hideux, poussiéreux et répétitif. Chantal Akerman régurgite paresseusement le dispositif utilisé dans les antérieurs Sud et D'Est, prolongeant ses travellings jusqu'à la lassitude du spectateur, laissant certes la parole aux sujets filmés mais cherchant en permanence à shématiser son discours à travers d'interminables plans fixes encadrant ces mêmes sujets. Ici la notion de documentaire prévaut largement sur celle de fiction... Pourquoi pas ? De L'Autre Côté n'a rien d'un film hybride, son idée directrice s'avérant tout à fait limpide et linéaire : dresser le constat d'une immigration latino-américaine de plus en plus impraticable. Il y a donc un vrai propos, une véritable enquête de terrain de la part d'Akerman... Malheureusement la charpente narrative de son film s'apparente cruellement à du radotage qui au mieux nous intrigue, au pire nous ennuie profondément : alternance de travellings balayant le paysage contextuel et de plans-séquence lymphatiques, De L'Autre Côté est un système. Ni plus, ni moins. Ce qui fonctionnait admirablement dans D'Est ( sonder l'espace pour mieux le montrer progressivement ; rendre homogène le métrage en privilégiant la forme sans avoir recours au discours... ) devient ici terriblement maladroit, Akerman ne parvenant pas à conjuguer la portée documentaire de son film à sa sempiternelle envie d'expérimenter le cadre. Il en résulte un petit machin rabougri, sérieusement lisible dans ce qu'il dit mais en aucun cas plaisant sur le plan cinématographique. Vaguement intéressant, tout au plus...
3,0
Publiée le 3 novembre 2024
La ressortie en salles de 16 opus de la cinéaste belge Chantal Akerman ( décédée en 2015, à 65 ans) permet de revenir sur ce documentaire qui traite de la migration latino aux usa.

Akerman fait le tour du sujet en interrogeant mexicains et nord américain qui vivent des deux côtés du mur matérialisant la frontière.

C'est humain et instructif sur ce mouvement de population motivé par les contingences économiques des deux côtés, mais l'aspect culturel complexifie la question.

On pourra voir le film par le prisme de la bipolarité de la cinéaste. Les deux côtés sont aussi de manière symbolique ( peut-être) ceux qui la traversent elle-même.

Beaucoup moins aride que d'autres documentaires de la cinéaste, ce titre réalisé juste après les attentats des twin towers en 2001 n' a rien perdu de son actualité.
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 16 janvier 2020
Un film brillant, aux images splendides et dont chaque plan est essentiel, criant de vérité. Le film est construit sur un principe d'alternance (paysages et témoignages, travellings et plans fixes, mexicains et américains, violence et beauté), représentant métaphoriquement cette frontière de tôle qui sépare, divise, fractionne l'espace et les destins individuels. Pourtant, comme le disait Chantal Akerman, ce n'est pas un film binaire. De la durée des plans et des travellings, du montage, de l'utilisation de la musique se dégage un lieu, celui du film, où le jugement est suspendu, où il est encore à construire par le spectateur. Ce n'est pas un film sur la difficulté pour les Mexicains à immigrer aux Etats-Unis comme le prétend une autre critique sur ce site, c'est un film sur la différence, sur l'altérité, sur l'humanité première et fondamentale des deux peuples qui se font face d'un côté et de l'autre de la frontière : les uns veulent partir pour mieux vivre ou survivre, les autres ont peur. Et cette humanité se parcourt non seulement dans l'espace mais dans le temps, le temps d'une histoire à la frontière, de la constitution des Etats nationaux, de la concurrence économique, du rejet et du désir de puissance. Ce temps qui se laisse voir et qui se laisse entendre, à travers le témoignage.
Les meilleurs films de tous les temps